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Seuls 32% des Français font confiance aux médias, selon le baromètre La Croix

Dévoilé à l'occasion de la 7ème édition de Médias en Seine, le 14 janvier, le baromètre sur la confiance des Français dans les médias, réalisé tous les ans par Verian pour La Croix en partenariat avec La Poste, pointe une fatigue informationnelle et des craintes vis-à-vis des fake news et de l'usage de l'IA par les médias. Quelques informations paradoxales sont à souligner.

Publié par MARIE JULIETTE LEVIN le - mis à jour à
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Seuls 32% des Français font confiance aux médias, selon le baromètre La Croix

Pas moins de 62 % des Français considèrent qu'il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d'actualité, soit 8 points de plus qu'en janvier 2023. La confiance des Français dans les médias continue de se dégrader (32 % leur accordent du crédit). Parallèlement 82 % des Français disent ressentir de la fatigue ou du rejet par rapport à l'actualité, dont 51 % « souvent ».


Intérêt pour la presse, crainte de la désinformation

Cette lassitude est notamment portée par le sentiment que l'on parle toujours des mêmes sujets dans les médias (44 %) mais aussi par l'angoisse ou l'impuissance face aux informations (41 %). Autre sentiment largement partagé par les Français, le fait d'être régulièrement confronté à des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux (53% ; +4 points par rapport à novembre 2023), mais aussi et c'est plus inquiétant à la télévision (45% ; +9) et enfin, sur les sites ou applis de la presse nationale (35% ; +6). Toutefois l'intérêt des Français pour l'actualité reste à un niveau historiquement haut puisque 76 % des Français disent suivre l'actualité avec grand intérêt. Et la confiance dans les médias « traditionnels » se maintient : ainsi 69 % des Français font confiance aux JT pour les informer de ce qui se passe dans l'actualité, 63 % font confiance à la presse régionale et 60 % à la presse quotidienne nationale. En revanche, la confiance dans les réseaux sociaux et les influenceurs reste faible même si on note une progression cette année (respectivement 29% +4 et 19% +5 leur font confiance). La fiabilité des informations partagées sur les réseaux sociaux est ainsi largement questionnée : seuls 23 % des Français considèrent généralement fiables les informations qu'ils voient sur Facebook, 15 % les informations qu'ils voient sur X et 12 % considèrent comme fiable les informations partagées sur TikTok.


Attentes fortes vis-à-vis d'une presse libre

66 % des Français attendent en priorité des médias qu'ils les informent sur ce qui se passe ailleurs en France ou dans le monde, 58 % qu'ils les aident à mieux comprendre et à se faire leur opinion sur le monde d'aujourd'hui. 32 % souhaitent aussi que les médias les confrontent à d'autres opinions et points de vue que les leurs, et 20 % qu'ils les aident à se projeter dans l'avenir. Ces deux dimensions sont notamment davantage citées par les plus jeunes. Les moins de 35 ans sont aussi plus favorables à l'engagement des journalistes : ils sont 63 % à penser que c'est une bonne chose que certains médias et journalistes choisissent d'affirmer et de défendre leurs opinions quand ils traitent de l'actualité. En comparaison ce sont 48 % de l'ensemble des Français qui le pensent. L'attachement à la liberté d'expression et à la caricature est majoritaire : 59 % des Français pensent qu'il est essentiel de garantir ce droit même si cela peut heurter certaines personnes ou certains groupes. Mais des différences générationnelles fortes s'expriment, les plus jeunes étant plus enclins à penser qu'il est essentiel de respecter les individus et leurs sensibilités même si cela peut restreindre la liberté d'expression et le droit à la caricature (44 % des moins de 35 ans vs 33 % pour l'ensemble des Français).


Des médias engagés mais une liberté d'expression menacée

Pour autant 77 % des Français ont le sentiment que la liberté d'expression est de plus en plus menacée en France, alors que dans le même temps ils sont 81 % à penser que ces dernières années les opinions radicales sont de plus en plus présentes dans les médias. Un paradoxe qui interroge la régulation des contenus et des propos dans l'audiovisuel : seuls 53 % des Français sont favorables à ce qu'une autorité publique comme l'ARCOM (ex-CSA) sanctionne les chaînes de télévision ou les radios lorsqu'elles laissent s'exprimer des discours de haine ou injurieux sur leurs antennes. Et 55 % sont favorables à des sanctions pour les chaînes et stations qui ne font pas preuve de suffisamment de diversité politique sur leurs antennes.

L'IA timidement accueillie

Seuls 36 % des Français sont favorables à l'utilisation de l'Intelligence Artificielle par les médias pour automatiser la production de certains types de contenus simples. Encore une fois avec des différences générationnelles marquées (58 % des 18-24 ans y sont favorables vs 21 % des 65 ans et plus). Pour l'heure les Français anticipent plutôt un impact négatif de l'IA : 47 % pensent que cela dégradera la qualité des informations. Les Français anticipent de nombreux risques avec le recours à l'IA, ils citent en particulier la perte de l'analyse et du regard humains (41 %), la création de fausses informations (37 %) ou des manipulations dans les informations diffusées (37 %).


Méthodologie : Enquête réalisée du 25 au 28 novembre 2024 auprès d'un échantillon de 1 500 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence) après stratification par région croisée par catégorie d'agglomération.


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