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A l'école de la rigueur

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Distingué par un cercle d'Or en septembre dernier pour l'ensemble de sa carrière, Olivier goy est une référence dans le marketing direct. Posé, méticuleux, sérieux, c'est surtout un homme fidèle à son entreprise, France Loisirs, à laquelle il a consacré 40 années de sa vie professionnelle.

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Expert reconnu, Olivier Doy se lance, au terme d'une carrière chez France Loisirs, dans une nouvelle aventure il devient son propre patron.

@ Bruno. Delessard

Expert reconnu, Olivier Doy se lance, au terme d'une carrière chez France Loisirs, dans une nouvelle aventure il devient son propre patron.

 

Trente-huit. C'est le nombre d'années qu'Olivier Goy a passé à sillonner les couloirs de France Loisirs. Presque 40 ans à travailler en bénéficiant d'une culture de l'efficacité et de la rentabilité chère à Bertelsmann. Tout commence au début des années 1970, lorsque le groupe allemand décide de créer, avec les Presses de la Cité, une filiale commune spécialisée dans l'édition de livres. A cette époque, les parents d'Olivier Goy comptent parmi leurs amis le président des Presses de la Cité. Cette relation privilégiée va lui permettre de rencontrer le DRH, qui lui propose un poste de responsable des points de vente. Une mission délicate: «C'était le 22 février 1971 Une époque où la moitié des Français achetait moins d'un livre par an Le système de vente avec obligation d'achat n'était pas dans le tempérament latin», résume Olivier Goy. Pourtant, malgré un modèle encore inconnu en France, le succès est au rendez-vous puisque, très vite, le groupe compte près de 10 000 adhérents. En 1973, désireux de découvrir d'autres horizons au sein de l'entreprise, Olivier Goy quitte la gestion des points de vente pour se diriger vers le marketing avec la responsabilité de la promotion des ventes auprès des 800 000 adhérents et du recrutement de nouveaux clients.

Une formation sur le tas

Trois ans plus tard, convaincue de la nécessité de structurer l'activité marketing, l'entreprise crée une direction marketing direct, codirigée par Olivier Goy: «Nous ne connaissions pas du tout ce métier et nous nous sommes formés sur le tas Après une année de tests concluants, la direction a accepté d'allouer une somme importante à notre service.» En 1978, en pleine expansion de son activité, France Loisirs crée des filiales en Belgique, en Suisse et au Québec et en donne la charge à Olivier Goy qui chapote alors l'ensemble du marketing direct du groupe. A ce moment-là, 30% des adhésions provenaient des actions de MD. Bernard Rossillon, qui a travaillé sous sa responsabilité dans les années 1980, se rappelle: «Il m'a beaucoup appris en termes de rigueur, nous n'avions droit ni aux erreurs, ni aux retards Non directif il n'en était pourtant pas moins efficace sur tous les dossiers-clés.» Il gère ainsi le MD pendant presque dix ans. La mission est remplie puisqu'en 1987, France Loisirs est à son apogée avec 4,8 millions de membres. Décidé, volontaire, il se met alors en route pour un nouveau challenge. C'est alors que Bertelsmann décide de diversifier son activité en créant des clubs spécialisés. Olivier Goy, devenu directeur de la diversification, se charge de cette nouvelle politique. Bouillonnant d'idées, c'est lui qui est notamment à l'origine du Kiosque à idées, un club spécialisé dans les loisirs créatifs, et du Junior Loisirs.

En 1996, nouveau virage: il devient directeur marketing pendant deux ans, avant de diriger les clubs spécialisés et la coordination des filiales jusqu'en septembre 2009. «Olivier est quelqu'un dépassionné, très organisé, rigoureux et soucieux de la rentabilité», résume Anne Bigotteau, qui l'a côtoyé durant les huit dernières années passées chez l'éditeur.

Presque 40 ans au sein de France Loisirs et, pourtant, c'est sans regret mais avec un brin d'amertume qu'il quitte le navire allemand:

«Mon regard a changé au cours de ces dix dernières années. J'ai compris que les multinationales étaient des «machines à broyer». J'ai finalement décidé de devenir mon propre patron», explique-t-il. Une ambition qui est déjà devenue une réalité puisqu'Olivier Goy vient de lancer CCA, sa propre société propriétaire d'une base de données de 130 000 femmes intéressées par les loisirs créatifs. Et visiblement, cet appétit d'entrepreunariat, passé sous silence toutes ces années, est débordant. En novembre dernier, Olivier Goy a jeté son dévolu sur un magazine en dépôt de bilan: «Je vais m'associer avec des gens du métier pour créer une nouvelle société de presse dédiée aux seniors.»

Conférencier à l'ESSEC, à l'Ecole des créateurs et dirigeants d'entreprises, à la Fevad, au Cercle du MD, cet homme de marketing direct reconnu par ses pairs s'est vu remettre en septembre un Cercle d'Or. A cette occasion, il citait Frédéric Dard: «Le cercle n'est qu'une ligne droite revenue à son point de départ». Il ne fait aucun doute: à 62 ans, Olivier Goy prend bel et bien un nouveau départ: celui de chef d'entreprise.

Ce qu'il aime...

- Une ville: PARIS.
- La photographie: PHOTOGRAPHIER LES GENS, L'ARTDE LA RUE. LES PHOTOGRAPHES HUMANISTES COMME SABINE WEISS ET WILLY RONIS.
- Le sport: LE HOCKEY SUR GAZON (DEUX TITRES DE CHAMPION DE FRANCE ET PARTICIPATION A UNE COUPE D'EUROPE). LE GOLF, LE VELO.

 
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Céline Oziel

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