7 tendances marketing 2024 décryptées par le co-fondateur de Bluelemon
Samson Lewin, chief operating officer et co-fondateur de l'agence de social media Bluelemon, décrypte pour Emarketing.fr, les tendances liées aux plateformes sociales et à l'influence qu'il voit advenir en 2024.
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Le désilotage des expertises social media
C'est dans la collaboration entre les différentes expertises que se trouve la performance. Pendant de nombreuses années, et encore maintenant, les marques avaient tendance à siloter les expertises et les départements en se disant qu'il était mieux de travailler avec un expert focus sur son sujet. On se rend compte à peine maintenant de toutes les opportunités ratées et de l'impact sur la performance que les collaborations peuvent avoir. Par exemple : utiliser les contenus des influenceurs dans les campagnes paid décuple les perfs des social ads, ajouter un budget paid en spark sur Tiktok ou en pré-roll sur Youtube sur les chaînes des influenceurs partenaires permet d'encore mieux imprégner le message des campagnes et enfin avoir une expertise paid dans la créa permet de s'assurer d'intégrer les best practices et d'avoir de meilleures performances.
UGC & micro influence : TikTok encore plus au centre
TikTok, orientée contenus et créateurs, est la plateforme de la viralité : n'importe quel utilisateur peut devenir viral en respectant les codes. Se développent sur la plateforme une myriade de micro-influenceurs avec des audiences ultra-engagées et qui savent créer du contenu de qualité. Les marques se saisissent de plus en plus de cette opportunité pour aller toucher leurs audiences pour des budgets bien moins importants que sur YouTube ou Instagram et, avec l'aide de spark ads, viennent amplifier leurs contenus et donc leurs performances. C'est une forme de cercle vertueux au sein duquel les marques aident les créateurs à toucher plus d'audience, à se développer et au sein duquel les créateurs aident les marques à vendre et à travailler leur image. La question : est-ce que les créateurs vont venir s'organiser comme c'est aujourd'hui le cas sur Instagram ou TikTok va-t-il rester un grand Far West avec de nombreuses opportunités de percer pour les marques ?
L'influence à la performance
L'influence a bénéficié pendant plusieurs années (depuis l'explosion du marché en France il y a 5 ans maintenant) et bénéficie toujours d'une réelle asymétrie de l'information. Personne ne sait combien cela coûte, personne n'est capable d'en mesurer l'impact, mais tout le monde sait que ça marche et toutes les agences pratiquent des pricing exorbitants et sans transparence. Tandis que beaucoup tentent de légiférer et de réguler pour apporter plus de confiance, on voit aussi beaucoup d'agences d'influence se créer avec un mindset "à la perf”". Avec une bonne maîtrise de la data, on peut identifier l'impact de nos campagnes dans le parcours de conversion (attribution) et faire des reportings aux petits oignons. Résultat : une transparence sur l'investissement et sur les résultats obtenus, plus de bidouillage et une "régularisation" du marché de manière autonome.
Influence B2B et personal branding
L'influence est passée du B2C au B2B et va continuer à le faire en force sur l'année 2024. On le voit avec la montée des podcasts depuis quelques années, encore plus dans le cadre professionnel, qui trouve maintenant des moyens de se monétiser. Aussi, avec la montée du “personal branding” sur LinkedIn, certains sont devenus de vrais influenceurs sur leurs niches et demandent maintenant des tickets à 15 000 à 20 000 dollars pour un simple post car connaissant la pertinence de leurs audiences. LinkedIn ayant vu l'opportunité a sorti il y a quelques mois un nouveau produit publicitaire "thought leader ads" permettant de booster une publication venant d'un profil et non venant d'un post. C'est un premier pas vers une plateforme professionnelle ou l'on met les individus et non les entreprises au centre, à l'instar de TikTok, et donc où l'influence deviendra un levier de communication fort.
Brand advocacy : de la communication politique au corporate
La brand advocacy. Ce sera LE sujet de l'année 2024. Les récents événements ont montré l'impact des réseaux sociaux et leurs capacités à influencer l'opinion publique au-delà de toute attente. Les théories complotistes et fake news se diffusent à toute vitesse et l'impact se fait sentir à travers le monde pour venir polariser les opinions. Deux options s'ouvrent à nous : soit un contrôle accru du contenu diffusé par les plateformes et un “interventionnisme” plus fort au détriment de la liberté d'expression et de communication que prônent ces réseaux, soit une incapacité à contrôler le contenu ce qui est diffusé.
C'est là qu'apparaît ce que nous appelons “crowd marketing” : mélange d'armées digitales de modérateurs et de robots comme il avait été mis en place par la Russie pour influencer les élections américaines, ces équipes commentent et dénoncent en masse le contenu pour influencer les algorithmes. Nous découvrons ici des pratiques de communication politique qui, nous pensons, seront appliquées par les entreprises dans les années futures pour travailler leurs images de marques et influencer leurs audiences par exemple en cas de communication de crise...
La créativité encore plus au centre
Face à la montée de l'IA et l'automatisation de tous les outils de diffusion, produire des contenus créatifs et différents va devenir un outil primordial. Google ads a sorti en 2023 un produit appelé “performance max” laissant à l'algorithme l'entière décision sur les ciblages et va sortir en 2024 une version améliorée, “Demand Gen Ads”. Quant à Meta, son algo est toujours plus efficace et ne nécessite presque plus d'intervention humaine. On se dirige doucement vers l'extinction du métier de “campaign manager” ou “traffic manager” pour retrouver des profils de marketeurs plus hybrides.
Dans ce cadre, il ne sera plus aussi simple de faire la différence avec nos concurrents juste par notre capacité technique et notre maîtrise des outils. C'est la créativité dans l'approche (quelle plateforme, quelle mécanique) et dans l'exécution (quelle campagne, quelle accroche, quel contenu) qui démarquera les entreprises.
Back to Basics : moins de freelances & plus d'agences
Le freelancing a explosé pendant le COVID avec des plateformes comme Malt en France mais aussi Collective.work pour les collectifs de freelance. Les entreprises se sont jetées dessus du fait des prix de plus en plus attractifs.
Mais deux choses se passent :
1. Ces freelancers finissent par grandir et s'organiser en agence, recruter
2. Les entreprises se rendent maintenant compte que le prix n'est pas l'unique facteur de décision et que l'accompagnement, le conseil et l'organisation sont importants dans le choix de leurs partenaires
Résultat des courses : on retourne vers les agences !
L'auteur : Samson Lewin
L'auteur : Samson Lewin, chief operating officer et co-fondateur de Bluelemon. Son expérience coté plateforme chez Google et chez Pinterest combinée avec ses postes de directeur marketing en agence ont fait de lui un expert en marketing digital et social media. Il est installé à Tel Aviv, où il est au contact de toutes les innovations et nouvelles technologies du secteur pour trouver de nouvelles solutions et approches pour les clients de l'agence.
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