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Les compléments alimentaires séduisent de plus en plus de Français

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Marché émergent, les compléments alimentaires compensent une alimentation de plus en plus carencée et bénéficient depuis peu d'une nouvelle réglementation européenne plus homogène. Une étude Taylor Nelson Sofres fait le point.

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Le modèle alimentaire européen explique qu'une alimentation équilibrée s'obtient en consommant en moyenne vingt aliments différents par jour. « Nous en sommes en moyenne à dix », regrette Jean-Loup Allain, secrétaire général du SFAED, Syndicat Français des Aliments de l'Enfance et de la Diététique. Un rapport du Haut Comité de la Santé Publique souligne plus largement que la variété de l'alimentation régresse. « Il est très difficile d'avoir une alimentation variée et équilibrée dans les conditions de vie moderne et urbaine », souligne Dominique de Javel, vice-président du secteur diététique à la SFAED. De sorte que la consommation pluriquotidienne recommandée de fruits, légumes, pain, produits céréaliers et laitiers n'est plus vraiment respectée. Dans ce contexte, le complément alimentaire se positionne comme le vingt et unième aliment de notre vingt et unième siècle carencé. Il vole au secours de notre taux de micro-nutriments (aliments nécessaires à l'organisme en faibles quantités comme les vitamines ou les sels minéraux) mais aussi les fibres. Un récent sondage réalisé par la Sofres et commandé par le secteur "Diététique et Compléments Alimentaires" du SFAED fait le point sur un marché qui progresse entre 8 et 15 % par an depuis cinq ans et cristallise les nouveaux comportements alimentaires des Français. On constate en premier lieu que le phénomène français est loin du raz de marée américain. Seulement 45 % des Français consomment des compléments alimentaires dont 8 % régulièrement et 37 % occasionnellement. Et encore, principalement dans une population majoritairement féminine et jeune ayant une alimentation déjà très équilibrée. L'étude fait ressortir également que ces consommateurs souhaitent avant tout favoriser leur bien être physique et psychique afin de se sentir mieux, d'accroître leur vitalité et de compenser leurs carences alimentaires. Sans pour autant remplacer leur alimentation par ces substituts. Quant au reste de la population française, elle a une image spontanément positive de ces produits sans pouvoir les définir très précisément. Globalement d'ailleurs, 72 % des Français se disent insatisfaits par le manque de caractère pratique et exploitable de l'information en matière d'alimentation et de santé en général et a fortiori sur les compléments alimentaires.

Les bases d'une nouvelle réglementation


Cette carence devrait bientôt être comblée puisque le Parlement européen a adopté en première lecture une proposition de directive tendant à harmoniser les législations des Etats membres relatives aux compléments alimentaires. « Les fabricants français se félicitent de l'élargissement de la définition du terme complément alimentaire à tous les produits du marché, nutriments, fibres, acides gras ou extraits de plantes compris. Et pas seulement aux vitamines ou minéraux, ce qui était jusqu'à présent le cas mais qui ne représentait que 30 % des attentes du marché », note Jean-Loup Allain. Et de souligner l'importance des nouvelles règles de sécurité plus strictes adoptées par les Etats membres : limites maximales, évaluation scientifique des substances ayant un rôle nutritionnel ou physiologique, autorisation préalable de celles qui ne sont pas traditionnelles, fixation de critères de pureté etc. Ou encore l'information sur l'étiquetage permettant un usage approprié par les consommateurs : consommation journalière recommandée, composition nutritionnelle ou précaution d'emploi. Cette directive très attendue par les industriels français devrait permettre de faire disparaître une partie des inégalités concurrentielle dont ils disaient pâtir vis-à-vis de leurs concurrents européens. Ces derniers pouvant commercialiser une gamme plus étendue de compléments. Reste maintenant au gouvernement français à inventer une nouvelle ingénierie administrative sur les produits du bien être. Un chantier qui englobera plus largement l'univers de l'alimentation fonctionnelle et de santé et qui fait l'objet d'un projet européen de directive.

MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE


Etude menée dans le cadre d'un omnibus téléphonique Sofres à l'aide du système CATI auprès de 1 006 individus âgés de 15 ans et plus, issus d'un échantillon national représentatif de la population française.

 
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Isabel Gutierrez

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