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Laurent Solly: "La France est le labo de Facebook"

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- Qui dit vidéo dit mobile... Quelle place occupe le mobile dans votre stratégie de développement?

Le mobile est devenu le premier écran de consommation du digital et, plus spécialement, de la vidéo. Le mobile est particulièrement adapté à la vidéo, et la tendance des grands écrans ne fait que renforcer ce phénomène. Actuellement, sur les 8 milliards de vidéos visionnées au quotidien sur Facebook (ce qui représente plus de 100 millions d'heures chaque jour !), les trois quarts sont vues depuis un mobile (en janvier 2016). Notre marque est la première consommée sur mobile. En France, 31 millions d'individus se connectent chaque mois à Facebook, dont 26 millions depuis leur smartphone. Nous consacrons, depuis 2012, tous nos développements au mobile, sur lequel tout est codé en priorité. L'entreprise, née sur un ordinateur, est devenue mobile first.

"Les produits les plus innovants, comme la vidéo, sont issus des grandes plateformes digitales."

- Mark Zuckerberg a annoncé la création d'une équipe dédiée à la réalité virtuelle. Est-ce l'avenir pour Facebook?

À l'occasion de l'événement F8, nous avons présenté notre ambition à trois, cinq et dix ans. À court terme, nous axons notre stratégie sur le développement d'innovations pour les marques chez Facebook, Instagram et Messenger. D'ici cinq à dix ans, nous prévoyons de franchir de nouvelles étapes : l'intelligence artificielle, la connexion de l'ensemble du monde - via le programme Internet.org, des solutions satellitaires ou des avions solaires - ainsi que la réalité virtuelle, par le biais de l'équipement Oculus, notamment. Mark Zuckerberg voit dans la réalité virtuelle une source de progrès et une nouvelle plateforme d'échange et de connexion. Nous pouvons d'ores et déjà considérer les vidéos à 360 degrés comme les premières expériences de cette réalité virtuelle.

- Le laboratoire d'intelligence artificielle de Facebook a ouvert ses portes à Paris en 2015. Quelle est sa feuille de route?

Nous allons fêter son premier anniversaire cet automne. Il est le troisième site dans le monde après San Francisco et New York. Il constitue un investissement et un engagement très forts pour ­l'entreprise. Ce qui se passe dans le secteur de l'intelligence artificielle nous semble crucial : c'est notre rôle d'en être un des leaders. Nous pensons que les outils d'IA vont nous aider, dans les prochaines années, à accomplir notre mission - connecter le monde - et à faire face à l'explosion des données. Nous allons avoir besoin d'outils puissants pour assurer la gestion des data et présenter dans les fils d'actualité les informations les plus pertinentes pour chaque utilisateur. Notre laboratoire parisien emploiera, à la fin de l'année, une vingtaine de chercheurs, pour la plupart français ou européens, qui travaillent en étroite collaboration avec les institutions du secteur telles que l'Inria (Institut national de recherche dédié au numérique, NDLR). Cette équipe de très haut niveau se consacre à plusieurs recherches, en open source : la vision par ordinateur, le traitement automatique du langage et le machine learning.

- Plus largement, quelle est l'ambition de Facebook France?

Le groupe a de grandes ambitions pour le marché français. Il existe, dans notre pays, un écosystème digital dynamique et le rôle de Facebook, qui a été une start-up il y a douze ans, est d'en être un partenaire actif. Nous sommes, par exemple, partenaires de France Digitale, The Family et de BlaBlaCar, d'ailleurs situé dans le même immeuble que nous. Notre programme dédié aux start-up françaises vise à repérer des start-up dont nous cherchons à accélérer le développement afin d'en faire des succès français, européens et, si possible, mondiaux. Nous avons également développé un lien très fort avec l'économie française. Nous travaillons avec tous les grands groupes, mais nos innovations ne sont pas réservées aux entreprises du Cac 40. Un million de TPE et de PME tricolores possèdent une page Facebook. Le digital est le fil rouge entre L'Oréal et la boulangerie du coin. C'est la source de la croissance d'aujourd'hui et de demain.

Le rôle de Facebook est d'accompagner ce mouvement et de devenir le partenaire majeur de la transformation digitale des entreprises. Compte tenu de notre nombre d'utilisateurs, nous avons aussi un rôle à jouer dans la société française. Nous prenons beaucoup d'initiatives pour l'emploi, avec la CGPME, ou dans la lutte contre les propos racistes et antisémites, via une grande campagne menée en 2015 avec la Licra, par exemple. Enfin, Facebook France devient, au sein du groupe, un laboratoire ­d'expérimentation. Dans le luxe, par exemple, de nombreuses initiatives ont été initiées en France - je pense notamment aux Journées particulières du groupe LVMH - regardées de près par les autres pays dans lesquels Facebook est implanté.




 
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Floriane Salgues

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