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Bon et Bien: une nouvelle marque contre le gaspillage alimentaire

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Bon et Bien: une nouvelle marque contre le gaspillage alimentaire

La nouvelle marque Bon et Bien vient d'inaugurer sa ligne de production de soupes. Soutenue par de grandes entreprises, son but est de lutter contre le gaspillage alimentaire: la consommation responsable, une tendance désormais inévitable.

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A gauche le chef Clément Marot, à droite Mickael Mottet, directeur de Bon et Bien

A gauche le chef Clément Marot, à droite Mickael Mottet, directeur de Bon et Bien

Bon et Bien est une nouvelle marque née de l'association entre McCain, Leclerc et Randstad. Ces trois grands groupes (alimentaire, distribution et ressources humaines) ont investi pour créer cette petite entreprise de 5 personnes qui récupère des légumes impropres à la commercialisation (calibre, couleur, défaut mineur), et les commercialise sous forme de soupe.

Un positionnement novateur

Si la consommation responsable est devenue une véritable tendance d'achat, un peu de pédagogie envers le consommateur reste nécessaire: "Nos clients nous disaient: oui, mais si c'est fait à partir de carottes que vous ne voulez pas, elle ne doit pas être terrible la soupe", confie Thomas Pocher, adhérent du mouvement E. Leclerc dans les villes de Templeuve et Wattelros, et en charge du projet Bon et Bien.

Les recettes de ces soupes ont donc été élaborées par des chefs locaux, Maxime Schelstraete (Chef du restaurant Meert) et Clément Marot (voir photo ci-contre). Le produit se veut donc plutôt haut de gamme, à l'image du packaging (bouteille en verre) et du prix (3,50€ la bouteille de 750 ml).

Social business et image de marque

À l'origine de ce projet, McCain Foods. L'entreprise d'agroalimentaire n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'elle était déjà venue en aide à des agriculteurs en Colombie, en leur fournissant des plants de pommes de terre. "Après cette expérience, on s'est dit : il y a aussi quelque chose à faire ici, chez nous" témoigne Lucile Celisse, Vice President Retail & CSR Continental Europe chez McCain, tout en expliquant l'objectif de ce projet: "comment combiner performance financière et business par rapport à une mission sociale".

Derrière la responsabilité sociale se trouvent également des enjeux d'images, notamment pour McCain, une marque souvent perçue en Europe comme une multinationale américaine, parfois connotée avec la "malbouffe". L'entreprise est en fait canadienne et familiale: "nous sommes une PME internationale" affirme Lucile Celissse. "On n'est pas là à regarder le cours de la bourse toute la journée".

À la fin, tout le monde est gagnant

Cette nouvelle entreprise, dont les locaux sont installés dans le Leclerc de Templeuve (59) qui achète et commercialise la production, bénéficie également du soutien du Gappi (Groupement des agriculteurs de pommes de terre) et de la Fédération Française des Banques Alimentaires. "Je suis le directeur d'une micro-entreprise avec des supports inouïs" explique Mickael Mottet, directeur de Bon et Bien.

"On crée un outil qui doit s'autofinancer. C'est bien au-delà du mécénat" confie François Béharel, Président du groupe Randstad France, qui s'occupe du recrutement, de la formation et du reclassement des employés.

Bon et Bien n'est en effet ni une filiale ni une succursale, mais une entreprise propre, à la nuance près que c'est un social business(1) : les profits supplémentaires, une fois les investissements amortis, ne seront pas distribués comme dividendes aux actionnaires, mais seront réinvestis dans le business. "C'est un cercle vertueux qui fait rêver tout le monde" poursuit François Béharel, "les potentiels de croissance autour du social business sont colossales".

Bien conscientes que la consommation responsable s'inscrit dans une tendance de fond - on se souvient de la remarquable campagne de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire de l'agence Marcel - les entreprises cherchent à se positionner par rapport aux nouvelles attentes du marché. À voir le parterre de dirigeants d'entreprises présents lors de la présentation de cette nouvelle marque (dont Michel-Edouard Leclerc en personne, voir photo ci-contre), la lutte contre le gaspillage alimentaire est devenue en quelques années élément stratégique pour les marques du secteur, mais aussi pour les pouvoirs publics.

Plus qu'une tendance, une évolution

En effet, les choses bougent du côté du gaspillage alimentaire: l'Assemblée Nationale a voté un amendement le 20 mai dernier interdisant aux commerçants de rendre impropre à la consommation des produits invendus. De plus, les magasins de plus de 400m2 devront établir une convention avec les associations afin d'organiser la collecte et la redistribution des invendus.

Mais les grandes entreprises n'ont pas attendu les réglementations pour saisir le train en marche. Thomas Pocher, responsable du projet Bon et Bien chez Leclerc explique: "Chez Leclerc, on a depuis très longtemps initié cette démarche d'optimisation environnementale".

(1) Social business: promu par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006 et pionnier du micro-crédit, ce type de structure se caractérise par une diminution des coûts, la production d'avantages sociaux et la non rémunération des actionnaires (uniquement un remboursement des investissements).



 
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