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Le développement durable, une «réalité non négociable»

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Non, le développement durable n'est pas qu'un phénomène de mode. Il serait, au contraire, devenu une tendance de fond, qui modifie les stratégies des sociétés. Tel est le principal enseignement de l'étude réalisée par accenture auprès des plus grandes entreprises françaises.

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Pour Sylvie Ouziel, directrice général de l'activité conseil en France et au Benelux d'Accenture, le développement durable est «une réalité non négociable». Longtemps considéré comme une contrainte, il constitue aujourd'hui une véritable opportunité aux yeux des entreprises. Ainsi, 82% de celles ayant répondu à l'enquête, estiment que le développement durable constitue un facteur de différenciation. C'est même une opportunité de création de valeur et de développement d'activité pour plus de la moitié des entreprises. Et seulement 5% le considèrent comme une menace.

Selon l'étude d'Accenture, le développement durable est de plus en plus perçu comme créateur de valeur par les entreprises.

@ (c) Strikker/Fotolia.com LD

Selon l'étude d'Accenture, le développement durable est de plus en plus perçu comme créateur de valeur par les entreprises.

La situation évolue donc. Avant, seuls quelques dirigeants convaincus se lançaient dans le développement durable. Et si, aujourd'hui, les entreprises suivent cette route, ce n'est pas par pure conviction. 60% y voient en effet une opportunité économique et financière. Et lorsqu'on leur demande de classer les principaux facteurs qui les poussent à l'action «durable», la mise en conformité arrive en tête avec 68% des voix, suivie par la réduction des coûts de consommation de matières premières (56%), le comportement éthique dans les affaires (48%) et les nouvelles opportunités business (43%). Les attentes des clients n'arrivant qu'en cinquième position avec 42%. Pourtant, leur pression est prégnante. 86% des entreprises interrogées pensent que leurs clients sont demandeurs de nouveaux produits et services respectueux de l'environnement. Et 54% sont même conscientes que cette pression va encore s'accentuer dans les trois prochaines années.

Méthodologie

Enquête réalisée en décembre 2007 par accenture research auprès d'un échantillon de 100 entreprises françaises représentatif des 1 000 premières entreprises françaises en termes de revenus, de secteurs d'activité et de taille. enquête complétée par une vingtaine d'entretiens qualitatifs approfondis.

32% des sociétés ont créé un service dédié

Par ailleurs, 84% des entreprises estiment que les investisseurs sont intéressés par leurs initiatives en matière de développement durable. Ainsi, les investissements dans les «clean tech» ont connu une croissance de 80% entre 2006 et 2007, soit l'équivalent des investissements dotcom en 1996, pour atteindre les trois milliards de dollars. Reste que moins d'un tiers des répondants disent appartenir à un secteur en avance sur le sujet du développement durable, 24% avouant même que leur secteur est en retard. Côté organisation, 80% des entreprises ont mis en place des équipes de développement durable. 49% ont réparti des experts au sein des différentes entités opérationnelles et 32% ont créé un service dédié. Les initiatives prises s'inscrivent majoritairement dans les modes opératoires (64%), puis dans la gestion des actifs matériels (41%), la mise en conformité (30%) et les nouveaux produits et services (28%). Le développement durable est de plus en plus pris en compte dans les investissements des entreprises, 53% confessant prendre en compte ce critère dans une minorité de leurs investissements, 37% dans une majorité. La vraie bonne nouvelle réside dans le fait que 23% des entreprises considèrent une majorité de leurs initiatives en la matière comme créatrices de valeur et pas seulement comme une source de coûts supplémentaires, 47% pour une minorité de leurs initiatives.

Enfin, les entreprises pionnières (26% des entreprises interrogées) - c'est-à-dire celles qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d'affaires à partir d'initiatives développement durable pensent porter cette part de leur chiffre d'affaires à 15% d'ici à trois ans.

Il est aussi intéressant de remarquer que chez la majorité de ces pionniers, le responsable développement durable siège au comité exécutif. Pour Bruno Berthon, directeur monde de l'offre de services développement durable chez Accenture, les moins de 30 ans s'appliquent déjà à faire bouger les entreprises, ayant une sensibilité en la matière beaucoup plus importante que leurs aînés. Car il s'agit bien, pour les entreprises, de prendre en compte non seulement les générations actuelles mais également les générations futures. C'est là une nécessité.

 
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AURELIE CHARPENTIER

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