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Les robots, aide précieuse ou concurrents?

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Alors que de plus en plus d'initiatives d'intelligence artificielle convergent vers l'humain, le terme "artificiel" est-il toujours adéquat? Décryptage de cette hybridation homme-machine.

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Flow Machines, un booster de créativité

Alors qu'il existe déjà des intelligences artificielles capables d'écrire des articles, des scénarios de film ou des romans, le Computer Science Laboratory (CSL) de Sony, installé à Paris, a créé Flow Machines, une IA compositrice de musique à destination des musiciens. Sony travaille à l'élaboration de cette intelligence artificielle depuis 2012, et a fait des progrès significatifs. Les derniers morceaux en date s'appellent "Daddy's Car" et "Mr. Shadow", et sont le prolongement des chansons des Beatles.

Pour produire ses titres, Flow Machines ­s'inspire d'une base de données de partitions de 13 000 morceaux dans des styles divers, de Miles Davis aux Beatles. Mais les morceaux ne sortent pas tels quels de la machine : l'utilisateur renseigne plusieurs critères dans l'ordinateur : un style, une durée, une signature rythmique ou même des notes et des accords particuliers pour guider l'IA. Une fois la mélodie de base créée, le musicien prend le relais et ajoute les paroles qu'il a écrites. La machine pousse le compositeur dans ses retranchements, elle aide à composer mais c'est tout de même l'intervention de l'homme qui donne une direction et balise le terrain. Il s'agit d'une vraie collaboration homme/machine. Benoît Carré, chanteur et compositeur français, a ouvert le bal. Le CSL a pour projet de sortir trois nouveaux albums composés par Flow Machines et d'autres artistes courant 2017...

=> Pensez à voir les IA comme des partenaires capables de vous challenger et de travailler à vos côtés. Elles apportent sans aucun doute de nouveaux modes de création, qui sauront peut-être vous démarquer face à la concurrence, composée uniquement, elle, de pauvres humains !


Lola, compagne de voyage

À mi-chemin entre un service de conciergerie et une agence de voyages, Lola Travel Company propose à ses clients des services personnalisés de conseil en voyage à chaque étape de leur séjour, et combine le travail de l'intelligence artificielle à celui d'une équipe d'experts. Pour cela, l'entreprise a développé Lola (pour Longitude et Latitude), une application mobile de discussion qui aide les voyageurs pour n'importe quelle tâche : un vol est annulé, Lola trouve des alternatives ; il pleut, elle suggère des sorties en intérieur...

L'objectif est de créer des consultants "surhommes" qui parviennent à gérer plus de demandes par heure que les consultants "classiques", d'autant plus que la machine analyse à la fois l'information des voyageurs et le langage naturel pour offrir des choix de voyage intelligents, que les agents de voyages de Lola peuvent facilement utiliser. Ce nouveau mode de conversation - uniquement via tchat mobile - réinvente la façon dont les voyageurs organisent leurs périples et interagissent avec leurs conseillers : ils peuvent à la fois converser avec eux très spontanément pour se faire guider, et naviguer sur Internet, par exemple.

=> Pensez à voir la robotique comme un moyen d'améliorer l'efficacité des hommes et non comme une fin en soi. Ici, la combinaison de ­l'intelligence artificielle et de l'expertise humaine améliore de façon significative l'expérience client, qu'en est-il de l'expérience de vos consommateurs ?


NS16e, Big Brother synaptique

Pour résoudre le challenge du big data, IBM a annoncé le développement du NS16e, un ordinateur synaptique qui rassemblera 16 millions de neurones connectés par 256 millions de synapses... tout en ne consommant que 2,5 watts ! Qualcomm ou Microsoft travaillent également sur des prototypes similaires rivalisant avec le cerveau humain.

La convergence de trois facteurs (accélération des puissances de calcul, sophistication des algorithmes et génération de gigantesques flux de données) ouvre la porte à la résolution de problèmes excessivement complexes (le "machine learning" ou apprentissage automatique, la "computer vision" ou encore le "natural language processing", traitement du langage). Mais entrouvre aussi la boîte de Pandore et inquiète certains ethnologues et sommités, tels que Stephen Hawking ou Elon Musk. Samuel Arbesman, dans Overcomplicated : Technology at the Limits of Comprehension, prédit que les systèmes autoapprenants vont atteindre très vite des niveaux qui ne seront plus compréhensibles par l'homme. Signe rassurant : Alphabet, Facebook, Microsoft, IBM et Amazon seraient en train de travailler à la création de règles éthiques autour de l'IA.

=> Pensez à basculer du B to B to C au H to R to H (Human to Robots to Human). Et si la solution à l'obsolescence programmée de l'homo sapiens était de miser sur la "chaleur ajoutée" ?


Beam aide améliorer sa marque-employeur

L'utilisation de robots de téléprésence se développe dans l'éducation, la médecine ou encore le retail, avec notamment les "Cyber Coachs" du magasin d'objets connectés Lick, qui proposent leur assistance aux clients en les connectant à des experts internationaux. Mais c'est un nouvel usage de ces robots que l'agence de publicité new-­yorkaise 360i propose : la création d'un "robot-stagiaire". Il ne s'agit pas de la robotisation d'un stage, mais d'un système robotisé de visioconférence qui permet à un stagiaire de travailler depuis chez lui, tout en faisant partie intégrante de l'équipe basée à Los Angeles.

Pendant cinq heures par semaine, le stagiaire sera présent dans les bureaux de l'agence par le biais du robot BeamPro de la startup Suitable Tech. Mesurant près de 1,20 m, le robot lui permettra de suivre les autres employés et de ­communiquer grâce à un écran à double sens lors des réunions et des présentations.

=> Pensez à utiliser la robotique pour répondre aux besoins de vos collaborateurs et améliorer leur quotidien au ­travail. N'oubliez pas qu'ils doivent être vos premiers fans et vos plus précieux ambassadeurs, chouchoutez-les !


Whole Foods propose un cuistot de poche

Au printemps 2016, à l'occasion de la conférence F8, Mark Zuckerberg officialisait les chatbots de Messenger. Quelques mois après cette annonce, Pizza Hut a lancé son propre chatbot sur Facebook, permettant aux utilisateurs du réseau social de commander des pizzas directement via le tchat. C'est maintenant au tour de Whole Foods d'augmenter l'expérience shopping de ses clients, qui devient encore un peu plus fun et inter­active.

Partant du constat que les consommateurs utilisent déjà les services de messagerie comme Messenger ou WhatsApp lorsqu'ils font leurs courses, afin de se renseigner auprès de leurs proches sur le menu du soir ou sur les spécificités de la cuisson du poisson, l'enseigne a développé un chatbot chef cuisinier. Les clients peuvent entrer en discussion avec l'IA ­cuistot directement depuis leur smartphone, via Facebook ou l'application Whole Foods dédiée, alors même qu'ils se baladent dans les rayons du supermarché. S'ensuit un échange : quelles recettes faire avec du quinoa, car celui-ci est en promotion, ou encore quels ingrédients acheter pour préparer les lasagnes de ce soir ? Particularité amusante : les émojis sont aussi pris en compte. Si l'utilisateur envoie la photo d'une pastèque, le chef lui propose une grande variété de plats à base de ­pastèque. Le système permet également aux consommateurs de mixer plusieurs mots-clés, de façon à ce qu'ils puissent filtrer les suggestions par régime spécial, besoin alimentaire ou encore par type de cuisine.

=> Pensez à vous intéresser précisément aux comportements de vos consommateurs, qui sont de plus en plus multitâches. Un geste peut vous paraître insignifiant et pourtant avoir un très fort potentiel business s'il est exploité à bon escient.

Juliette Arnoux, consultante chez Tilt Ideas

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