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De particulier à particulier: une nouvelle façon de commercer

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Aujourd'hui, les brocantes prolifèrent, dans la vie réelle et sur Internet. Une tendance révélatrice d'une culture décomplexée de l'achat et de la vente.

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C'est un fait. Les particuliers mettent de plus en plus en vente ou en location leurs propres biens: appareils photo, perceuses, appareils électroménagers, vêtements, jeux vidéo, etc. Et les brocantes prolifèrent dans la vie réelle comme sur Internet. Partout, une culture décomplexée de l'achat et de la vente s'installe. Une façon comme une autre de se constituer une source de revenu complémentaire. Appréciable en pleine crise du pouvoir d'achat, cette tendance va sans doute se renforcer dans les mois qui viennent. Quelle est l'ampleur exacte du phénomène? Qui est concerné? C'est l'objet de la dernière enquête réalisée par Ipsos Marketing pour Marketing Magazine auprès d'un échantillon représentatif de 500 personnes, interrogées en ligne en avril 2008.

Vendre plutôt que louer

Première observation: il est plus facile d'acheter que de vendre. Ainsi, si 53% des personnes interrogées ont acheté un bien ou un objet (hors bien immobilier) au cours des deux dernières années, ils sont «seulement» 37% à avoir commercialisé un bien ou un objet leur appartenant. Devenir soi-même un vendeur, même ponctuellement, est un comportement encore minoritaire dans notre société. Reste que la pratique d'acheter aux particuliers est répandue et les réfractaires sont une minorité: 23% y sont opposés.

Côté location, l'enquête montre que ce marché en C to C est encore marginal. 10% disent avoir loué un bien ou un objet à un particulier au cours des deux dernières années (hors biens immobiliers) et 5% seulement pratiquent la location de leurs propres biens. Là encore, les habitudes sont susceptibles d'évoluer rapidement. Le nouveau site français Zilok, par exemple, compte bien s'imposer auprès du grand public, comme une référence «pour tout louer en ligne». Son principe: louer des objets dont on se sert peu afin d'en optimiser le rendement, sans s'en séparer - on ne sait jamais... Dans quel contexte ces vendeurs et acheteurs amateurs entrent-ils en contact pour leurs transactions? C'est dans les brocantes que ces pratiques sont les plus répandues. 63% des personnes interrogées y ont déjà acheté ou vendu un bien. Si le public des brocantes est plutôt féminin et âgé, Internet séduit davantage les jeunes, plus enclins à acheter ou vendre à des particuliers sur la Toile.

Quant aux ventes privées (du type Tupperware), elles concernent presque un tiers de la population (28%), en particulier les femmes (35%) et les seniors (23%). Les consommateurs se tournent donc de plus en plus vers leurs pairs et court-circuitent ainsi les réseaux de distribution traditionnels. Ils innovent dans leurs manières d'acheter. Aussi, négocient-ils de plus en plus.

Web et négociation vont de pair

63% des personnes interrogées avouent, en effet, avoir déjà discuté le prix. Seules 14% affirment que «cela ne leur viendrait pas à l'idée». Qui parlemente? Ce sont surtout les hommes (68% vs. 58% des femmes) disposant d'une certaine expérience. Les plus de 35 ans sont donc particulièrement bien représentés: 70% négocient contre 56% pour les moins de 35 ans.

Un point intéressant: ceux qui négocient le plus sont également ceux qui utilisent le plus Internet pour acheter ou vendre eux-mêmes leurs biens. La généralisation du Web devrait donc favoriser la culture du négoce, voire, pourquoi pas, dans un contexte fortement inflationniste, réhabiliter les pratiques de troc...

Rémy OUDGHIRI, DIRECTEUR DU DEPARTEMENT TENDANCES ET PROSPECTIVES, IPSOS MARKETING

 
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