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Stations services : vers des supermarchés drive-in ?

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Les stations service vont-elles bientôt se transformer en supermarchés drive-in ? C'est en tout cas le sens de nouveaux concepts de magasins destinés à satisfaire les consommateurs nomades et les futurs adeptes du m-commerce.

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A l'image des autres points de transit, les stations services ont connu ces dernières années une formidable mutation, en passant du service à la voiture (le garage) aux services aux automobilistes (restauration, convenience stores). Les stations d'autoroutes se sont ainsi transformées en escales associant restauration, épiceries, aires de jeux pour les enfants, salles de repo... Aujourd'hui, près de 50 % des revenus des stations Total sur autoroute sont générés par les ventes hors carburant. La restauration, la distribution automatique et l'alimentaire en représentent 70 %, les 30 % restant en "divers" (cadeaux, jouets, presse, librairie). Certains observateurs attribuaient ce succès commercial au fait que les autoroutes françaises étant payantes, les automobilistes étaient des consommateurs captifs obligés de consommer "sur place". C'était oublier que l'on observe ce même phénomène dans des pays où les autoroutes sont gratuites (Angleterre, Allemagne, Etats-Unis, Canada, Japo...) et surtout qu'il touche également les stations urbaines. Placées sur les axes de déplacements quotidiens des consommateurs, ouvertes tôt le matin et tard le soir, certaines stations sont devenues de véritables "convenience store". En Allemagne, un certain nombre de stations BP offrent déjà la possibilité aux automobilistes de passer commande le matin et de récupérer leurs paquets le soir. Le groupe Shell a été encore plus loin en ouvrant, en Angleterre dans un premier temps, une chaîne de magasins de proximité à l'enseigne Select qui ne compte aucune pompe à essence. Ces points de vente d'environ 150 m2 sont ouverts 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, et offrent notamment des produits frais et des espaces pour consommer sur place. En France, le mouvement est le même. L'objectif des pétroliers est de concurrencer directement les viennoiseries et les supérettes de quartier.

Des relais pour les achats Internet


Conscients de cette nouvelle concurrence, certains grands distributeurs français ont décidé de prendre les devants en signant des accords avec les pétroliers. Promodès concluait fin 98 un accord avec BP pour ouvrir dans une centaine de ses stations urbaines des épiceries "8 à Huit" dont l'assortiment est requalibré pour la clientèle automobiliste. Et le succès est au rendez-vous. Quelques mois après l'ouverture, le chiffre d'affaires s'élevait à 37 000 F/m2, contre 21 000 F/m2 pour les "8 à Huit" classiques. L'activité vente des stations ont augmenté de 42 % en valeur par rapport aux anciens BP Shop. Quant à la clientèle, elle se répartit pour moitié entre automobilistes de passage et clientèle de proximité. Dans un second temps, le groupe Carrefour/Promodès devrait utiliser ces nouveaux points de vente pour tester de futurs développements liés au commerce électronique. Les stations serviraient de lieux d'entreposage où les clients viendraient chercher les produits commandés par Internet.

Ses courses sans sortir de la voiture


Mais la grande révolution des années futures devrait venir de l'apparition de nouveaux concepts de stations services. Véritables supermarchés drive-in, ils permettraient à l'automobiliste de faire ses courses en quelques minutes et sans sortir de sa voiture. Projet utopique ? Absolument pas ! Auchan s'apprête à ouvrir au printemps un tel concept dans ses stations services installées près de ses grandes surfaces. L'automobiliste fera son choix avant de passer à la pompe et se verra délivrer ses achats une fois le plein d'essence accompli. Outre l'idée de faire gagner du temps aux consommateurs, ce nouveau concept de supermarché drive-in devrait permettre à l'enseigne de toucher tous les consommateurs qui fréquentent ses stations services, mais pas ses hypers. Ils seraient près d'un sur deux ! Si l'expérience est réussie, nul doute qu'elle est promise à un bel avenir tant les services drive-in sont aujourd'hui en vogue. Aux Etats-Unis, les supermarchés Neighborhood (groupe Wall Mart) sont équipés de pharmacie drive-in. En Belgique, le groupe GB a développé une filiale, Go Ready, qui permet au consommateur de faire ses courses par téléphone ou Internet et de se faire livrer à l'heure et à l'endroit de son choix grâce à une camionnette qui l'attend à un carrefour ou sur un parking. Dans ce cas, ce n'est plus seulement le consommateur qui est nomade, mais aussi le point de vente ! A courte échéance, le développement du m-commerce (achat avec son téléphone mobile) devrait accentuer le développement de ce type de service. Coincée dans les embouteillages, une mère de famille pourra bientôt faire ses achats sur le site Internet d'un groupe pétrolier ou d'une grande enseigne et récupérer ses achats quelques minutes plus tard dans une station service ou une supérette drive-in.

 
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François Bellanger

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