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Le drive se diversifie

Publié par Véronique Meot le | Mis à jour le
Le drive se diversifie

Né dans la secteur de la grande distribution, le circuit, toujours en croissance, commence à s'essouffler et cherche à investir de nouveaux territoires.

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Avec 4025 sites recensés dans la base de données Nielsen TradeDimensions en mai 2016(1) et environ 500 créations en 2015, l'essor du drive ne se dément pas, même si le rythme d'ouvertures ralentit. "Ce marché a connu une expansion exponentielle de 2011 à 2015 mais le réservoir naturel commence à s'épuiser", commente Pierre Denis, président de Retail Explorer (filiale de Solocal Groupe). D'ailleurs, selon Nielsen, plus de 80% des hypermarchés tricolores proposent, aujourd'hui, un service drive. Ce taux de couverture atteint 97% pour les points de vente de plus de 6500 m2 mais seulement 11% pour les moins de 1200 m2. "Le drive a nettement moins percé auprès d'enseignes gérées par des indépendants (Intermarché, Système U, ndlr), circonspects quant à la rentabilité du modèle", confie Pierre Denis. En réalité, le drive prend plusieurs formes: le click & drive (selon Nielsen, 2903 pistes ont été implantées par des distributeurs soit à proximité de leur magasin, soit à proximité d'une autre enseigne, qu'elles viennent concurrencer sur sa propre zone de chalandise), et le click&collect.

Des résultats décevants pour l'alimentaire

Le CA du drive alimentaire a progressé de 14% au premier trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015, selon Nielsen. Il représente 4,5 Mds d'euros annuel, soit 4,3% des parts de marché de l'univers hypermarchés, supermarchés et SDMP (supermarché à dominante marques propres), drive et proximité. "Des résultats décevants au regard du nombre de créations et du dynamisme du commerce digital", estime Jacques Dupré, directeur Insights chez IRI . Les premiers à investir dans le concept en auraient été les principaux bénéficiaires. D'ailleurs, Auchan, pionnier du marché, qui a ouvert son premier drive dès 2000, et Leclerc, qui s'est lancé en 2007, caracolent en tête. "Dans les premières années, l'ouverture d'un drive a permis de gagner des parts de marché, puis l'activité s'est développée plus lentement, et partiellement au détriment du magasin", ajoute Jacques Dupré. Les enseignes converties plus tardivement peuvent espérer fidéliser la clientèle mais plus difficilement en conquérir.

Dans ce contexte, le marché du drive explore d'autres territoires, comme le bricolage (Castorama, Brico Dépôt, Ikea, Leroy Merlin), les jouets (JouéClub) ou la pharmacie. En France, une poignée d'officines se sont lancées. "Pour peu que l'emplacement de la pharmacie s'y prête, l'espace dédié au drive est l'extension du guichet de garde. Il ne nécessite pas d'investissement particulier et rend un véritable service aux patients", témoigne Taieb Kedidi, pharmacien à Etampes, qui a ouvert son drive en 2013. Trois ans plus tard, le pharmacien estime que le drive capte un dixième du trafic de l'officine.

Au final, résume Pierre Denis, "les ouvertures hors alimentaire sont encore peu significatives, mais elles représentent l'avenir du drive". Signe des temps: pour la rentrée 2016, Carrefour a intégré les fournitures scolaires à son offre drive.

(1) Nielsen - Fevad, 19 mai 201.

 
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