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Google, Salamé, X... L'actu médias et réseaux sociaux (18-25 juin)

Publié par Alexandre Lecouvé le

Chaque semaine, la rédaction vous propose une plongée dans l'actualité bouillonnante des réseaux sociaux et des médias. Au menu : Google devrait perdre son bras de fer avec l'Europe, Léa Salamé au 20 heures et X qui va enfin subir les effets du DSA.

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Antitrust : Google proche de perdre son recours contre l'amende record de 4,7 milliards de dollars

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) devrait rejeter le recours de Google contre l'amende antitrust de 4,125 milliards d'euros (4,7 milliards de dollars), infligée par la Commission européenne en 2018. C'est la recommandation formulée jeudi 19 juin par l'avocate générale Juliane Kokott. Dans son avis, elle propose de "rejeter le recours de Google et de confirmer l'arrêt du Tribunal de l'Union européenne". Cette sanction découle d'une enquête ouverte par Bruxelles sur les pratiques commerciales entourant le système d'exploitation Android. La Commission accuse Google d'avoir abusé de la position dominante d'Android pour favoriser ses propres applications (notamment Chrome et Google Search), via des accords de pré-installation conclus avec les fabricants de smartphones.

Initialement fixée à 4,34 milliards d'euros, l'amende avait été réduite à 4,125 milliards en 2022 par le Tribunal de l'UE. Il s'agit de la plus lourde sanction jamais infligée par la Commission dans un dossier de concurrence. Google a exprimé sa "déception" dans un communiqué, estimant que cette décision "dissuaderait l'investissement dans les plateformes ouvertes et nuirait aux utilisateurs Android, aux partenaires et aux développeurs d'applications". Le groupe affirme qu'"Android a permis plus de choix pour tous et soutient des milliers d'entreprises en Europe et dans le monde". L'avis de l'avocate générale n'est pas contraignant, mais les juges de la CJUE s'y conforment dans environ 80 % des cas. La décision finale est attendue dans les prochains mois.

Source : CNBC

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© @Instagram

Léa Salamé quitte la matinale de France Inter pour le 20 heures de France 2

Léa Salamé va présenter le journal de 20 heures de France 2 à partir de la rentrée 2025. L'information a été confirmée le 19 juin par Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions. La journaliste succède à Anne-Sophie Lapix, en poste depuis 2017 et dont le dernier JT est prévu le 26 juin. Elle conservera par ailleurs la présentation de son talk-show du samedi soir, "Quelle époque !".

La journaliste de 45 ans avait annoncé plus tôt dans la journée son départ de la matinale de France Inter, qu'elle coanimait avec Nicolas Demorand depuis 2017. La direction de la station, via un communiqué, a précisé que "son histoire avec France Inter n'est pas terminée", évoquant "de nouveaux projets pour l'avenir". Avec près de 4,9 millions d'auditeurs quotidiens, la matinale de France Inter est la plus écoutée du pays. Ce départ intervient alors que Benjamin Duhamel, transfuge de BFMTV, a récemment été nommé pour l'interview de 7 h 50.

La nomination de Léa Salamé au 20 heures soulève aussi des questions politiques. Compagne de Raphaël Glucksmann, eurodéputé et potentiel candidat à la présidentielle de 2027, elle pourrait devoir se mettre en retrait des interviews politiques. Interrogée sur ce point, France Télévisions a répondu : "On verra le moment venu". Léa Salamé a débuté à France 24 et iTélé, avant de rejoindre France Inter en 2014. À la télévision, elle a animé plusieurs formats politiques, dont "Vous avez la parole" et "Élysée 2022". Elle a déclaré dans une interview à La Tribune le 21 juin que "quitter la matinale de France Inter, c'est vertigineux [...] mais j'avais besoin de relever de nouveaux défis".

Source : Le Monde

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Vers une première amende pour X au titre du DSA

La Commission européenne s'apprêterait à infliger une amende à X (ex-Twitter) pour non-respect du règlement sur les services numériques (DSA). Selon les informations de Bloomberg et de The Capitol Forum, cette sanction pourrait être annoncée d'ici août 2025. Le montant, qui reste à définir, devrait être "modeste", mais il s'agirait de la première sanction prononcée dans le cadre du DSA. La Commission avait ouvert une enquête contre X en décembre 2023, avec une première communication des griefs en juillet 2024. Depuis, elle est sous pression croissante des États membres et du Parlement européen pour faire aboutir la procédure, même si le calendrier semble importer moins que le risque d'un échec de la procédure devant la Cour de justice de l'Union européenne.

En parallèle, Bruxelles surveille de près la réorganisation de l'entreprise. En mars dernier, la Commission avait envoyé à X une demande d'information concernant sa nouvelle structure capitalistique. Cette restructuration découle du rachat de X par la société xAI, contrôlée par Elon Musk, valorisant l'ensemble à 33 milliards de dollars. La Commission précise qu'elle surveille ces changement,"y compris leur effet sur l'enquête ouverte contre X". La sanction envisagée fait suite à d'autres amendes récentes imposées à Apple et Meta au nom du Digital Markets Act, pour un total de 700 millions d'euros. Toutefois, le montant prévu pour X devrait être inférieur, tandis qu'un règlement à l'amiable reste possible, au moment où que les tensions s'intensifient entre Bruxelles et Washington sur la régulation des géants technologiques américains.

Source : Bloomberg

TF1 s'allie à Netflix pour diffuser ses chaînes en direct dès 2026

À partir de l'été 2026, les abonnés français à Netflix pourront regarder en direct les cinq chaînes du groupe TF1 (TF1, LCI, TMC, TFX, TF1 Séries Films), ainsi que les contenus de la plateforme TF1+. C'est une première mondiale pour Netflix, qui n'avait jusqu'ici jamais intégré les chaînes linéaires d'un autre diffuseur. L'annonce a été faite mercredi 18 juin à Cannes. Rodolphe Belmer, PDG de TF1, qualifie cet accord de "véritablement complémentaire", dans un contexte où les audiences sont de plus en plus fragmentées. "Nous nous sommes bien sûr posé la question de la cannibalisation de TF1+ et avons mené de nombreuses analyses", précise-t-il, arguant que les résultats devraient être "nettement positifs en termes d'audience".

Pour Netflix, l'enjeu est d'enrichir son catalogue pour séduire encore davantage les dix millions de foyers français abonnés à la plateforme, alors même que les tarifs ont augmenté en avril. "Un public qui, en France, considère Netflix comme leur moyen d'accéder à la télévision", résume Greg Peters, co-PDG du groupe. L'accord s'inscrit aussi dans la stratégie de Netflix d'investir dans le direct pour capter des revenus publicitaires, à l'image de la diffusion de matchs de NFL.

Pour TF1, il s'agit aussi d'un pari générationnel. L'accès via Netflix pourrait permettre de toucher une audience plus jeune, moins attachée à la télévision traditionnelle. Mais la question reste ouverte : si les jeunes regardent peu TF1, est-ce à cause du support... ou du contenu ? Sur TF1+, "nous sommes passés de 15 000 heures de programmes disponibles au lancement à 25 000 aujourd'hui, soit autant qu'Amazon, plus que Disney+ et MyCanal", déclarait Rodolphe Belmer en janvier 2025,assurant que l'objectif affiché était de devenir "la première plateforme gratuite de streaming en France". Le partenariat avec Netflix, en redessinant pourtant la frontière entre streaming gratuit et télévision de rattrapage, pourrait faire oublier cette ambition.

Source : About Netflix

Pavel Durov le 21 septembre 2015 - Flickr
© Pavel Durov le 21 septembre 2015 - Flickr

Telegram dans le viseur de Bruxelles, tensions croissantes avec la France

La Commission européenne garde sous surveillance le nombre d'utilisateurs de Telegram. La vice-présidente exécutive responsable du règlement sur les services numériques (DSA) Henna Virkkunen a rappelé vendredi 20 juin au Parlement que la plateforme déclarait moins de 45 millions d'utilisateurs mensuels dans l'UE. Ce seuil détermine le statut de très grande plateforme, impliquant une supervision directe par Bruxelles en vertu DSA. Jusqu'à présent, la Commission n'a pas pu prouver que ce seuil était franchi, alors qu'une mise à jour des chiffres est attendue d'ici août 2025. Telegram est actuellement supervisée par la Belgique, qui enquête sur sa conformité au règlement contre les contenus terroristes (TCO). La Commission continue d'examiner la méthode de calcul de Telegram, jugée contestable par plusieurs sources. En février, l'entreprise avait déclaré 41 millions d'utilisateurs. Depuis, elle affirme être "significativement sous les 45 millions".

La plateforme est aussi en conflit avec la France. Son fondateur, Pavel Durov, a accusé récemment les autorités françaises d'avoir exigé la suppression de contenus politiques. Il affirme avoir rencontré Nicolas Lerner, directeur de la DGSE, en mai, qui lui aurait demandé de supprimer des chaînes liées à l'élection présidentielle roumaine. "Je préfère mourir plutôt que d'agir contre mes valeurs et de trahir mes utilisateurs", a-t-il déclaré au Point. La DGSE conteste ces propos et parle de "contre-vérités manifestes". Selon elle, la rencontre visait à rappeler à Telegram ses obligations légales. Les services français s'inquiètent de possibles manipulations russes derrière les accusations de Durov. Parallèlement, ce dernier affirme avoir aidé la France à déjouer un attentat en amont des JO.

Source : Le Point

Les dernières couvertures du magazine L'Équipe
© Les dernières couvertures du magazine L'Équipe

L'Équipe magazine prend son indépendance en kiosque

À partir de septembre 2025, le magazine L'Équipe sera disponible en kiosque de manière autonome, chaque mercredi. Jusqu'ici diffusé uniquement comme supplément du quotidien L'Équipe le samedi, il pourra désormais être acheté séparément, trois jours plus tôt, pour un prix estimé autour de 3,50 euros. Le titre continuera néanmoins à être inclus dans l'édition du week-end du quotidien sportif. Une évolution qui suit la stratégie de croissance annoncée par Rolf Heinz, directeur général du groupe depuis un an, qui vise à doubler l'audience d'ici 2030. Le projet sera présenté au marché publicitaire mardi.

Le magazine, lancé en 1980, affiche un lectorat hebdomadaire de 3 millions de personnes selon l'Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM). Ce lectorat est majoritairement masculin (78 %) et âgé en moyenne de 45 ans. L'objectif de cette nouvelle distribution est de renforcer la visibilité du titre. Un cadre du groupe affirme : "Ce magazine est un objet de presse fabuleux. C'est le moment de lui donner une meilleure visibilité en kiosque".

Source : Le Figaro

YouTube Shorts franchit les 200 milliards de vues quotidiennes

Lors du Festival international de la créativité Cannes Lions 2025, le PDG de YouTube, Neal Mohan, a annoncé que YouTube Shorts enregistre désormais en moyenne 200 milliards de vues par jour. Il s'agit d'une hausse spectaculaire de 186 % par rapport à mars 2024, où la plateforme indiquait 70 milliards de vues quotidiennes pour son format court lancé en 2021. Parallèlement, la consommation de YouTube sur les téléviseurs atteint de nouveaux sommets. Les utilisateurs regardent désormais plus d'un milliard d'heures de contenus par jour sur ce support. En mai 2025, avec 12,5 % de la consommation télévisuelle totale, un record historique pour un service de streaming, YouTube a été la plateforme la plus regardée tous supports confondus, selon le rapport The Gauge du groupe marketing Nielsen.

Lors de sa prise de parole, Neal Mohan a précisé que "pour plus de la moitié des 100 chaînes YouTube les plus regardées au monde, la télévision est l'écran principal." Profitant de la dynamique des Shorts, Mohan a également annoncé l'arrivée prochaine de Veo 3, le nouveau modèle de génération vidéo par IA développé par Google DeepMind. Cette technologie permettra d'améliorer les arrière-plans vidéo générés pour Shorts et d'y intégrer de l'audio. Elle succède à Dream Screen, qui reposait sur une version antérieure du modèle Veo.

Source : The Wrap

Anja Unger - Crédit : François le Guen
© Anja Unger - Crédit : François le Guen

Anja Unger prend la tête de la Scam, sur fond de collecte record en 2024

Le nouveau conseil d'administration de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) a élu vendredi 20 juin sa nouvelle présidente, Anja Unger, qui succède au réalisateur français Rémi Lainé. La réalisatrice d'origine allemande, qui travaille notamment pour Arte et France Télévisions, membre du conseil depuis 2019 et vice-présidente depuis deux ans, devient la première femme cinéaste à occuper ce poste. Cette élection fait suite à l'assemblée générale du 18 juin, durant laquelle les membres de la Scam ont voté pour renouveler leurs représentants. Isabelle Jarry devient vice-présidente et Leila Djitli, trésorière. Cinq membres ont été élus au comité de surveillance pour deux ans.

La Scam a profité de l'assemblée pour publier ses chiffres 2024. La société affiche une collecte record de 124,7 millions d'euros de droits d'auteur (+ 7 % en un an), dont 110,6 millions redistribués. Elle comptait 57 094 membres actifs au 31 décembre, soit 2 441 de plus qu'en 2023. Près de 34 300 auteurs ont perçu des droits. Les oeuvres audiovisuelles représentent 81 % des perceptions, devant la radio (7,6 %), le journalisme (4,3 %), les plateformes et réseaux sociaux (4 %), puis l'écrit, la photo et l'illustration (3 %). Le nombre d'oeuvres audiovisuelles déclarées a progressé de 19,5 %, principalement grâce aux vidéastes (+ 23,7 %). "La Scam se félicite des bons résultats de l'année 2024", souligne le rapport d'activité présenté par son directeur général, Hervé Rony. Dans un contexte incertain pour l'audiovisuel public et les droits d'auteur à l'ère de l'IA, l'organisation entend poursuivre sa mission de protection des auteurs.

Source : Scam

Meta uniformise les vidéos Facebook en Reels

Meta a annoncé que toutes les vidéos publiées sur Facebook seront désormais partagées sous forme de Reels. Ce changement sera déployé progressivement à l'échelle mondiale au cours des prochains mois, sur les profils comme sur les pages. Jusqu'ici, les utilisateurs pouvaient publier une vidéo standard ou un Reel via deux options distinctes. Désormais, il n'y aura plus de distinction. Meta précise dans un billet publié le 20 juin : "Facebook reste un lieu pour tous les types de vidéos - courtes, longues et en direct."

Autre évolution majeure : la suppression de la limite de durée pour les Reels sur Facebook. Jusqu'à présent, ils étaient limités à 90 secondes. Avec cette levée de contrainte, Meta entend mieux concurrencer TikTok et YouTube Shorts sur le marché de la vidéo courte, tout en conservant une offre plus diversifiée. La section "Vidéos" de l'application Facebook sera renommée "Reels", mais l'algorithme de recommandation restera basé sur les centres d'intérêt des utilisateurs, sans distinction de format ou de durée.

Des évolutions qui suivent la stratégie exposée par Mark Zuckerberg en début d'année : rendre Facebook "beaucoup plus influent culturellement qu'il ne l'est aujourd'hui" et renouer avec "le Facebook originel". Déjà massivement promus sur Instagram (où la durée maximale est passée à trois minutes en janvier) les Reels deviennent ainsi désormais le format vidéo central des plateformes de Meta.

Source : The Verge

WhatsApp
© WhatsApp

WhatsApp intègre des publicités pour la première fois

WhatsApp a annoncé mardi 17 juin l'introduction de publicités dans son application, une première depuis sa création. Les annonces apparaîtront uniquement dans la section "Mises à jour", utilisée quotidiennement par 1,5 milliard d'utilisateurs. Les messages privés, appels et statuts resteront chiffrés de bout en bout. Nikila Srinivasan, vice-présidente produit, a déclaré que "les messages personnels, appels et statuts resteront cryptés de bout en bout." Meta précise que seules certaines données comme la localisation et la langue de l'appareil seront utilisées pour le ciblage publicitaire. Les publicités dans les conversations privées ne sont pas envisagées.

WhatsApp, racheté par Facebook en 2014 pour 19 milliards de dollars, s'était jusque-là distingué par l'absence de publicité. Ce changement marque une rupture avec la philosophie des fondateurs Jan Koum et Brian Acton, partis en 2017, et vise à ouvrir une source de revenus directe pour Meta, dont près de 164 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024 provenaient déjà de la publicité. À l'occasion du festival Cannes Lions, WhatsApp a aussi présenté des abonnements payants pour les créateurs de contenu et des options de promotion de "canaux", des fils de diffusion à sens unique. Par ailleurs, l'application permet aux utilisateurs de choisir s'ils souhaitent lier leurs comptes avec Facebook ou Instagram pour personnaliser les publicités.

Source : The New York Times

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