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Qu'est-ce qu'un Chief Happiness Officer?

Publié par CHRISTINE MONTFORT le | Mis à jour le

Définition, missions, profil, salaire : faites le tour d'une profession marketing dans la rubrique des Fiches Métiers.

Le Chief Happiness Officer (CHO) fait partie de ces nouveaux métiers nés dans la Silicon Valley, qui commencent à se développer en France. D'abord créés dans les start-up et dans les services, ces postes se déploient progressivement dans tous les types d'activités et de structures de la "vieille économie". La fonction compte une vingtaine d'occurrences en France sur LinkedIn.

Faut-il y voir la preuve que le bonheur est contagieux ou un exemple - positif - de la disparition des frontières entre les sphères professionnelle et privée ? Le CHO fait en sorte que les salariés se sentent plus heureux au travail. Pas seulement pour faire de l'entreprise un lieu où il fait bon vivre et où ils arriveraient en laissant à l'entrée leurs problèmes personnels. Plutôt en partant du postulat que des collaborateurs plus heureux sont plus impliqués et plus efficaces.

Ces dernières années, plusieurs auteurs se sont attachés à démontrer les bienfaits du bonheur au travail : l'Américain Tony Hsieh, cofondateur de Zappos, auteur de L'entreprise du bonheur (2011), le Danois Alexander Kjerulf avec son ouvrage Happy Hour is 9 to 5 (2014) ou encore Laurence Vanhée à travers son désormais best-seller Happy RH, le bonheur au travail (2013). Première Chief Happiness Officer de Belgique, cette spécialiste des RH, aujourd'hui consultante, livre les méthodes qu'elle a un temps appliquées dans sa propre administration, la Sécurité sociale belge, avant de créer sa propre entreprise. De quoi donner à réfléchir sur l'intérêt du bonheur au travail, inspirer ceux qui étaient en quête de nouvelles manières de travailler ou mettre un nom sur des pratiques en devenir...

Le Chief Happiness Officer, relais de la culture d'entreprise

Qu'on se le dise : il y a autant de profils de Chief Happiness Officers que d'entreprises ! Pourtant, sous cet intitulé qui fleure bon la feel good attitude et se pratique autant que possible avec le sourire, on retrouve des fonctions présentes de longue date dans bon nombre d'entreprises. Ses attributions se situent le plus souvent à la frontière entre la communication interne, les ressources humaines et l'événementiel.

La fonction suscite souvent de la curiosité et, parfois, un peu d'incrédulité. Au quotidien, le Chief Happiness Officer occupe pourtant des fonctions assez concrètes, qui reflètent la culture d'entreprise et sont, elles aussi, soumises à objectifs !

Sa mission :

-organiser des événements dans l'entreprise ou en extérieur, pour garantir la cohésion et le bien-être des salariés ;

-réguler la tension liée aux évolutions de la charge de travail ;

-prêter une attention particulière aux situations individuelles ;

-assurer une communication interne claire et transparente pour que les salariés puissent s'exprimer sur leur fonction ou sur les relations au sein de l'entreprise ;

- accompagner les évolutions de l'entreprise qui peuvent s'avérer anxiogènes : nouvelle stratégie, rachat de l'entreprise, déménagement... ;

-trouver des solutions aux problèmes qui finissent toujours par arriver dans toute organisation impliquant l'humain.

Comme beaucoup de fonctions hybrides, le Chief Happiness Officer permet de dépoussiérer des fonctions RH ou com' interne, dont l'image peut sembler terne ou démodée. Par son souci de remettre l'humain au centre des préoccupations, il convient bien aux entreprises qui ont opté pour des pratiques managériales innovantes et transverses, où le dialogue entre les différentes fonctions est perçu comme un gage de succès. Aux Etats-Unis, certains CHO siègent au comité de direction.

S'occuper du bonheur en entreprise est une fonction à temps plein qui demande un investissement de chaque instant. Chaque entreprise définit le positionnement et la place du CHO dans son organigramme. Cette fonction très transversale, qui bouleverse les organisations en silos, amène le CHO à travailler en liaison directe avec les différentes fonctions de l'entreprise, notamment le directeur des ressources humaines. Il n'a pourtant pas vocation à dépouiller le DRH de ses fonctions et ne lui laisser que le côté "unhappy" du job : mise au point des contrats de travail, application des règles sociales, licenciements... Quand c'est le DRH qui endosse la fonction de CHO, il fait évoluer son rôle de gestionnaire de capital humain vers celui de développeur du capital humain, en gardant l'intégralité de ses prérogatives mais en distillant, en plus, une culture positive au sein de l'entreprise.

Pas d'école de CHO

Le CHO doit faire preuve de qualités qui, pour la plupart, ne s'apprennent dans aucune école : écoute, convivialité, altruisme, sens de l'organisation... Les grilles de salaires varient selon le profil, l'expérience du candidat et son positionnement dans l'organigramme. Un CHO qui entre dans le monde du travail prétendra logiquement à un salaire de débutant. S'il s'agit d'une évolution de carrière, la rémunération sera fonction du poste précédent et de l'ancienneté du candidat. Elle se rapproche de celle d'un responsable de com' interne. Dans la communication, les salaires varient entre 40 000 € annuels pour un chargé de communication jusqu'à 100 000 € pour un directeur de communication, ou même plus s'il est au Comex et en charge de la marque employeur. Si les fonctions débutant par " Chief " sont valorisantes socialement et dans un CV, les rémunérations ne suivent pas toujours.


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