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La boîte à outils du Développement personnel en entreprise
Chapitre VII : Développer son potentiel créatif

Fiche 01 : Le double entonnoir

  • Retrouvez 9 fiches outils dans ce chapitre
  • Publié le 28 nov. 2017
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La boîte à outils du Développement personnel en entreprise

7 chapitres / 71 fiches

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Les trois phases du processus créatif



En résumé

En 1967, le psychologue J.P. Guilford a mis à jour deux principaux modes de pensée :

  • La " pensée convergente " consiste à trouver la meilleure solution au problème : c'est le mode de réflexion le plus répandu, surtout avec l'essor des sciences et de la technologie.
  • La " pensée divergente " consiste quant à elle à rechercher le maximum d'idées à un problème, sans se limiter.

Selon ces définitions, le processus créatif nécessite donc d'utiliser non seulement ces deux modes de pensées mais aussi dans le bon ordre, en trouvant d'abord le maximum d'idées pour évaluer ensuite celle qui sera la meilleure.


Pourquoi l'utiliser ?

Objectif

Une des principales raisons à notre manque de créativité vient du fait que nous ne nous laissons pas le temps de l'être ! Dès qu'une idée est générée, nous la passons aussitôt au crible pour en vérifier la pertinence. Nous devons prendre le temps de la " divergence ", c'est-à-dire le temps de la recherche d'idées.

Contexte

Tout problème peut être (devrait même être) abordé en connaissance de ce processus créatif en deux temps. Vouloir gagner du temps en sautant en phase de convergence à la première idée conduit malheureusement à en perdre car la solution est rarement optimale. En créativité, le chemin le plus court n'est pas le meilleur.

Comment l'utiliser ?

Étapes

  • En amont de la phase de divergence, la manière dont vous définissez votre problématique (avec toutes ses contraintes) doit être suffisamment stimulante pour mettre en marche votre usine à idées. Vous devez vous emparer volontairement de l'intention de résoudre cette problématique.
  • La phase de divergence est une phase d'incubation dont la durée n'est pas définie dans le temps. Il s'agit de " dormir sur son problème " pour que les premières idées commencent à venir. Pour favoriser l'incubation, recherchez de l'information à la fois dans votre mémoire, vos souvenirs, vos expériences et dans le monde physique qui vous entoure. Complétez-la par une exploration plus large en faisant preuve de :

    • Fluidité : ne vous arrêtez pas à vos premières idées (souvent des réponses stéréotypées), cherchez l'abondance, tirez le fil de la pelote de laine.
    • Flexibilité : changez d'angle et de point de vue pour vous extraire de votre manière de voir les choses.
    • Originalité : autorisez-vous à rêver, sortez des sentiers battus, faites abstraction du regard des autres.

    Ces informations vont s'associer, se combiner (plus ou moins consciemment) entre elles pour vous permettre de générer des idées.

  • La phase de convergence est une phase rationnelle et cartésienne. Elle consiste à partir de différentes méthodologies à trier les diverses solutions, à les comparer éventuellement entre elles, pour finalement choisir celle qui répond de manière optimale à la problématique.
  • Méthodologie et conseils

    • " Dormir sur son problème " peut être pris au sens littéral, puisque les études psychologiques ont montré les bénéfices du sommeil sur le processus créatif.
    • Votre état d'esprit influence aussi sur votre potentiel créatif : vous aurez d'autant plus d'idées que vous serez gai, joyeux, amusé...
    • Lorsque vous êtes sous pression de temps, vous pouvez utiliser des techniques créatives pour accélérer le processus et notamment le brainstorming.

    Avantages

    • La phase de divergence dope votre créativité parce qu'elle évite à votre esprit de se focaliser entièrement sur le problème comme un os à ronger. Elle stimule l'association libre des informations entre elles, propice à des idées nouvelles.

    Précautions à prendre

    • N'attendez pas systématiquement " l'illumination " ou le " eurêka " pour clôturer votre phase de divergence ! Être créatif ce n'est pas forcément être révolutionnaire.

    Comment être plus efficace ?

    La célèbre technique du brainstorming, mise au point par le publicitaire Alex Osborn en 1953, est une excellente illustration de l'efficacité de la pensée divergente pour trouver de nouvelles idées. Comme le terme " brainstorming " s'est largement banalisé, il est nécessaire d'en clarifier le fonctionnement précis.

    Principe

    Le brainstorming encourage les personnes à présenter leurs idées, même les plus loufoques. Certaines d'entre elles pourront réellement contribuer à résoudre le problème alors que d'autres alimenteront simplement la réflexion du groupe pour faire jaillir de nouvelles idées. C'est la raison pour laquelle pendant une séance de brainstorming, les personnes ne doivent ni critiquer ni valoriser les idées émises. Ce n'est qu'à la fin de la session qu'une évaluation plus conventionnelle sera réalisée.

    La technique offre plusieurs avantages :

    • Elle incite tous les participants à proposer des idées et évite que seul le chef propose les siennes.
    • Par la richesse des échanges qui s'y développe, elle permet souvent de trouver de meilleures solutions que seul.
    • En impliquant les personnes dans la recherche et la sélection d'idées, elle contribue aussi à augmenter leur adhésion.

    Les quatre règles d'une séance de brainstorming

    La réussite d'une séance repose sur le respect de quatre règles qui sont malheureusement trop souvent méconnues et dont l'absence limite de facto les bénéfices de la technique.

  • Ne pas juger les idées

    C'est la règle 1 et la plus importante : en effet, la phase de divergence consiste justement à laisser venir le plus grand nombre d'idées. Le jugement ne doit être :

    • ni négatif : même si l'idée vous semble stupide, gardez votre commentaire pour vous. Retenez aussi des critiques non verbales, type soupir, mimique, yeux au ciel. Ne formulez aucune déclaration péremptoire type " on a déjà essayé ", " ce n'est pas possible " ;
    • ni positif : même si vous approuvez l'idée, ne l'indiquez pas, n'émettez pas de compliment.

    Toutes les personnes et toutes les idées ont une valeur égale. Chaque personne possède un point de vue et une perspective uniques sur la situation et la solution qui va contribuer à stimuler les autres.

  • S'autoriser les idées les plus folles

    Au cours de la séance, il n'y a pas de limite à l'imagination. Vous devez exprimer tout ce qui vous passe par la tête, même si cela vous semble grotesque, enfantin, impossible, dérisoire, inutile, fantastique... Attention, c'est une autorisation et pas une obligation.

  • Viser la quantité plus que la qualité

    Dans le flot des idées, il y a en aura forcément des bonnes. La qualité sera une résultante de la quantité.

    Pour permettre à cette règle de s'appliquer il faut donner du rythme et l'expression des idées doit se faire à " jet continu ". Une clarification n'est permise que si elle est rapide et indispensable à la compréhension.

  • S'appuyer librement sur les idées des autres

    Rebondissez, approfondissez, modifiez les idées des autres. Procédez par association : " A quoi cette idée vous fait penser ? " En conséquence, chaque idée appartient au groupe et non pas à la personne qui l'a exprimée. Le brainstorming est un processus collectif.

  • Exemple du Déroulement d'une séance de brainstorming de 2 h

    * La phase de convergence peut aussi faire l'objet d'une réunion de décision à part entière, ce qui permet de laisser un temps d'incubation plus important.

    Variante 1 : brainstorming solo

    Il est possible d'appliquer la technique juste pour soi. D'ailleurs, des études montrent que lorsque les règles de fonctionnement sont mal respectées par le groupe, la quantité et la qualité des idées peuvent être supérieures en individuel.

    Pour stimuler votre production d'idées, utilisez un support papier pour coucher vos idées à mesure qu'elles arrivent. Faites preuve de flexibilité en envisageant plusieurs angles différents et pour chacun, déroulez l'enchaînement des idées qui vous viennent jusqu'à l'épuisement, puis changez à nouveau d'angle. Rappelez-vous de ne pas juger vos propres idées à ce stade.

    Variante 2 : brainwriting

    Dans les séances de brainstorming, il est fréquent que l'animateur se fasse déborder et que certains monopolisent la parole et orientent la réflexion du groupe en la limitant. Le brainwriting permet de dépasser cet écueil et donne la parole à tous de manière équitable.

    Chaque participant se voit distribuer une feuille sur laquelle il est invité à noter trois idées de manière anonyme en trois minutes. Passé ce délai, il passe sa feuille à son voisin de droite qui s'inspire des idées notées pour compléter la liste, et ainsi de suite. À la fin du tour de table, les idées sont notées au paperboard pour être discutées en groupe.

    Laurent Lagarde

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