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NP6, la data intelligence au service de la communication directe

Publié par Florence Guernalec le | Mis à jour le
Stéphane Zittoun, p-dg de NP6.
Stéphane Zittoun, p-dg de NP6.

NP6, éditeur de logiciels d'e-mail marketing, lance sa première DMP et concentre ses investissements sur le marketing prédictif afin d'optimiser les campagnes de ses clients.

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Avril 2014. NP6 s'installe dans ses nouveaux bureaux à Bordeaux et à Paris. L'éditeur de logiciels vient d'achever la réécriture complète de sa solution phare de routage e-mails et SMS, MailPerformance. Dans cette huitième version, l'entreprise a, notamment, ajouté un module de data intelligence qui pourra prédire le comportement des internautes à la réception d'un e-mailing.

Première data management platform

NP6 sort, cet automne, sa première data management platform (DMP). Celle-ci permettra de faire des préconisations concernant la cible d'envoi d'une offre et le canal le plus approprié. La solution va, ainsi, piloter des outils opérationnels comme MailPerformance. La boucle sera bouclée... "Nous remontons dans la chaîne de valeur. Notre but est de pouvoir aider nos clients à prendre les meilleures décisions", explique Stéphane Zittoun, fondateur et p-dg.

Rencontre avec Cdiscount

NP6 doit son nom à celui d'une étoile. L'entreprise naît en 1999 sous la forme d'une SSII spécialisée dans les architectures réseau haut de gamme. Une activité qui durera trois mois, jusqu'à ce que NP6 rencontre les fondateurs de Cdiscount. Les frères Charle lui confient la gestion de leur site marchand et le back-office (stocks, picking, etc.). Une carte de visite qui permet à l'entreprise de signer d'autres e-commerçants sans même avoir besoin d'embaucher des commerciaux. Mais, le marché se retourne, en 2001, avec l'éclatement de la bulle internet: l'entreprise perd 80% de son chiffre d'affaires en une semaine! "Heureusement, nous avions une gestion prudente. Nous n'avions pas embauché à tout va et nous disposions d'une trésorerie suffisante pour faire face", explique Stéphane Zittoun. Ce revers lui fait prendre conscience de la nécessité de s'assurer des revenus récurrents.

Prudence et adaptabilité

Le p-dg décide alors de réorienter son activité et de devenir éditeur de logiciels en mode SaaS. NP6 capitalise sur son expertise du routage d'e-mails pour sortir très vite la version zéro de MailPerformance. À l'époque, la solution permet uniquement d'envoyer des e-mails et de calculer le taux d'ouverture et de clic. L'éditeur met l'accent sur l'ergonomie: "Nous nous adressions à des marketeurs et non à des techniciens", précise-t-il.
Pour promouvoir MailPerformance, NP6 opte pour des bannières de publicité sur le site Journal du Net. Le succès est immédiat. "Nous avons enregistré 70 contacts entrants en 24 heures. Une vingtaine de contrats ont été signés dans la semaine!", se souvient Stéphane Zittoun. À l'époque, la concurrence se fait rare, et les entreprises sont à la recherche de solutions d'e-mailing. Surtout, la petite entreprise bordelaise parvient à convaincre les grands comptes de lui faire confiance grâce à sa certification ISO 9001, qui garantit à ses clients la qualité de sa prestation.

Une filiale à Londres

En 2006, l'entreprise s'interroge sur son développement. Elle étudie plusieurs options: faire de la croissance externe, s'introduire en Bourse ou rejoindre un groupe. Finalement, NP6 fait le choix, en 2007, de se faire racheter à 100% par IPT, société anglaise, cotée à la Bourse de Londres, qui avait acquis Directinet quelques mois auparavant. La lune de miel dure quelques mois seulement. Stéphane Zittoun, qui reste président de NP6, désapprouve la gestion financière d'IPT et se bat pour racheter NP6. Il y parvient, en 2009, grâce à l'aide du fonds d'investissement Turenne Capital. "Nous rachetions une société écornée par un an de guerres intestines, ce qui a été préjudiciable pour les équipes comme pour nos clients", regrette-t-il. De cette aventure, il reste, cependant, une filiale à Londres chargée de vendre les produits NP6.

Nouveau tournant

Cette dernière reprend sa marche en avant en 2010, avec l'acquisition de B2D1, une agence conseil en e-mailing qui était cliente de NP6. "L'intégration n'a pas été un franc succès, avoue Stéphane Zittoun rétrospectivement. Mais ce rachat nous a permis d'annoncer que nous étions revenus sur le marché et d'acquérir un portefeuille clients." En 2012, NP6 fait entrer deux nouveaux actionnaires à son capital sous forme de LBO: Naxicap Partners et Initiative & Finance. L'objectif est de financer son développement. La même année, l'éditeur sort EmailSpotter, outil de piges qui permet de suivre l'activité e-mailing de toutes les marques et, au passage, de ceux qui les routent. NP6 permet, ainsi, à ses clients de faire de la veille concurrentielle.
En 2013, nouveau tournant. NP6 fait le choix stratégique de recentrer son activité sur la data intelligence et le marketing prédictif. Au lieu de partir de zéro et d'embaucher des mathématiciens et des statisticiens, elle acquiert, voici un an, un spécialiste de l'analyse de données statistiques et de la modélisation comportementale, Socio Logiciels. "C'est un acte fondateur dans la vie de l'entreprise", souligne Stéphane Zittoun. NP6, 9 millions d'euros de chiffre d'affaires et 50 collaborateurs, absorbe une entreprise de 43 salariés qui réalise 5 millions d'euros de CA et qui existe depuis 35 ans.

Marché européen

Stéphane Zittoun embauche des seniors: Frédéric Chauvat, ancien DSI de Cdiscount, et Bruno Colin, qui a fait ses armes chez GfK et TNS Sofres, prend la direction générale de Socio Logiciels. Malgré la confiance de 700 clients dont Microsoft, LVMH, Canal + et Casino, Stéphane Zittoun a quelques regrets: "Nous avons raté un train. Nous aurions dû commencer la commercialisation à l'international de MailPerformance dès son lancement. Aujourd'hui, il est trop tard pour une position de leader mondial. Pour la sortie de notre DMP, nous attaquerons directement le marché européen. Nous avons les moyens financiers et les équipes pour le faire."

Lire aussi: Big data, big opportunité mais big chantier

 
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