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Les médias trouvent de nouvelles parades pour grandir

Publié par Thomas Loisel le | Mis à jour le
Les médias trouvent de nouvelles parades pour grandir

Face aux fake news, à la valeur indispensable du digital, à l'ampleur des nouveaux services de la voix, les médias traditionnels ont dû revoir leurs stratégies. Tour d'horizon à l'occasion de la 13e édition de l'Udecam.

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Si le digital a pris une proportion très importante dans les usages, l'audiovisuel, la radio, la presse demeurent toujours des leviers de croissance. C'est dans ce sens, que la première partie des Rencontres de l'Udecam le 4 septembre 2019 a voulu mettre l'accent. Journaliste et animateur sur France Inter, Mathieu Vidard a résumé le contexte florissant de cette richesse : "La diversité est une loi de la nature. Qui est aussi valable pour nos médias : nous devons la cultiver. Aujourd'hui, les nouveaux outils technologiques sont de nouveaux organismes dans notre écosystème. Les nouvelles technologiques sont comme de nouveaux organismes au sein de notre écosystème. Les studios de radios sont presque devenus des studios TV, les tweets et les mails ont remplacé le téléphone", a-t-il lancé en préambule.

Le renouveau digital pour le Guardian

Les médias traditionnels sont en pleine mutation et doivent répondre à de nouveaux usages. Un exemple outre-Manche a caractérisé ces nouvelles pratiques. Ainsi, le Guardian a initié sa transformation digitale avec une approche "reader-centric" mettant l'accent sur la confiance: "Il y a 4 ans nous perdions beaucoup d'argent au Guardian. Maintenant nous avons des raisons d'être optimiste", assure Anna Bateson, Chief Customer Officer du journal le Guardian qui a géré la transformation digitale de journal britannique. La clé ? un renforcement des relations avec l'audience : "Il y a désormais 12,5 millions d'utilisateurs sur le site du Guardian, dont 30% viennent d'Angleterre, 30% des Etats-Unis et le reste vient d'autres parties du monde, une vraie réussite à l'échelle mondiale", assure Anne Bateson.

Dans un paysage média britannique complexe, le Guardian a trouvé une nouvelle audience, plus jeune et plus curieuse. "Mettre le lecteur au coeur. Nous nous sommes focalisés sur ce qui fait notre marque unique. Nous avons essayé de connaitre mieux notre lecteur. Nous croyons dans le journalisme de qualité", poursuit-elle. Face au fake news et à l'importance des réseaux sociaux, Anna Bateson a dû se plier à de nouvelles règles : "Les lecteurs demandent plus que jamais de la confiance, et où le besoin d'innover et peut-être la seule constante. Au début, nous ne savions pas exactement ce que nous faisions. Nous voulions essayer des choses. La façon de travailler a changé. Par exemple, nous avons mélangé la rédaction digitale et la rédaction print pour qu'ils se parlent et échangent". Aujourd'hui, The Guardian tire la majorité de ses revenus des abonnements et non de la publicité désormais.

Adapter les contenus au moment de vie

Face au constat que la presse écrite fait moins vendre, il était essentiel de tirer de nouvelles ficelles pour se transformer : "La crise des gilets jaunes a rappelé de manière concrète l'attachement aux territoires et à la proximité. C'est un retour aux sources au local et à la proximité : les gens ont envie d'entendre parler d'infos à côté de chez eux. La montée des fausses informations a sensibilisé les entreprises et les Français aux limites des réseaux sociaux", assure Philippe Carli, Groupe de presse Ebra, pôle presse de Crédit Mutuel (Le Dauphiné Libéré, l'Est Républicain, Le Progrès). Depuis 2017, Ebra travaille afin de préserver leurs revenus historiques et créer de la valeur à l'ère numérique. Le passage au digital first est sans équivoque : "Dorénavant, nos 1500 journalistes vont travailler sur une grille de programmes comme une TV ou une radio en produisant des contenus toute la journée de 6 h à minuit, à travers la création de podcast, l'écoute d'un storytelling", souligne Philippe Carli.

La mainmise des podcasts pour Radio France

Radio France a su s'adapter avec une nouvelle stratégie fondée sur les podcasts et les assistants vocaux, pour s'adresser à des audiences plus jeunes : "La révolution numérique offre une seconde jeunesse à la radio avec le boum du podcast et des enceintes connectées", relève Sibyle Veil, présidente directrice générale de Radio France. Premier producteur de podcast en France avec 60 millions de téléchargements, Radio France est dans une nouvelle ère. "Les assistants personnels seront les nouveaux moteurs de recherches. Les contenus produits seront issus de nos radios. Nous sommes aux prémices d'une nouvelle révolution : la voix. Dans certains foyers, les enceintes connectées remplacent les postes de radio. Un nouvel usage familial qui nous permet de toucher une nouvelle cible : les enfants", poursuit-elle.

Cette nouvelle conquête s'accompagne d'un enjeu majeur, qui est la distribution : "Nous avons vocation à parler au public plus large, notre distribution doit être maîtriser et adaptée. L'information doit être toujours généreuse, fiable et vérifiée. Plus nos contenus ont de la valeur et plus nous devons les défendre", avance la présidente directrice générale de Radio France. En plus d'une application Radio France dont le catalogue dépasse les 1,5 million de contenus qui s'enrichit chaque jour, la radio française lancera d'ici la fin d'année une radio personnalisée pour que "chacun ait l'opportunité de créer sa propre radio", conclut Sibyle Veil.

 
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