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Éco-anxiété

Publié par La rédaction le

La prise de conscience écologique s'impose désormais à tous. Si elle est bien vécue dans certains pays, dans d'autres elle chamboule les esprits. Ce qui est annoncé comme la voie à suivre crée aussi un phénomène d'anxiété qu'il s'agit de canaliser et d'utiliser à bon escient.

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The Party's over: Oil, War and the Fate of Industrial Societies, par Richard Heinberg.

The Party's over: Oil, War and the Fate of Industrial Societies, par Richard Heinberg.

La société baigne dans un climat anxiogène. Tous les professionnels de la publicité, du marketing et des tendances s'accordent à le dire. Signe d'une prise de conscience des enjeux écologiques à venir, ou résultat d'une pression exercée sur le consommateur pour l'obliger à changer? En France, une catégorie de population semble avoir pris toute la mesure du phénomène. Vincent Grégoire, directeur Art de Vivre chez Nelly Rodi, les appelle les “Métropuritains”. « Ce sont des écolos CSP+ en demande de sens et de plus d'intelligence dans la consommation. Ils tendent vers un comportement proche du prosélytisme, explique-t-il. Ces “moines-soldats” réinvestissent les villes en les changeant de l'intérieur, en y amenant du vert. Pour eux, le problème peut devenir la solution. » Selon le tendanceur, leur rôle ne s'arrête pas à un alter-consumérisme, mais s'étend bien au-delà. «Ils travaillent dans les médias, le marketing ou la communication, et agissent comme un virus dans le système, en l'utilisant pour véhiculer leur pensée. Ce sont des militaires... des “mili-terre”. »

Si cet éveil des consciences est nécessaire et bienvenu, il peut être aussi un élément d'explication à un phénomène largement répandu aux États-Unis : l'éco-anxiété. En effet, pour un pays qui n'a jamais ratifié le protocole de Kyoto, l'explosion de sites internet alarmants, la vague de documentaires et de livres chocs peuvent déclencher de vives réactions. Un sondage de l'institut d'études américain Gallup du mois d'avril 2008 révèle que 37 % des Américains sont très préoccupés par le réchauffement de la planète, jusqu'à en devenir véritablement angoissés. « Des angoisses qui proviennent de diverses éco-peurs », affirme Sonia Ratto, planneur stratégique chez Carré Noir. « Peur dune nature vengeresse - tempêtes, tsunamis, tremblements de terre -, peur du manque et d'une détérioration de la qualité des aliments. Et dans nos sociétés judéo-chrétiennes, peur de l'apocalypse biblique », détaille-t-elle. En réponse à ces sources de stress, des thérapeutes vont même jusqu'à suivre des formations en éco-thérapie. Le “Pine Mountain Institute” de Californie s'est spécialisé en la matière en proposant des solutions au “Waking-up Syndrom” (syndrome de la prise de conscience). Et pour éviter toute consultation précoce d'un de ces spécialistes, le site www.thegreenguide.com permet de calculer son niveau d'éco-anxiété.

Éco-tour

L'avenir de l'écologie se construit aussi dans l'architecture. Certaines idées sont encore à l'étude, tandis que d'autres sont d'ores et déjà mises en œuvre. À l'instar du projet H2PIA, une ville utopique danoise alimentée en électricité grâce à l'hydrogène. À Séoul (Corée du Sud), les “Tours Chlorophylles” proposent la fusion “tour-nature” grâce à des murs et des toitures végétales. La Dynamic Tower de David Fisher, qui sera bâtie à Dubaï, est un gratte-ciel où chaque étage peut pivoter sur lui-même à 360°, en fonction de l'orientation solaire. Masdar City, située en plein désert d'Abu Dhabi, sera, quant à elle, la première ville au monde à fonctionner exclusivement au moyen d'énergies renouvelables. Sa construction a débuté en février dernier.

Éco-maison

L'arrivée massive de produits écologiques chez les particuliers peut s'accompagner d'une mise au point sur la façon de les utiliser. C'est dans cet esprit que les “Green & Clean Mom” se développent aux États-Unis. Pures initiatives citoyennes, ces réunions sont dédiées à l'éducation au ménage écolo: quels produits utiliser et comment en faire bon usage. À une échelle plus large, l'entrée de l'écologie dans les maisons se traduit aussi par des changements en matière d'énergie. Exemple de la volonté de démocratisation des énergies renouvelables : Philippe Starck et son éolienne individuelle.

Estimée entre 300 et 400 Euros, elle permet de produire 10% à 60% des besoins énergétiques individuels

Éco-déco

L'outdoor devient indoor et inversement. Gérard Laizé, directeur général de VIA (Valorisation de l'innovation dans l'ameublement) affirme que le jardin est devenu une véritable pièce à vivre. Une tendance qui se traduit dans le mobilier ou dans la décoration, avec des créations comme le tableau végétal Diva de Mathieu Jacobs pour Vertilignes. « Aujourd'hui, on assiste à l'arrivée d'une troisième génération mélangeant le métal et des bois locaux. Un mobilier qui convient aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur », souligne Gérard Laizé. Reste que c'est tout l'équipement de la maison qui est en train de se réinventer. Peintures et revêtements synthétiques, microparticules en suspension, les logements regorgent de sources de pollution. Pour assainir cette atmosphère, le designer français Mathieu Lehanneur et le scientifique américain David Edwards ont imaginé et mis au point “Bel-Air”, un système de filtration d'air par les plantes. Cette création a reçu la distinction de meilleure invention de l'année, décernée par le magazine US Popular Science. Et pour pousser l'idée à son paroxysme, le designer a créé “Local River”, une ferme piscicole domestique. Des plantes sont alimentées par l'eau d'un aquarium, elle-même chargée de déjections riches en nitrate.

Wetland Park, situé au cœur de Hong Kong, est le premier parc d'attractions entièrement consacré à la conservation et à la protection de l'environnement.

 
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