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L'identification

Chapitre : L'identification

  • Publié le 1 déc. 2017
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L'identification

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La pleine conscience diminue notre identification



En résumé

L'identification est un mécanisme psychologique qui consiste à s'accrocher à une stimulation externe ou interne à laquelle nous ne pouvons résister, et cela, de manière inconsciente et automatique. Nous pouvons observer notre identification à des croyances, des valeurs, des convictions ou des avis lorsque nous n'en démordons pas. L'identification fait que notre personne est happée par cette conviction ou cet avis sans discernement critique. L'identification s'estompe peu à peu par l'acte d'attention en pleine conscience.


Pourquoi l'utiliser ?

Objectif

Repérer nos principales sources d'identification nous permet de nous rapprocher de nous-mêmes et de notre but essentiel : celui de bien-être, de qualité de vie et de pleine présence à soi.

Contexte

C'est dans les situations de forte conviction, de zèle ou de fort enthousiasme émotionnel que nous sommes le plus identifiés à ce que nous faisons ou à ce que nous croyons, lorsque nous sommes accrochés à nos idées, nos jugements et que nous ne voulons pas en démordre... au point, parfois, de bloquer toute discussion et ouverture. Dans ces moments, nous n'avons pas de prise de recul possible : nous défendons nos convictions, nous avons du mal à accepter les remarques, même constructives.

Comment l'utiliser ?

Étapes

1. Observer les situations et les contextes dans lesquels nous nous sommes accrochés à nos idées, à nos sentiments ou notre ressenti : en réunion de projet, en entretien individuel, en discussion entre collègues autour d'un café... Observer la part de surinvestissement et de force dans nos convictions, que nous justifions par : " C'est pourtant vérifiable ", " J'en suis convaincu ", " J'ai des preuves... ", " Je connais quelqu'un qui... ".

2. Observer, après coup et avec du recul, si cette conviction ou ce ressenti a toujours la même force pour nous, ou bien si, avec le temps, celui-ci a diminué. Observer également les justifications et alibis qui nous encouragent à persévérer.

3. Noter ses observations. Regarder ses notes trois semaines plus tard et observer sa pensée sur le thème d'il y a trois semaines : est-on toujours aussi accroché à ces idées, à ce sentiment ? Est-ce que la force n'a pas diminué ?

Méthodologie et conseils

Dès que nous avons fait cet exercice et repéré nos principales sources d'identification, celle-ci diminue peu à peu : en apprenant sur nous-mêmes, la charge émotionnelle que nous mettions auparavant sur la situation s'affaiblit. Ainsi, par exemple, nous pouvons " prendre du recul " lorsqu'une tâche nous happe littéralement au point de ne plus aller déjeuner, sous prétexte que c'est urgent, en prenant... le temps de déjeuner.

Ne pas s'identifier ne veut pas dire " tout arrêter ", ni " en dire moins ", ni " faire moins bien ", juste faire et dire ce qui est nécessaire, efficacement et avec plaisir. Non identifiés à nos idées, à nos sentiments ou à nos sensations, nous sommes ouverts à des solutions que nous n'aurions pas envisagées autrement, par exemple penser à un plan B, être plus créatifs et ouverts aux idées des autres.

Avantages

  • Ne pas s'identifier permet d'être plus serein et plus efficace dans ses relations et ses activités.
  • Repérer ses principales sources d'identification, à travers ses sentiments, idées ou sensations, renforce notre être.

Précautions à prendre

  • Il est difficile de ne pas s'identifier du tout : mieux vaut commencer par diminuer la force de l'identification.

Comment être plus efficace ?

La plupart du temps, nous sommes identifiés, nous ne le voyons pas et cela ne nous gêne pas. Ce sont les identifications provoquant des comportements inadaptés et excessifs qu'il convient de résorber par la pratique de l'attention au présent et l'observation de notre comportement dans ces quelques situations propices.

La considération d'autrui

Il s'agit de notre hypersensibilité à l'avis de nos collègues, fournisseurs, clients, managers concernant nos résultats, notre manière de les obtenir, notre relationnel, notre efficacité... Lorsque l'avis de l'autre prend le pas sur sa propre confiance en soi, il y a certainement une identification forte.

Des objets matériels

Nous sommes identifiés à un objet matériel dès lors que celui-ci prend une trop grande place pour nous : on le personnifie ou on lui accorde une importance démesurée, par exemple une statuette offerte par un collègue à qui nous attribuons la même affection qu'au collègue. Dès qu'on attribue à un objet matériel une autre fonction que son utilité, on peut supposer qu'il y a identification.

Des valeurs

Si, par exemple, la valeur Justice est profondément ancrée en nous, sans discernement, et qu'elle revient systématiquement, comme un prétexte, dans toutes les discussions, il est fort probable que nous soyons identifiés à cette valeur. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas exprimer nos valeurs ; il s'agit simplement d'éviter le surinvestissement sans discernement.

Des croyances

Lorsque nous défendons becs et ongles un point de vue, une vision sur un projet par exemple, au point de ne plus écouter les avis différents, de ne plus savoir prendre de la hauteur, nous sommes identifiés. Cela arrive très souvent sur des sujets d'actualité.

Notre considération interne

Lorsque nous pensons d'abord à notre positionnement vis-à-vis de collègues, de fournisseurs, de clients ou de partenaires professionnels, nous sommes alors identifiés à l'image que nous voulons donner de nous. Nous considérons que ce qui prime, c'est notre position hiérarchique ou sociale, notre prestige, notre statut, l'image que nous voulons donner de nous... et auxquels nous sommes fortement accrochés et identifiés.

Un rôle

C'est, par exemple, tenir à son rôle de manager, de femme d'affaires, d'homme à grandes responsabilités et en adopter tous les attributs - vêtements, accessoires, posture, attitudes... - et prendre ombrage de quelqu'un qui ne nous perçoit pas comme tel.

Une action ou phase d'une d'action

C'est, par exemple, se lancer à fond dans la création d'un projet, en peaufiner tous les détails, motiver plus qu'il ne faut tous les acteurs, y passer beaucoup de temps et y dépenser beaucoup d'énergie, au point de mettre de côté les autres activités de son poste.

Se lancer tête baissée dans une activité ou une tâche est généralement un signe d'identification.

TÉMOIGNAGES d'Elodie, Christine et Jérôme

Plusieurs personnes ont bien voulu témoigner de leur expérience vécue sur l'identification.


Chaque témoignage est personnel, il existe bien d'autres cas d'identification :

Admirer une personne au point de ne plus voir qu'à travers elle, sans discernement : vouloir lui ressembler, ou ne penser que comme elle, par exemple.

Être tellement fier d'une réalisation passée, un titre, un diplôme, une reconnaissance forte de ses pairs... qu'on en oublie de se renouveler dans son métier.

Être tellement sûr que son avis est le meilleur, sans chercher à échanger ni à le nuancer, alors que tout nous prouve le contraire.

S'identifier à ce que disent les autres sur nous-même et se rendre malheureux et triste pour une remarque d'un collègue.

Sylvie Labouesse, Nathalie Van Laethem

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