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Digitalisation : Le Groupe Partouche face au défi du Covid-19

Publié par Clément Fages le - mis à jour à
Digitalisation : Le Groupe Partouche face au défi du Covid-19

Si le casino en ligne est interdit en France, le Groupe Partouche mise sur des alternatives digitales gratuites pour garder le lien avec ses habitués. Le casinotier profite également de cette période pour innover et préparer l'après, à l'image du dispositif Pasino Drive.

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Au moment d'entamer le quatrième mois consécutif de fermeture des casinos de son groupe, Maurice Schulmann, directeur marketing de Partouche, se veut optimiste : "Nous ne sommes pas les plus à plaindre, quand je pense aux restaurateurs ou aux professionnels du divertissement. Les dispositifs de soutien mis en place par l'exécutif nous permettent pour l'instant d'encaisser la situation, même si nous ne pensons pas rouvrir avant avril... Mais cela est très hypothétique, puisque nous n'avons eu aucune communication officielle sur ces sujets !" Bilan des courses ? Les casinos Partouche ont été fermés plus de 7 mois depuis le 14 mars 2020, sans compter les restrictions liées au couvre-feu. La solution aurait pu venir du Pasino de La Grande Motte début janvier, avec la mise en place, sur le parking attenant à l'établissement, d'un Pasino Drive, présenté comme une première mondiale : 17 chapiteaux privatifs permettaient à des groupes de venir en voiture, de s'y garer et d'y trouver des machines à sous, de black-jack, de poker et des roulettes électroniques. Le tout sans échange avec le personnel grâce au paiement sans contact. Un mini-bar et une machine à café sont aussi à la disposition du groupe. Las, l'ouverture du dispositif n'a pas eu le feu vert de la préfecture, malgré l'investissement du Pasino et la perspective de faire sortir une partie des employés du chômage partiel. "Comme on dit à la FDJ, 100% des gagnants ont tenté leur chance ! Il fallait tenter la nôtre, et surtout garder une dynamique qui permet de mobiliser les équipes", avance Maurice Schulmann, à qui il ne reste plus que les initiatives en ligne pour garder le lien avec ses clients.

Jeux gratuits pour être en conformité avec la législation

Contrairement à des pays limitrophes comme la Belgique ou la Suisse, où Partouche a ouvert Partouche.ch, son premier casino virtuel, extension de son établissement du Lac Meyrin à Genève, le casino en ligne est interdit en France. Ce qui n'empêche pas le groupe d'avoir une présence en ligne : sur sa page Facebook, Partouche organise depuis le reconfinement des parties de roulette en live streaming, permettant aux participants de miser des jetons gratuits, et de peut-être remporter des dotations ou de vrais jetons, qui pourront être joués en physique lors de la réouverture des établissements. "Nous organisons aussi des quizz avec les animateurs du Pasino de Lyon, et allons lancer fin février des jeux en live streaming, tous les jours à 19h, tournés depuis nos Pasino de la Grande Motte et d'Aix en Provence. Les participants pourront s'inscrire sur live.partouche.com. Ceux tirés au sort pourront choisir une machine à sous parmi plusieurs, laquelle révélera, ou non, une dotation. Dans l'esprit des tombolas que nous organisons habituellement, il y aura à gagner des téléphones, des aspirateurs et même une voiture !", explique Maurice Schulmann, qui insiste sur l'importance de la valeur perçue par les joueurs, par rapport à l'investissement initial du groupe : "Nous pouvons ainsi toucher l'ensemble des habitués de nos 40 casinos, sans pour autant organiser 40 événements. Avec cet unique événement en ligne, nous pouvons mutualiser le coût des dotations, qui ne s'élève qu'à quelques milliers d'euros. Nous n'avons pas fait un PGE pour organiser des tombolas !"

Enfin, le groupe peut aussi s'appuyer sur l'application Partouche Casino Games, également gratuite, ou sur son activité, plus anecdotique, sur le secteur des paris sportifs. Le tout en espérant que cette crise permettra d'ouvrir le débat autour de la légalisation du casino virtuel, qui, sans être indispensable, serait appréciable dans le contexte actuel. "Nous ne sommes pas à Las Vegas ou à Macao ! Nous enregistrons 8 millions de visiteurs chaque année, et une majorité habitent dans un rayon de 30 kilomètres du casino. Et il n'y a pas que le jeu : l'offre de gaming ou de pari est désormais pléthorique en ligne. Nous sommes avant tout un fournisseur de lien social : on vient au casino pour sortir, manger un morceau, regarder un spectacle et pour voir du monde. Ailleurs, les casinos en ligne n'ont pas cannibalisé les recettes des casinos physiques."

Le digital est même un moyen de générer du trafic physique, à l'image de l'initiative Chancedudébutant.com, mise en place cet été pour séduire des populations novices : "Nous voulions cibler les touristes qui iraient dans les stations balnéaires et thermales pour les vacances d'été. Le but est de lever les barrières psychologiques en permettant à ceux qui ne sont jamais venus dans un casino de prendre rendez-vous, d'être accueillis par un membre de la direction pour une visite, une collation offerte et la participation à un jeu 100% gagnant afin de gagner des jetons. Nous allons sans doute rééditer cette expérience lors de la prochaine réouverture." En attendant, les périodes d'inactivité en 2020 ont été également mises à contribution pour avancer sur le sujet de la digitalisation du casino physique, notamment en matière d'expérience offerte aux joueurs : le programme de fidélité est désormais proposé de façon dématérialisée, les adhérents pouvant créer leur compte directement sur téléphone, afin de garantir une meilleure qualité de la data. Le paiement sans contact est aussi en développement, tout comme la possibilité de commander une boisson ou un encas depuis son téléphone. Là aussi, ces innovations doivent faciliter le retour des habitués dans les établissements.


 
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