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Le placement produit fait son entrée en littérature

Publié par Philippe Crouzillacq le - mis à jour à
Le placement produit fait son entrée en littérature

Aux Etats-Unis, le groupe Cumberland Packing, fabricant de l'édulcorant Sweet'N Low, a financé à hauteur de 1,3 million de dollars le roman "Find Me I'm Yours", pour avoir droit de figurer en bonne place dans l'ouvrage.

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Quelle est la différence entre le "name dropping" et le placement produit?

Le premier n'est qu'une figure stylistique un peu appuyée qui peut in fine irriter le lecteur (Cf. le légendaire American Psycho de Bret Easton Ellis), quand le second vaut obligation (par contrat) pour l'auteur d'un livre de citer ou de mettre en scène une marque ou un produit donné contre rémunération.

Car après les séries TV, les jeux vidéo, les films et plus récemment les vidéos sur YouTube le placement produit fait aujourd'hui une entrée remarquée en littérature, par la petite porte du roman de gare.

L'histoire se passe aux Etats-Unis. Elle nous est racontée début novembre dans les colonnes du New York Times. Le groupe Cumberland Packing, fabricant de l'édulcorant Sweet'N Low a financé à hauteur de 1,3 million de dollars le roman "Find Me I'm Yours", pour avoir droit de figurer en bonne place dans l'ouvrage.

Mais aussi pour, dixit le PDG de Cumberland Packing, Steven Eisenstadt, tordre le cou à l'idée (selon lui évidemment infondée) selon laquelle les édulcorants présenteraient des risques pour la santé. Résultat, tout au long de l'ouvrage, et quand elle n'est pas occupée à se repeindre les orteils aux couleurs du produit (sic), Mags, l'héroïne de "Find Me I'm Yours" n'a de cesse d'en défendre le bien-fondé face un entourage pour le moins sceptique.

On pourrait penser que cette petite plaisanterie à 1,3 million de dollars s'arrête là, mais, on aurait tort. Car autour du roman lui-même (publié par RosettaBooks et diffusé en e-books sur Amazon, l'iBook Store d'Apple, Kobo, ou le magasin numérique Barnes & Noble's) l'auteur du livre Hillary Carlip a développé en partenariat avec Maxine Lapiduss, une ex-productrice de la série TV "Roseanne", une galaxie de 33 sites Internet, pas moins, tous accessibles par liens hypertextes, savamment placés tout au long de l'e-book.

Des sites à thèmes comme Bridalville.com ou Freak4mypet.com qui sont autant d'invites faites au lecteur d'interagir avec le roman et ses personnages. Est-il besoin de préciser à ce stade que les 33 sites Internet périphériques au roman sont eux aussi ouverts au placement produit? Certes pas.

Mais le plus remarquable est ailleurs: dans un nouveau format baptisé e-book card, et qui séduit déjà des maisons d'édition dites de référence comme HarperCollins, ou Simon & Schuster. Vendues 6,99 dollars en magasin l'e-book card ressemble à une banale carte postale, à ceci près qu'à l'aide d'un code personnalisé elle permet de télécharger un e-book sur son ordinateur.

Et là, le rêve de tout bon service marketing qui se respecte peut enfin devenir réalité. Car grâce à ce code, il est désormais possible de traquer le lecteur jusque dans les moindres recoins d'un ouvrage, de savoir à quel moment du livre il s'est arrêté, ou bien s'il s'est attardé sur certains passages. Histoire de découvrir si les différents placements produit inclus dans son livre préféré retiennent, ou non, toute son attention.

 
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