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[Portrait] Nathalie Iannetta, Directrice des sports de Radio France

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[Portrait] Nathalie Iannetta, Directrice des sports de Radio France
© Christophe Abramowitz / Radio France.

Si le service des sports de Radio France est dans la course des JO 2024 depuis déjà de longs mois, le sprint qui s'annonce pour l'équipe jusqu'au 26 juillet va mobiliser toutes les énergies. Pour coacher ces experts passionnés, Nathalie Iannetta, rompue à l'exercice du journalisme sportif, assure un entraînement intensif au service du collectif.

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185 jours avant le lancement des JO 2024, la directrice des sports de Radio France confesse dormir peu. Dans son bureau de la Maison de la Radio, un tableau récapitule les échéances à tenir. "Nous allons enchaîner Roland Garros, l'Euro, le Tour de France, les JO, le Tour de France féminin et les jeux paralympiques. Mon point de sortie, c'est le 8 septembre 2024 ! Quand on me croise dans les couloirs, on me dit : toi, ton année, je n'en veux pas !", rit Nathalie Iannetta, prête à tenir la distance tout au long du marathon qui se profile. Si, depuis juin dernier, "sa vie est olympique" dans toutes ses dimensions, cela ne décourage pas cette Italienne enjouée, qui dirige son service tambour battant. Sa feuille de route est claire. "Notre mission est de faire du sport un sujet d'actualité complet pour nos auditeurs sur les antennes de France Info, érigée en chaîne olympique, France Inter, France Culture et France Bleu. En parler, beaucoup et le mieux possible", explique celle qui s'appa­rente à un coach pour les prochains mois. "Dans mon service, je ne cesse de répéter que le collectif nous permettra de réussir. Cet état d'esprit révèle le meilleur de chacun".

Syndrome de la minorité visible

Le foot est sa matrice. En Italie, le foot est une religion. L'amour du ballon rond se transmet dans les gènes. "D'ailleurs, contrairement à la France, les journalistes sportifs y sont respectés", précise celle qui a longtemps ressenti du mépris de la part de ses confrères couvrant d'autres disciplines. "C'est propre à la France, pays qui reproduit ses élites comme ses non-élites. Je l'ai observé quand je suis arrivée en hypokhâgne. Mon père était garagiste et ma mère comptable, on habitait dans le Val-de-Marne. J'ai vu mon vide culturel. Je ne me sentais pas à ma place. Je n'avais pas compris que le sujet, c'est la domination et le pouvoir. La stigmatisation du genre et de l'origine est très forte". Être une femme dans un milieu masculin renforce les convictions. Ce complexe va lui coller à la peau tout au long de sa carrière. C'est aussi ce qui va accentuer son déterminisme et son audace. Et son souci d'égalité. À compéten­ces égales, la directrice assume privilégier le genre féminin dans ses recrutements. En prenant ses fonctions à l'été 2021, elle fait le choix d'augmenter les trois filles de son service. Par souci d'équité. "On ne m'aurait jamais proposé tous ces postes si je n'avais pas été une femme, j'en suis convaincue. J'ai bénéficié du syndrome de la minorité visible. Je venais de nulle part, je ne connaissais personne dans ce milieu, j'ai réussi en cochant d'autres cases", déclare celle qui prône aujourd'hui la politique des quotas.

Militante et féministe

Même s'il a fallu transformer les essais, Natha­lie Iannetta reconnaît avoir eu beaucoup de chance. "Je n'ai jamais eu de plan de carrière, mais j'ai été à l'heure aux rendez-vous que la vie m'a donnés. Je n'avais qu'une chose pour moi : l'envie d'y croire. Et j'ai le syndrome de la bonne élève. J'écoute ce que l'on me dit et c'est comme cela que je progresse", analyse l'infatigable bosseuse. À la veille d'un événement qui va donner au sport l'attention média­tique qu'il mérite, elle confie retrouver le souffle de Canal+ à "la grande époque". Elle y est restée 19 ans. En ces années 90, la chaîne cryptée vit ses plus belles années. "Le service des sports était comme un État dans l'État. Quand je suis arrivée, la chaîne disposait de tous les droits de rediffusion. Thierry Gilardi, Michel Denisot, Charles Biétry... faisaient figure de barons de la baronnie ! L'esprit Canal, c'était l'émancipa­tion. J'ai appris à expérimenter, à tenter", se souvient la journaliste. Aujourd'hui, le frisson est de retour. Ouvrons grands les yeux !

2021 Directrice des sports de Radio France (L'Esprit sport, le dimanche sur France Inter)

2018 Collaboration pour TF1 à l'occasion de la Coupe du monde

2016 UEFA

2014 Conseillère jeunesse et sport à l'Élysée

1995 Canal+. Elle rejoint le service des sports en 1997.

 
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