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Engagement ou «green washing» il ne faut pas confondre

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STEFANIE MOGE-MASSON, DIRECTRICE DE LA REDACTION

STEFANIE MOGE-MASSON, DIRECTRICE DE LA REDACTION

Le développement durable... Le sujet est sérieux, fondamental même, mais traité avec beaucoup de légèreté par certains chevaliers servants de la cause verte qui, sous couvert de défense de la nature, versent trop souvent dans le «green washing». Dernièrement, Michel-Edouard Leclerc a frappé fort, dans ce registre, en lançant son opération «zéro prospectus en 2020».

Ne plus imprimer de prospectus pour éviter la surconsommation de papier... A première vue, le projet pourrait sembler noble et l'intention louable. Sauf que l'enseigne de grande distribution, qui figure toujours parmi les plus gros annonceurs en matière de publicité non adressée, n'entend pas se séparer de ce vecteur stratégique de business, loin s'en faut. Michel-Edouard Leclerc le dit, d'ailleurs lui-même dans son spot: « Les prospectus sont une source d'information utile sur les produits et les prix » Ce que propose le très médiatique distributeur à ses clients, c'est donc de se rendre sur le site Zeroprospectus.com afin d'y consulter ses offres promotionnelles. Et là, deux possibilités. Soit notre «ménagère de moins de cinquante ans» s'enferme à double tour dans sa cuisine et apprend par coeur la liste des 80 promos du moment, soit elle l'imprime... Aïe, pour l'environnement, c'est raté. Au passage, les mauvaises langues ironiseront sur le déplacement des coûts: les frais d'impression sont à la charge de Madame Michut, et plus de Monsieur Leclerc...

En lançant cette campagne anti-papier à grand renfort de pub papier, Leclerc s'offre, certes, une nouvelle fenêtre médiatique. Mais il risque, au passage, de discréditer une filière qui, elle, oeuvre très concrètement pour le respect de la planète. Accusée - à tort - d'être polluante, l'industrie papetière est la première industrie de recyclage en France. Les coupes d'éclaircie qu'elle pratique sont non seulement indolores pour la forêt, mais même nécessaires à son renouvellement. La moitié de l'énergie qu'elle consomme provient de la biomasse, qui ne contribue nullement au réchauffement climatique. Peut-on en dire autant de la grande distribution?

 
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STEFANIE MOGE-MASSON

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