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Comment l'hôtel Renaissance Paris-La Défense revalorise ses biodéchets

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Comment l'hôtel Renaissance Paris-La Défense revalorise ses biodéchets

À partir du 1er janvier 2024, les collectivités devront proposer une solution aux habitants afin qu'ils trient à la source les biodéchets. Il en va de même pour les professionnels producteurs de déchets organiques, en particulier dans le secteur hôtelier. Or, certains n'ont pas attendu le changement de la réglementation pour revaloriser les restes alimentaires, une matière très utile.

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À partir de l'an prochain, l'ensemble des professionnels (1) auront à trier à la source leurs biodéchets afin de pouvoir revaloriser le tout. Si de nombreux acteurs se sont mis en conformité avec la réglementation ces derniers mois, beaucoup ont pris du retard dans ce changement de cap. Mais, "ils n'ont pas à prendre toute la responsabilité", estime Alexis Lemeillet, cofondateur de la société Take a waste. "La mise en place de cette filière n'est pas facile et une grande partie des acteurs ne sont pas encore au courant", poursuit-il.

Sans oublier que les directives ne sont pas toujours très claires. "De nombreuses zones sur le territoire demeurent sans prestataire de collecte, observe le même. Que faut-il faire dans le cas où la collectivité n'intervient pas ? Sachant que cela n'a pas de sens de transporter des biodéchets sur plusieurs dizaines de kilomètres..." En outre, il demeure pour Alexis Lemeillet "quelques zones d'ombre au sujet du contrôle de la loi", en particulier pour les petits producteurs de déchets organiques sans activité de restauration. Toujours est-il que certains professionnels n'ont pas attendu que les règles changent, notamment au sein du secteur hôtelier et de la restauration.

"Limiter notre empreinte écologique"

C'est la voie choisie par l'hôtel Renaissance Paris - La Défense, appartenant au groupe Mariott et accompagné par l'entreprise Take a waste. Situé au coeur du quartier d'affaires francilien, l'établissement aux 330 chambres et aux 1 250 mètres carrés dédiés aux séminaires d'entreprises sert chaque jour, surtout entre le mardi et le jeudi, plusieurs centaines de repas, du petit-déjeuner au dîner. "Nous avons à coeur de limiter notre empreinte écologique, explique Pierre Brochard, le directeur général de cet hôtel de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. Depuis le début de l'année, nous avons consommé entre 486 et 1 016 kilos de biodéchets en fonction des mois."

D'abord, au niveau du lieu de restauration du staff, qui regroupe 140 personnes. Les employés, après leurs repas - concoctés par la société Foodles - trient leurs déchets, y compris ce qui peut rester dans l'assiette. "Mais il y a peu de gâchis", sourit Pierre Brochard, à son poste depuis 2021.

Réutiliser les restes en cuisine au maximum

Ensuite, du côté des clients. L'hôtel sert en général 250 petits-déjeuners en moyenne. Pendant la coupe du monde de rugby, les équipes ont compté parfois jusqu'à 400 couverts, surtout avant et après les rencontres au Stade de France. L'hôtel francilien met à disposition un buffet à volonté chaque matin. "Nous ne jetons pas les aliments n'ayant pas été utilisés durant le petit-déjeuner, précise le responsable, la brigade réutilise tant que possible tout ce qui n'a pas été touché sur le buffet en vue des repas suivants, par exemple les viennoiseries non consommées."

Néanmoins, l'établissement souhaite donner une seconde vie aux restes alimentaires et aux biodéchets en général. "La société Take a waste nous a mis en relation avec Veolia. Le groupe récupère les déchets organiques chaque semaine en prenant soin, au passage, de nettoyer les bacs dédiés", explique Pierre Brochard.

Les biodéchets transformés en biogaz...

Les déchets organiques sont ensuite acheminés à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Plus exactement, au Bio'Pole de Véolia, le lieu de traitement des déchets putrescibles. Toute cette matière est réutilisable. Une grande partie sera en effet transformée en biogaz via le centre de méthanisation, en vue d'être vendue à GRDF. Une démarche très utile, comme le précise Pierre Brochard : "Une tonne de biodéchets permet de créer assez d'énergie pour faire vivre un foyer de trois ou quatre personnes pendant 45 jours."

Mais ce n'est pas tout, ajoute-t-il : "Après la méthanisation, le reliquat appelé "digesta", qui s'apparente à du compost, est distribué gratuitement, se félicite-t-il, à des agriculteurs du nord de la France pour la culture de betteraves et d'endives." C'est un engrais naturel puissant, et donc une matière utile aux paysans. " ll y a 100 % de retour au sol." Tout ce qui a poussé à la terre revient à la nature, en somme la boucle est bouclée.

(1) Les acteurs produisant plus de 5 tonnes annuelles de biodéchets sont d'ores et déjà contraints d'y remédier depuis début 2023

 
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