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France TV, Google, NYT... L'actu médias et réseaux sociaux (14-21 mai)
Chaque semaine, la rédaction vous propose une plongée dans l'actualité bouillonnante des réseaux sociaux et des médias. Au menu : France TV a enfin une nouvelle tête, Google floute son logo, Orban vise la presse indépendante et le New York Times gagne son procès contre l'Europe.
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Delphine Ernotte reconduite à la tête de France Télévisions pour cinq ans
Personne avant elle n'avait été désigné plus d'une fois à la tête du service public de l'audiovisuel. En poste depuis 2015, Delphine Ernotte fera un troisième mandat (notre article au long à dire ici). C'est l'Arcom qui a officialisé cette reconduction pour un troisième mandat de cinq ans comme présidente de France Télévisions, mercredi 14 mai, alors que la nomination officielle était plutôt attendue pour le 22 mai. "L'Autorité a fait le choix de privilégier la continuité à la tête du groupe, dans un contexte marqué par des incertitudes majeures", a souligné l'Arcom dans sa décision. "C'est un grand honneur qui m'est fait, je remercie l'Arcom de sa confiance" a déclaré Delphine Ernotte à l'AFP. Son nouveau mandat débutera le 22 août 2025.
Âgée de 58 ans, première présidente reconduite en 2020 et favorite de la procédure de désignation gérée par l'Arcom, Delphine Ernotte affirmait lors de son audition devant l'Arcom vouloir "faire pivoter" France TV vers le numérique en recentrant le groupe autour de la plateforme France.tv, jugeant que les programmes encore trop pensés pour le linéaire, alors que les usages ont profondément évolué. De plus, elle plaidait pour "un nouveau contrat pour l'information", avec une relance de la chaîne France info, des alliances avec la presse quotidienne régionale pour un ancrage renforcé dans les territoires et une meilleure représentation des catégories populaires. Elle affirmait enfin vouloir réorganiser la stratégie de distribution et refondre l'offre politique, notamment en vue de la présidentielle, tout en réalisant des économies ciblées pour faire face aux contraintes budgétaires.
Mais le sujet le plus brûlant est évidemment sa défense du projet de holding de l'audiovisuel public, portée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Cette entité regrouperait France Télévisions, Radio France, l'INA et France Médias Monde. La présidente y voit une protection contre toute volonté de privatisation. Si la réforme aboutissait, elle pourrait en briguer la présidence, et son mandat prendrait de fait fin. Le projet doit revenir devant le Parlement en juin.
Source : AFP
Google actualise son logo pour la première fois depuis 2015
Google a discrètement modifié son emblématique logo "G", dix ans après la dernière mise-à-jour majeure, en septembre 2015. À l'époque, la firme avait adopté une police sans-serif et dévoilé un "G" multicolore aux contours nets. Le nouveau logo conserve les quatre couleurs historiques (rouge, jaune, vert, bleu), mais les fait désormais fusionner en un dégradé fluide. Ce changement s'aligne sur l'identité visuelle de Gemini, l'assistant d'intelligence artificielle de Google.
Pour l'instant, cette nouvelle version est uniquement déployée sur l'application Google pour iOS et les smartphones Pixel. Elle n'apparaît pas encore sur les autres appareils Android ni sur les services web de Google. Le logo principal, affichant le nom complet de l'entreprise, demeure inchangé. Aucune communication officielle n'a été faite par Google sur ce changement, et la société n'a pas répondu aux sollicitations des médias. Ce silence alimente les spéculations sur une éventuelle refonte plus large de l'identité visuelle du groupe.
Source : Le Figaro
Le gouvernement hongrois renforce son arsenal contre la presse indépendante
Dans la nuit du 13 au 14 mai, le Fidesz, le parti du premier ministre hongrois illibéral Viktor Orban, a déposé un projet de loi controversé qui vise à élargir les pouvoirs du "Bureau pour la défense de la souveraineté". Cet organe, créé en 2023, enquête sur les financements étrangers jugés contraires aux intérêts nationaux. Le texte prévoit en réalité des mesures qui ciblent directement les ONG et les médias financés par l'Union européenne. Des sanctions, sévères, qui vont d'amendes jusqu'à 25 fois le montant reçu de l'UE à des fermetures administratives. Ces dernières semaines, plusieurs aides européennes à la presse indépendante ont ainsi été remises en cause.
La Commission européenne, déjà opposée à la création de ce bureau, avait saisi la Cour de justice de l'UE en octobre 2024. Elle refuse pour l'instant de commenter cette nouvelle proposition. Le maire de Budapest, Gergely Karácsony, opposant de centre-gauche à Orban, dénonce un "abus de pouvoir", et y voit une tentative de museler toute critique à l'approche des législatives de 2026. Le projet inclut aussi la création d'un registre des organisations financées depuis l'étranger, inspiré de la loi russe sur les "agents de l'étranger" de 2012. Le quotidien indépendant en ligne hongrois Telex y voit un pas de plus vers l'autoritarisme. En parallèle, le Fidesz subit un recul net dans les sondages, au profit du mouvement de centre-droit Tisza, dirigé par Péter Magyar, ancien proche d'Orbán.
Source : France 24
IA : après OpenIA, Le Monde signe un accord avec Perplexity
Le groupe Le Monde a conclu mardi 13 mai un accord pluriannuel avec la société étasunienne d'intelligence artificielle Perplexity. Ce partenariat permet à l'outil conversationnel (le "moteur de recherche augmenté") de l'entreprise, fondée en 2022 à San Francisco, de s'appuyer sur les contenus du journal pour enrichir ses réponses. Un lien vers les articles concernés sera systématiquement proposé aux utilisateurs. L'accord s'inscrit dans la continuité de celui signé avec OpenAI en mars 2024, mais à la différence du précédent, il n'autorise pas Perplexity à entraîner son modèle de langage sur les contenus quotidien. L'accord ne porte ainsi que sur l'usage des articles dans les réponses générées.
Le journal, à ce jour seul éditeur français à avoir signé de tels accords, rejoint ainsi d'autres médias internationaux ayant conclu des deals similaires, comme Der Spiegel, Time Magazine ou le groupe Prisa (El País). Une façon "d'attirer une nouvelle génération de lecteurs, d'ores et déjà très tournée vers l'usage de ces technologies", selon Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio, respectivement président du directoire du Monde et directeur du Monde. "Cet accord n'entravera en rien la liberté d'enquêter", précisent-ils. Le partenariat prévoit également le déploiement d'un outil interne baptisé Sonar. Ce moteur de réponse, accessible depuis le site et les applications du journal, proposera des réponses générées à partir des seuls contenus du Monde. Une fonctionnalité activée d'ici fin juin qui pourra être suspendue si ses performances ne sont pas jugées satisfaisantes. Comme pour l'accord avec OpenAI, l'utilisation des contenus est rémunérée. Le Monde insiste sur la préservation de la liberté éditoriale, y compris à l'égard de ses partenaires IA.
Source : Le Monde
Droit de la presse : la justice européenne donne raison au au New York Times face à la Commission
Les 15 juges du tribunal de l'Union européenne ont rendu leur arrêt, mercredi 14 mai, concernant le procès qui oppose la rédaction du New York Times et la Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen. Ils donnent raison à la journaliste qui avait demandé à consulter des SMS échangés au moment du covid entre la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer, et annule le refus formulé à l'époque par l'institution, qui assurait ne pas retrouver les messages.
Ces messages portaient sur l'achat de vaccins anti-Covid, entre janvier 2021 et mai 2022. La journaliste Matina Stevis avait formulé une demande d'accès en vertu du règlement sur la transparence des documents. La Commission affirmait ne pas posséder ces SMS, les jugeant "éphémères". Pour les juges, elle n'a pourtant fourni aucune preuve, ni de leur conservation ou de leur effacement, ni d'un éventuel remplacement du téléphone de la présidente. Le tribunal a jugé les explications insuffisantes, imprécises, parfois contradictoires, et estimé que le New York Times avait produit "des éléments pertinents et concordants" prouvant l'existence des échanges. La Commission, qui peut faire appel dans un délai de deux mois et dix jours, a annoncé vouloir "étudier la décision" et fournir "une explication plus détaillée".
Source : Paperjam
Netflix annonce 94 millions d'abonnés pour l'offre avec publicité
Netflix revendique 94 millions d'utilisateurs pour son offre avec publicité, selon une annonce faite mercredi 15 mai. Ce palier marque une forte progression, après les 70 millions recensés en novembre 2024. Le service publicitaire représente désormais 55 % des nouvelles inscriptions dans les pays où il est disponible. Netflix totalise plus de 300 millions d'abonnés dans le monde, tous types d'offres confondus. En avril, la plateforme affirmait ne pas observer de baisse significative des dépenses des consommateurs.
La croissance de l'offre avec publicité rassure les investisseurs, inquiets de l'impact potentiel des tensions commerciales américaines sur la consommation. Pour renforcer son attractivité, Netflix a étendu début 2025 ses options de doublage et de sous-titrage. De nombreux contenus populaires de la plateforme sont ainsi produits à l'étrange, dont la série sud-coréenne Squid Game ou l'espagnole La Casa de Papel. Mais la politique protectionniste américaine pourrait compliquer cette stratégie, car en mai, Donald Trump a proposé d'imposer une taxe de 100 % sur les films étrangers, une mesure qui vise à encourager la production locale, mais menace le modèle international de Netflix.
Source : Reuters
Marc-Olivier Fogiel revient sur RTL pour mener l'interview de 8h15
Come-back. Marc-Olivier Fogiel fera son retour sur RTL à la rentrée 2025. À 55 ans, il pilotera l'interview de 8 h 15 dans la matinale, un rendez-vous quotidien de 10 minutes, a-t-on appris lundi 19 mai de la station, propriété du groupe M6. L'annonce marque également le départ d'Amandine Bégot de la matinale, qui reprendra les commandes de "RTL Midi" et de "Les auditeurs ont la parole", en remplacement d'Éric Brunet, qui rejoint LCI. Thomas Sotto, en poste depuis septembre 2024, animera seul la tranche matinale.
Ce retour à l'antenne intervient après cinq années passées à la tête de BFMTV, où Fogiel était directeur général de 2019 à l'été 2024. Il est remplacé par Fabien Namias à ce poste. RTL est une station familière pour le journaliste, qui y débute en 1985 comme chroniqueur hippique, sous pseudonyme. Il y revient de 2005 à 2008 pour une première série d'interviews dans la matinale, après des passages à Canal+, France 3 et France Inter. En 2012, il anime la tranche 18 heures-20 heures pendant sept ans, jusqu'à son départ pour BFMTV.
Avant d'accepter la proposition de RTL, Fogiel explique avoir refusé d'autres postes à responsabilité. Il déclare préférer "faire plutôt que faire faire". Outre l'interview de 8 h 15, il participera à la couverture des événements spéciaux de la station. Il retrouve aussi Hervé Béroud, désormais directeur de l'information du groupe M6, avec qui il avait travaillé à BFMTV. Ce retour coïncide avec une nouvelle phase pour RTL, désormais deuxième radio de France. Selon Médiamétrie (janvier-mars 2025), RTL attire 5 millions d'auditeurs quotidiens, contre 7,3 millions pour France Inter. Un livre coécrit avec Éric Dupond-Moretti, consacré à l'expérience ministérielle de ce dernier, est également attendu à la rentrée.
Source : Le Parisien
Le chatbot Grok de Musk évoque à tort un "génocide blanc" en Afrique du Sud
Plusieurs utilisateurs de la plateforme X ont signalé jeudi 15 mai des réponses erronées du chatbot Grok, développé par xAI, entreprise d'Elon Musk. Le bot évoquait à plusieurs reprises un prétendu "génocide blanc" en Afrique du Sud, y compris en réponse à des questions sans lien, comme celles portant sur le sport ou la technologie. Dans une interaction, Grok affirmait avoir été "instruit par [ses] créateurs" pour reconnaître ce génocide comme "réel et motivé par la race". Ces déclarations font écho à une théorie conspirationniste d'extrême droite, sans fondement, déjà relayée par Elon Musk et le commentateur Tucker Carlson. Le dysfonctionnement a été corrigé dans la journée, les messages litigieux supprimés, et le bot fournit à nouveau des réponses conformes aux requêtes. Grok a reconnu une erreur, expliquant que les instructions internes de xAI entraient en conflit avec son objectif de produire des réponses fondées sur des faits.
Cette affaire intervient peu après que Donald Trump ait accordé, le 6 mai dernier, l'asile à 54 Sud-Africains blancs, au titre d'une ordonnance signée en février. Celle-ci accorde le statut de réfugié aux Afrikaners, en invoquant des violences raciales, sans preuves à l'appui. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a démenti toute persécution des Blancs, et doit rencontrer Trump la semaine prochaine pour apaiser les tensions bilatérales. Son gouvernement affirme que les crimes en zone rurale touchent toutes les communautés. Grok avait aussi cité la chanson "Kill the Boer", chant de lutte contre l'apartheid, qualifiée par Musk d'appel au meurtre. Une décision de justice sud-africaine de 2025 a pourtant rejeté les accusations de génocide, qualifiant les attaques de fermes de faits criminels non raciaux. Ni Musk, ni X, ni xAI n'ont commenté publiquement l'incident.
Source : The Guardian
Laurent Vallet reconduit à la tête de l'INA pour un troisième mandat
Laurent Vallet a été reconduit vendredi 16 mai au poste de président-directeur de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) pour un troisième mandat. Sa nomination, annoncée par décret, a été décidée lors du conseil des ministres du jeudi 15 mai, sur proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati. L'homme, dont le mandat actuel prend fin le 20 mai, dirige l'INA depuis mai 2015, et avait été reconduit une première fois en 2020. Or, son mandat de 5 ans n'est renouvelable "que" deux fois, il devrait donc s'agir de son dernier. Il rejoint le cercle restreint des dirigeants audiovisuels publics ayant été reconduits deux fois, comme Delphine Ernotte (France Télévisions) et Marie-Christine Saragosse (France Médias Monde), même si sa nomination échappe à l'Arcom. Laurent Vallet soutient par ailleurs la création d'une holding commune à France TV, Radio France et l'INA. L'Institut, créé en 1975, est chargé de la conservation, de la valorisation et de la transmission du patrimoine audiovisuel français.
Âgé de 55 ans, Laurent Vallet est diplômé d'HEC, Sciences Po Paris et de l'ENA (aujourd'hui INSP). Il a commencé sa carrière à la Direction générale du Trésor, puis au cabinet de Laurent Fabius, ministre de l'économie. De 2002 à 2015, il a dirigé l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC). Sous sa direction, l'INA a renforcé sa présence numérique et revendiquait, en 2024, 2 milliards de vidéos vues (+20 % par rapport à 2023). Il a également lancé des formats comme Rembob'INA (LCP) ou L'INA éclaire l'actu. La plateforme Madelen, lancée en 2020, compte plus de 80 000 abonnés. Les comptes 2024 sont à l'équilibre pour la dixième année consécutive. La dotation de l'État s'élève à 105 millions d'euros, malgré une baisse de 3 millions. Le chiffre d'affaires atteint 43 millions d'euros (+2,3 %). Mais en interne, le climat social est tendu. Une lettre ouverte a été adressée à la direction en avril. Elle évoque un dialogue social réduit, une surcharge de travail, et un malaise grandissant. Des critiques visent la réorganisation menée en 2021 et le management d'Antoine Bayet, directeur éditorial.
Source : Legifrance et Le Monde
"Solemates Challenge" : Tinder s'associe avec Strava
Tinder a organisé, du 19 avril au 17 mai, un défi en collaboration avec le réseau social dédié au sport Strava : le Tinder Solemates Challenge. Pour réussir le défis, il fallait marcher ou courir 21 kilomètres à deux ou en petit groupe, pour favoriser les rencontres hors écran. Afin de participer, les utilisateurs devaient enregistrer leur parcours sur Strava, taguer le Tinder Solemates Run Club, et valider leur défi. Des récompenses étaient prévues pour les inscrits, dont un abonnement d'un an à Tinder Gold, des dîners dans des restaurants partenaires (Big Mamma, Amie Wine Studio), des bons Runlimited ou encore des séances bien-être.
Cette opération marketing, conçue par l'agence Cream, vise à toucher une génération qui se détourne des applications de rencontres traditionnelles. Elle cherche à encourager les échanges dans des cadres réels, plus spontanés. Le challenge s'inscrit dans un dispositif plus large autour du semi-marathon Hackney Moves, sponsorisé par Tinder. Sur place, un espace immersif nommé The Solemate Takeover a été installé pour prolonger les interactions après la course. Il proposait musique, zones de repos, tenues personnalisées et animations sans téléphone.
Source : Creapills
Fin du diaporama
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