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Valeurs de marques et "reporters citoyens"

Publié par Bernard Petitjean le

Photographiez vos voisins, ça vous rapportera un peu d'argent s'ils assassinent leurs enfants. Voilà ce que les esprits mal tournés (ou simplement lucides) concluront en découvrant les offres que viennent de lancer sous leurs noms la première radio de France et le quotidien gratuit Métro, et qui sont déjà proposées par l'agence Citizenside qui compte parmi ses clients une chaîne de télévision économique et plusieurs magazines, pas toujours " people ".

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Les médias français emboîtent donc le pas de leurs confrères anglo-saxons, considérant que tout individu doté d'un portable doit désormais être considéré comme un fournisseur potentiel de contenus exclusifs. Raisonnement froidement logique : nous n'aurions effectivement pas d'images du tsunami et ne connaîtrions qu'une partie de l'anatomie de l'ex Miss Paris sans les photos et vidéos d'amateurs.

Il existe cependant une différence de fond entre les images du tsunami et les photos d'amateurs qui sont de plus en plus souvent publiées sur les sites et les magazines : les premières ont été réalisées par des victimes potentielles de la catastrophe, c'est-à-dire des témoins, alors que les secondes ont été le plus souvent sciemment produites dans l'espoir d'un gain financier par l'équivalent de ce que les policiers qualifient pudiquement « d'informateurs ».

On peut comprendre que les responsables de médias soient en chasse d'exclusivités à tous prix, surtout lorsque les tarifs pratiqués n'ont rien à voir avec ceux des professionnels (dont le silence est assourdissant) : 15 euros pour une photo publiée en page d'accueil de rtl.fr, 70 euros pour une publication en Une de Métro ! On peut également comprendre que l'appel aux chasseurs de (toutes petites) primes soit dissimulé sous de grands principes : « fédérer une communauté d'adeptes de l'actualité » (RTL) et de « citoyens reporters » (Métro). Mais il est vraiment très difficile de comprendre comment ces nouvelles pratiques sont conciliables avec les beaux discours sur les « marques médias » qui se différencieraient des autres sources d'information grâce à l'expertise de leurs journalistes professionnels et au respect sourcilleux d'une éthique.

<p>Apr&egrave;s avoir exerc&eacute; des responsabilit&eacute;s de r&eacute;dacteur en chef, directeur du marketing et [...]...

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