DossierFacebook : le phénomène... est aussi marketing
Depuis longtemps maintenant, les marketeurs se sont emparé des réseaux sociaux, Facebook en tête. Pour continuer de les satisfaire (et leurs cibles aussi), le réseau ne cesse d'innover...

Sommaire
- Facebook, les chiffres-clés
- Chiffres-clés de Facebook
- Plateforme (octobre 2012)
- Mobile (octobre 2012)
- Corporate
- Depuis le lancement de Facebook :
- Facebook se métamorphose pour mieux séduire
- Zoom sur ce qui va changer
- Nouveau profil
- Un fil d'actualité revisité
- Avantages pour les annonceurs
- Facebook veut rassurer concernant la confidentialité
- [Exclu] Le marketing idéal sur Facebook expliqué par le dg de Facebook Europe
- Au final, qu'est-ce que Facebook a de plus que les autres réseaux sociaux en matière de social gaming ?
- Au-delà d'agrandir sa communauté via le jeu social, comment la fidéliser et la cibler ?
- Le jeu est intéressant mais concerne un public plutôt CSP+. Pourtant Facebook ne s'adresserait-il pas davantage à une cible jeune et technophile ?
1 Facebook, les chiffres-clés
2 Chiffres-clés de Facebook
- 1,06 milliard d'utilisateurs actifs par mois (décembre 2012) ;
- 680 millions sur mobile (décembre 2012) ;
- 618 millions d'utilisateurs actifs par jour (décembre 2012) ;
- 26 millions d'utilisateurs en France (décembre 2012).
3 Plateforme (octobre 2012)
- Plus de 9 millions d'applications et sites sont intégrés à Facebook ;
- Plus de 7,000 applications Timeline ont été lancés depuis 2012 ;
- L'espace application de Facebook compte plus de 220 millions d'utilisateurs actifs par mois ;
- Plus de 235 millions personnes jouent sur Facebook.com chaque mois ;
- 2,45 milliards de contenus différents et 2,7 milliards de j'aime sont partagés chaque jour sur Facebook ;
- Plus de 350 millions de photos téléchargées chaque jour pendant le dernier trimestre 2012.
4 Mobile (octobre 2012)
- 680 millions sur mobile (décembre 2012) ;
- Les utilisateurs sur connectent sur Facebook via 7,000 différents modèles de mobiles ;
- Facebook renvoie 170 millions de fois les utilisateurs vers l'App Store d'Apple et vers Google Play chaque mois ;
- 185 000 applications iOS and Android existent avec une intégration Facebook.
5 Corporate
- Facebook est disponible dans 70 langues ;
- Plus de 4 619 employés (décembre 2012) ;
- 18 bureaux à l'international (en dehors des US).
6 Depuis le lancement de Facebook :
- 1,130 milliards de "j'aime" ;
- 138,4 milliards d'amitiés dans le monde ;
- 240 milliards de photos partagées (chiffres datant du 31 décembre 2012, représentant le nombre total de photos actuellement sur Facebook, hors photos effacées. La fonction mise en ligne de photos a été lancée sur Facebook à l'automne 2005) ;
- 17 milliards de check-ins (chiffres datant du 10 septembre 2012, représentant le nombre total de publications avec géolocalisation et de check-in depuis le lancement de la fonctionnalité en aout 2010) ;
- 62,6 millions de chansons ont été écoutées 22 milliards de fois - cela représente 210 000 années de musique (chiffres datant du 11 septembre 2012, représentant le nombre total de chansons écoutées depuis le lancement des applications musique sur Facebook en septembre 2011).
1,06 milliard d'utilisateurs actifs par mois, dont 680 millions sur mobile et 26 millions en France. Facebook vient de publier ses derniers chiffres.
7 Facebook se métamorphose pour mieux séduire
Après avoir dévoilé les fonctionnalités du futur moteur de recherche Graph Search, Facebook a annoncé deux changements majeurs à venir concernant : le fil d'actualité et, plus récemment, la timeline des membres.
"En 2013, Mark Zuckerberg a axé sa stratégie de développement sur trois points clés du produit Facebook : la page du profil de chaque membre ("timeline"), le fil d'actualité ("newsfeed") et le moteur de recherche ("Graph Search"). Le but ? Plus de visibilité des profils, et notamment des intérêts de chacun; le tout pour plus de partages et d'interactions entre les individus", souligne Michelle Gilbert, directrice de la communication de Facebook France.
"Facebook a toujours mis l'expérience utilisateur au centre de ses développements. Compte tenu des millions d'informations publiées chaque jour sur Facebook (photos, musique, pages, etc.), nous voulions désencombrer le " Fil d'actualité " et mettre en valeur les contenus les plus importants pour nos utilisateurs."
De plus, Facebook aura dorénavant le même visage en version mobile, tablette ou web. Le réseau social compte en effet 680 millions d'utilisateurs actifs sur mobiles par mois dans le monde (soit +57% en un an).
8 Zoom sur ce qui va changer
9 Nouveau profil
L'organisation de la page du profil est simplifiée: les publications personnelles apparaîtront désormais essentiellement sur le côté droit, et les centres d'intérêts, comme la musique, les photos ainsi que les applications seront situés sur la gauche.
Le réseau social a aussi facilité l'organisation de ses centres d'intérêts sur son "mur", avec notamment des sections dédiées au cinéma, à la musique, à la littérature et aux séries télévisées. Le bouton "souhaite" apparaît, pour aller plus loin que le simple mais efficace bouton "j'aime".
Enfin, le nouveau design va permettre d'ajouter directement des contenus à partir d'autres applications, comme Pinterest, Instagram ou Foursquare.
10 Un fil d'actualité revisité
Chaque actualité a été repensée pour mettre en valeur les préférences des amis. Plus visibles et plus claires, les actualités sont également mieux organisées : si plusieurs amis publient la même vidéo, il est possible de lire tous les commentaires au même endroit.
De plus, Facebook est davantage personnalisable : le fil "Photos" permet de voir toutes les images de ses amis, le fil "Suivis" de consulter les dernières actualités des pages et des personnes que l'on suit.
11 Avantages pour les annonceurs
1. Une meilleure visibilité pour vos messages
Toute amélioration apportée au fil d'actualité est pensée pour augmenter le degré d'implication des utilisateurs Facebook. Plus les utilisateurs passent de temps sur leur fil d'actualité, plus les annonceurs ont d'opportunités d'atteindre leur coeur de cible.
2. Une meilleure accessibilité à votre contenu
Grâce à un fil d'actualité "Suivis" plus accessible que jamais situé sur la partie droite de la page d'accueil, les utilisateurs pourront désormais découvrir encore plus de contenu en accédant aux pages qu'ils suivent. Les publicités payantes ne seront pas disponibles pour le fil "Suivis" lors de la phase de lancement, mais devraient suivre un peu plus tard dans l'année.
3. Des publications, des publicités et des actualités sponsorisées plus visuelles
Parallèlement au recentrage de cette nouvelle version sur le contenu en provenance des amis, les publications, les publicités et les actualités sponsorisées voient leur impact visuel renforcé, offrant ainsi aux annonceurs de meilleures opportunités pour atteindre leur public. Les publicités de la colonne de droite occuperont un espace élargi et les appels à l'action gagneront en visibilité.
4. La photo de votre page apparaîtra désormais dans vos actualités "J'aime la page"
L'objectif est d'optimiser l'impact visuel de toutes les actualités. Ainsi, la photo de couverture sera désormais affichée dans toutes les actualités J'aime la Page (organiques et payées) afin de fournir plus de contexte et d'encourager les utilisateurs à aimer cette Page.
12 Facebook veut rassurer concernant la confidentialité
A l'heure où la confidentialité des données personnelles est remise en cause, notamment par la Commission Européenne, le réseau social a souhaité rassurer ses membres. "Ces améliorations ont été développées en tenant compte de la confidentialité des utilisateurs, pour que chacun puisse profiter de la meilleure expérience possible sur Facebook, en toute sécurité. Tous les outils concernant leur protection ont été maintenus, et adaptés à ces nouvelles innovations", indique Michelle Gilbert.
Reste à savoir si les membres, qui, pour certains, ont connu le réseau social SANS publicités, seront rassurés. Pas si sûr, selon certains, comme Grégory Pouy, fondateur de l'agence LaMercatique et expert en marketing digital, qui intitule son billet de blog "Facebook pourra-t-il se relever de son désamour?"
Après Graph Search en janvier, le nouveau fil d'actualité la semaine dernière, le réseau social de Mark Zuckerberg dévoile cette fois le futur look du journal personnel. Décryptage d'une stratégie de développement offensive.
13 [Exclu] Le marketing idéal sur Facebook expliqué par le dg de Facebook Europe
1 / L'Open Graph 2 est-il l'outil marketing le plus efficace sur Facebook ?
Je pense que le marketing idéal sur Facebook allie l'Open Graph 2, c'est-à-dire les publicités ciblées en temps réel et avec l'accord des membres (l'opt-in), et le brand content, c'est-à-dire le contenu de qualité sur la page de la marque. De la sorte, les fans sont informés des promotions qui les intéressent, tout en ayant la liberté de s'informer par eux-mêmes sur les actualités plus générales de la marque.
2/ Quelle est la stratégie actuelle de Facebook en Europe ?
Notre objectif est triple. Nous souhaitons tout d'abord augmenter le nombre de nos membres européens, et ainsi être de plus en plus utilisés. Nous voulons ensuite perfectionner la qualité du contenu présent sur Facebook, afin qu'il soit hyperqualitatif. Et enfin, nous travaillons avec les annonceurs et les publicitaires afin qu'ils améliorent leur façon de faire de la publicité sur notre plateforme. C'est pour cela que nous organisons des formations, des tests, etc., pour expliquer comment utiliser nos outils publicitaires et surtout pour définir leur ROI.
3/ Comment Facebook prouve-t-il le ROI des campagnes marketing ?
Ce sont les études effectuées tout au long de l'année ainsi que les résultats positifs des campagnes réalisées sur Facebook (comme McDonald's, Nutella, Showroomprive.com, Orange ou encore Kit Kat) qui démontrent l'intérêt d'intégrer cette plateforme sociale dans une stratégie de marketing global.
James Quarles, directeur de Facebook Europe, explique quelle est la meilleure stratégie marketing à adopter sur le réseau social. Il a tenu une conférence sur l'impact des réseaux sociaux à l'EBG, le 14 novembre 2012, à Paris.
Tour d'horizon des fonctions marketing de Facebook
" 4 millions d'entreprises dans le monde ont une page Facebook, mais l'enjeu-clé reste pour elles de capter des internautes consommateurs toujours plus sollicités et bâtir une stratégie marketing propre à ce nouveau média ", explique Carolyn Everson, vice-présidente Monde Solutions Marketing de Facebook, devant 150 annonceurs et clients français le 20 septembre dernier, à Paris. Avec un milliard d'utilisateurs actifs par mois, dont 26 millions en France (connectés en moyenne 5 h 18 par mois), la plateforme sociale représente un marché alléchant pour les annonceurs publicitaires.
L'enjeu pour les marques étant de maîtriser leur marketing, spécifique à Facebook. Autrement dit, " d'arriver à engager une conversation avec les utilisateurs et créer des contenus convaincants pour engranger des fans et des consommateurs qui feront ensuite la promotion de la marque autour d'eux ", poursuit Carolyn Everson. En effet, 92 % des personnes disent avoir confiance dans les recommandations provenant de leur famille ou de leurs amis, contre 47 % qui font confiance aux campagnes vues à la télévision ou dans la presse1.
C'est pourquoi Facebook cherche à convaincre les annonceurs qu'elle est la plateforme la plus puissante en matière de recommandation sociale, l'un des formats marketing les plus efficaces. " Le marketing doit être aussi convaincant et pertinent qu'un message provenant de son meilleur ami. Plus le message est pertinent et personnalisé, et plus la campagne marketing sera réussie et permettra à la marque de rentabiliser son investissement, par exemple via une augmentation de ses ventes en magasin ", résume la vice-présidente.
Cibler et mesurer ses pub en temps réel
Pour attirer davantage d'annonceurs sur sa plateforme, Facebook vient d'enrichir ses fonctionnalités à destination des marketeurs. Trois nouvelles options sont disponibles depuis septembre 2012 :
+ Facebook Exchange (FBX) ;
+ le ciblage d'audience ;
+ la mesure du ROI des campagnes marketing.
Tout d'abord, Facebook Exchange est une place de marché publicitaire d'enchères en temps réel sur Facebook ("real time bidding"). Ce système permet aux annonceurs d'enchérir en temps réel sur une impression publicitaire spécifique. Cela signifie que les annonceurs peuvent offrir des publicités plus pertinentes à leurs cibles en temps réel et à une échelle de plus d'un milliard d'utilisateurs. Par exemple, un site de voyages peut être intéressé par cibler quelqu'un qui a recherché un vol mais qui n'est pas allé au bout de son achat. Avec Facebook Exchange, ce site de voyages peut montrer à cette personne une publicité spécifique sur Facebook. Les annonceurs et les agences approuvés par Facebook peuvent ainsi toucher leurs cibles de manière plus efficace, en exploitant les méthodes des DSP (Demand side platform, ou "plateforme côté demande"), avec des objectifs de réponse instantanée. Facebook Standard Ad est le format display unique utilisé dans le cadre de Facebook Exchange.
À noter : Facebook ne partage aucune donnée d'utilisateurs avec les annonceurs et les gens ont toujours le même contrôle sur les annonces qu'ils voient sur Facebook.
La deuxième nouvelle fonctionnalité porte sur le ciblage de l'audience. Les annonceurs peuvent fournir à Facebook les données (adresse e-mail ou numéro de téléphone par exemple) "hachées" (empreintes digitales cryptées) des consommateurs qui sont aussi fans sur leur page Facebook. Or, il faut savoir que le réseau social hache aussi les adresses électroniques et les numéros de téléphone de leurs utilisateurs (lors de leur inscription par exemple) et qu'il les stocke. Et lorsqu'un publicitaire importe sa "liste hachée" sur le réseau (dans Power Editor), Facebook la compare à ses données hachées, pour ainsi établir une liste commune de données hachées, donc cryptées (format confidentiel). Cela permet d'établir différents groupes de personnes à cibler, en fonction, non plus uniquement des données opt-in Facebook, mais aussi des données que les consommateurs ont révélées aux marques directement (en magasin par exemple).
Enfin, Facebook vient de signer un partenariat avec la société Datalogix, qui permet d'indiquer précisément aux marketeurs leurs performances sur le réseau social. Concrètement, Datalogix mesure l'impact des publicités Facebook sur les ventes.
Rassurer les utilisateurs
Craignant des critiques des internautes concernant la protection de leurs données personnelles, Facebook tient à rassurer ses membres. " La publicité aide Facebook à rester libre. Nous pensons que nous pouvons apporter de la valeur ajoutée à nos utilisateurs au quotidien en leur proposant des publicités pertinentes dans le respect de leur vie privée. C'est, selon nous, un système "gagnant-gagnant", à la fois pour les marketeurs et pour les utilisateurs ", a déclaré Joey Tyson, ingénieur sur la protection des données privées de Facebook, le 30 septembre dernier. De plus, le site www.facebook.com/policies/ détaille, de manière pédagogique, la politique d'utilisation des données et le règlement de la plateforme sociale.
(1) Selon une récente étude de l'Institut Nielsen.
Le réseau social propose trois nouveaux outils pour les marketeurs. Ciblage, mutualisation des données (cryptées) ou encore mesure du ROI : tout est fait pour permettre aux marques de tisser des liens plus forts avec leurs clients.
Infographie : les meilleurs jours pour publier sur Facebook, en fonction du secteur d'activité
L'étude menée par Buddy Media a porté sur l'analyse de 1800 pages Facebook de marques. L'engagement des utilisateurs a été mesuré pendant 2 mois et a permis de dégager des tendances sur les jours les plus favorables pour publier en fonction du secteur d'activité.
Faut-il se convertir au f-commerce?
Après une campagne publicitaire de quatre semaines sur Facebook, la chaîne de café Starbucks a vu ses ventes progresser de 38 % en magasin auprès de fans de la marque. Le social commerce, qui consiste à mettre le potentiel des réseaux sociaux au service du commerce et des ventes, fait ses premières armes et ouvre de nouvelles opportunités aux marques. La recommandation a toujours joué un rôle majeur dans la décision d'achat. Ce n'est pas nouveau, mais les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène en lui donnant plus de visibilité. Et Facebook y est pour beaucoup. D'après le huitième baromètre sur les comportements d'achat des internautes, publié en mai 2012 par la Fevad et Médiamétrie / NetRatings, 61 % des internautes déclarent partager des avis sur les produits achetés. Cette pratique ne cesse de se développer. Et 77 % d'entre eux tiennent compte des avis ou notes laissés par d'autres internautes.
Selon Facebook lui-même, l'impact du réseau des réseaux (plus de 900 millions d'utilisateurs) sur les ventes de marques en ligne et en magasin physique ne serait plus à démontrer. En juin, juste après son introduction en Bourse calamiteuse, l'entreprise de Mark Zuckerberg s'est fendue d'une étude sur ce thème avec Comscore. " Parce que le fan moyen de Facebook a des centaines d'amis, il a la possibilité de toucher plusieurs douzaines de personnes quand s'affichent ses interactions avec une marque ", expose le document. Les fans de marques sur Facebook seraient aussi plus dépensiers que la moyenne des internautes.
Pour le prouver, Comscore cite le cas d'Amazon, numéro un mondial de l'e-commerce. Avant les fêtes, ses clients, qui sont également ses adeptes sur le réseau social, ont dépensé deux fois plus que les autres consommateurs. Dans la foulée, leurs amis ont déboursé 8 % de plus que la moyenne des internautes. De quoi donner des idées aux marques qui, selon Socialbakers, sont 683 à posséder une page Facebook en France. Mais rares sont celles qui ont développé une stratégie efficace pour exploiter le potentiel du réseau. " Nous sommes encore dans une phase exploratoire ", souligne Laurent Alexandre, président de Longtail Value. Tout beau, tout neuf, le social commerce n'a pas encore livré tous ses secrets. Booz & Company estime ainsi que le social commerce devrait atteindre un chiffre d'affaires global de 30 milliards de dollars d'ici à 2015, soit six fois plus qu'en 2010. Selon l'institut Nielsen, la recommandation d'un produit, un commentaire positif, un "like" peuvent multiplier par quatre les intentions d'achat. " Tous les jeux vidéo et les médias sont déjà passés en mode social. Je pense que la révolution apportée par le social commerce sera comparable à celle d'Internet ", affirme même Pierre Matuchet, directeur général de l'agence Milky.
Se lancer dans le f-commerce semble à la portée de n'importe quel e-commerçant ou de n'importe quelle marque qui possède et anime une fan page. Le plus simple, dans un premier temps, est de créer sa f-boutique. La communauté peut alors découvrir en un clic les produits de la marque sous la forme d'un catalogue plus ou moins étendu et même les acheter directement sur Facebook, via Paypal. La Redoute, généralement à l'avant-garde sur le digital (Twitter en 2008, Facebook en 2009, social gaming en 2011 avec le jeu Totally Spies), a été fort logiquement une des premières marques à s'aventurer dans le social commerce version Facebook. " C'était pour nous naturel et évident, car 90 % des acheteurs en ligne font confiance à leurs proches pour les conseiller, contre 14 % pour la publicité. En février 2011, nous avons décidé de créer une f-boutique 100 % intégrée, où nous présentions une cinquantaine de produits, explique Nicolas Pérignon, responsable m-commerce et médias sociaux La Redoute France. Avec cette f-boutique, il s'agissait surtout pour nous d'innover, même si les ventes n'ont pas été très significatives. "
Créer sa f-boutique...
Autre pionnière, Lacoste qui se montre également satisfaite de ses premiers essais d'interaction avec les réseaux sociaux. La marque au crocodile, qui avait lancé pour Noël une f-boutique éphémère a renouvelé l'expérience en avril. Son nouveau f-store met en avant la collection Flags (polos, sacs, chaussures aux couleurs de 16 nations). L'opération vise toujours à générer du trafic vers l'e-shop Lacoste, en diversifiant les expériences de shopping en ligne. Mais il s'agit aussi d'animer la communauté, d'augmenter le taux d'engagement de la page et de recruter de nouveaux fans. Pour cela, Lacoste, conseillée par l'agence 24h00, s'est inspiré de la nouvelle Timeline Facebook pour le design de sa f-boutique, en remplaçant les dates par le nom des 16 pays, permettant ainsi à l'internaute d'accéder aux produits du pays de son choix.
Une autre façon de tirer profit des réseaux et médias sociaux consiste à ajouter une couche "sociale" à son site de vente en ligne. Et cela, afin de le rendre compréhensible par Facebook et de pouvoir interagir avec lui. " Cela crée un cercle vertueux, du site vers la communauté, puis de la communauté vers le site ", explique Julien Oudart, directeur général de Brand Ministry.
... ou optimiser son site pour le rendre plus "social"
Selon une étude réalisée par Sociable Labs, entreprise spécialisée dans l'intégration de fonctionnalités sociales sur les sites d'e-commerce, 50 % des internautes seraient connectés à Facebook lorsqu'ils naviguent sur le catalogue d'un site marchand. Les e-commerçants ont donc tout intérêt à intégrer des plugins sociaux afin d'améliorer leur visibilité et de bénéficier du pouvoir de recommandation de leurs clients. L'Open Graph de Facebook permet de partager, d'envoyer ou de recommander un produit. La nouvelle version, dévoilée il y a quelques semaines, offre encore plus de possibilités, grâce à la personnalisation des boutons et des actions. Un internaute peut ainsi notifier à ses amis qu'il "veut" cet objet, qu'il a "lu" tel livre ou bien "écouté" tel disque.
Quels enseignements peut-on tirer de ces premières expériences? En France, les initiatives sont récentes et, comme le souligne Baptiste Cartereau, social media manager chez Havas Digital, " le social commerce demeure assez anecdotique sur le marché du digital ". Reste que pour les marques désireuses de se lancer dans le f-commerce, quelques règles doivent être respectées. La première: il faut éviter de lancer une f-boutique sans avoir préalablement développé sa communauté." On ne peut pas non plus se contenter de répliquer la totalité de sa boutique web sur les réseaux sociaux ", explique Julien Chaumond, président de Digital Mammouth et auteur du livre Social commerce. Les boutiques événementielles créées à l'occasion d'un lancement de produit ou mettant en avant des produits exclusifs ou des offres spéciales réservées aux fans doivent être privilégiées. C'est ce qu'a notamment fait la marque Axe, lors de la dernière Saint-Valentin. Le nouveau déodorant Axe Anarchy était proposé à la vente en édition limitée uniquement sur la page Facebook. Deuxième règle: pour animer une f-boutique, il faut adapter son discours et ses méthodes. Pour sa part, Nicolas Pérignon, de La Redoute France, estime qu'il faut " proposer du contenu inédit sur sa f-boutique pour que la communauté adhère ".
Accroître ses ventes ou conquérir de nouveaux clients grâce au social commerce n'a donc rien d'une sinécure. La preuve: aux Etats-Unis, plusieurs f-boutiques de grandes marques, parmi lesquelles Gap JC Penney, Gamestop ou Nordstrom ont déjà fermé leurs portes faute de résultats. " Beaucoup anticipaient que Facebook se transformerait en destination d'achat pour les consommateurs. Mais c'était comme essayer de vendre des choses à des gens pendant qu'ils sont au bar en train de prendre un verre avec leurs amis ", explique Sucharita Mulpuru, analyste chez Forrester Research. La vocation initiale de Facebook n'est pas mercantile, on aurait tort de l'oublier.
" Faire d'un fan un fan actif, puis un acheteur, prend du temps, explique pour sa part Edouard Bourbon, responsable du pôle médias sociaux pour Athomédia. La logique commerciale doit s'inscrire dans une démarche de respect et de valorisation de l'individu. "Seuls 7 % des internautes français ont déjà entendu parler du social shopping. 29 % considèrent même qu'acheter sur Facebook est "risqué" et 59 % "inutile". Pire: ils ne sont que 3 % à avoir acheté sur un réseau social. " Soyez patient, conseille Michael Froger, cofondateur de Lengow. Acheter sur un réseau social n'est pas encore entré dans les moeurs. Les internautes français sont encore méfiants. " Il reste encore au f-commerce à montrer son potentiel.
À lire aussi :
"F-commerce" : Quel est le retour sur investissement de mes actions marketing/commerciales dans les réseaux sociaux ?
Intégrer les réseaux sociaux dans sa stratégie de vente n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Retour d'expérience de marques comme La Redoute ou Lacoste.
Yohan Stern : "Facebook fait la différence dans le social gaming"
En quoi le social gaming est-il une aubaine pour les marques ?
Déjà, il faut savoir qu'en 2012 aucune marque du TOP 20 des plus grandes marques françaises n'a pas utilisé le jeu social pour communiquer. Et cela paraît évident : selon notre dernière étude, 77 % des internautes français sont inscrits sur un réseau social, soit 30 millions de la population. Parmi eux, 65 % sont sur Facebook. Mieux encore, sur ce réseau social, ils y passent près de 22 minutes par jour et effectuent 1,3 milliard de "Like" par mois. Il est donc clair qu'une marque a tout intérêt à mener ce genre d'opérations sur Facebook pour agrandir sa communauté. A côté, les autres réseaux sociaux se situent loin derrière : Twitter rassemble 5,2 millions d'inscrits et Google+, 4 millions.
14 Au final, qu'est-ce que Facebook a de plus que les autres réseaux sociaux en matière de social gaming ?
Il y a une vraie différence Facebook dans le social gaming, et ce grâce à sa viralité : 21 % des joueurs Facebook indiquent sur leur mur avoir participé à tel ou tel jeu et 31 % invitent leurs amis à en faire autant. Une viralité encore renforcée par le lancement récent de l'Open Graph par le réseau social. Ce protocole, qui donne la possibilité d'intégrer des pages web au sein de Facebook pour établir une connexion entre un site et l'utilisateur, permet à l'annonceur l'accès à la carte d'identité Facebook du visiteur, ce qui en fait une précieuse source d'informations, et permet au visiteur une expérience fluide, sociale et personnalisée sans nécessité de login.
15 Au-delà d'agrandir sa communauté via le jeu social, comment la fidéliser et la cibler ?
La marque doit avant tout réunir trois points fondamentaux pour réussir son opération de social gaming sur Facebook : elle doit trouver l'adéquation entre le concept du jeu, les valeurs qu'elle veut transmettre et enfin la cible qu'elle veut toucher. Par exemple, l'an dernier, nous avons mis au point l'animation Facebook "Les Unes du Figaro". Les internautes étaient invités à placer un maximum de Unes du journal qui ont marqué l'histoire sur une frise temporelle, en retrouvant l'année de l'événement ou sa date précise, le tout en un temps limité. Au-delà de son aspect ludique, ce jeu est également porteur de sens pour un média comme Le Figaro. Cette animation a d'ailleurs boosté la notoriété de sa page Facebook qui compte aujourd'hui plus de 318 000 fans.
16 Le jeu est intéressant mais concerne un public plutôt CSP+. Pourtant Facebook ne s'adresserait-il pas davantage à une cible jeune et technophile ?
Seules les jeux sociaux sur tablettes regroupent davantage de CSP+. Mais cela s'explique simplement par le fort taux d'équipement en tablettes de cette catégorie. Sinon, il faut savoir que 60 % des gens qui jouent sur Facebook ont entre 30 et 60 ans. L'âge moyen du social gamer est de 43 ans et même sur le mobile cet âge moyen se situe autour de 39 ans.
À lire aussi :
Gamification, social games, advergames : comment communiquer par le jeu ?
Comment Crunch anime sa page Facebook pour son jeu Super Social Movie
Créez votre joueur idéal sur la page Facebook de Roland-Garros
De plus en plus d'annonceurs cherchent à toucher leurs cibles dans un contexte ludique en leur proposant des jeux pédagogiques ou dédiés à les sensibiliser. Yohan Stern, dg de La Fabrique à Jeux et à Buzz, revient sur l'importance de Facebook dans les opérations de social gaming des marques.
Sur le même thème
Voir tous les articles Réseaux Sociaux