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Roland Garros, au-delà de la terre battue

Lancée en 1987 comme la signature d'un certain style de vie, la Griffe Roland Garros se dote, avec sa nouvelle boutique ouverte en mai dans l'enceinte du stade, d'un véritable statut de marque. Marque dont l'activité deviendra permanente dès l'an prochain.

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Après l'effervescence du tournoi, retour au calme dans le temple du tennis parisien où l'on met une dernière main à la grande révolution annoncée pour l'été 2003. Dans un an, le stade Roland Garros deviendra, en effet, une étape incontournable du circuit touristique d'Ile-de-France. Un musée du tennis, un restaurant, des salles de conférences accueilleront tout au long de l'année touristes, VIP et autres séminaristes d'entreprises. A l'instar des quelque 400 000 spectateurs qui ont assisté au Tournoi 2002, ils pourront découvrir le nouveau lieu d'expression de la Griffe Roland Garros, le Pavillon des Mousquetaires. Installé sous les tribunes du court n° 3, cet espace de vente de 280 m2, dont l'architecture intérieure a été conçue par l'agence Versions, et le merchandising par Fair Play, est le laboratoire, grandeur nature, des ambitions de la marque. « Ce lieu, dans lequel la FFT a investi un million d'euros, va nous permettre de valider les simulations et de préparer la présence à l'année de la Griffe. Avec son ouverture, nous avons acquis de nouveaux savoir-faire, notamment en termes de merchandising, de logistique et de réassort. Trois vitesses différentes de réassort ont ainsi été mises en place pour éviter les ruptures et gérer les flux », indique Hervé Keruzoré, responsable marketing produits de la Griffe, et ex-Adidas.

Une marque, un style de vie


Au-delà du savoir-faire point de vente, la saison 2002 aura également permis de tester l'esprit des collections qui s'ouvrent à la mode enfant. « Nous avons fait réaliser par D. Little une étude de fond sur la marque et ses valeurs, qui demeurent l'authenticité, l'élégance et le plaisir. Nos clients, la tribu tennis, ont des attentes fortes sur ces trois valeurs. Notre challenge consiste à les faire vivre hors la quinzaine et hors du stade », poursuit Hervé Keruzoré. Marque à part entière, la Griffe oriente donc sa création vers un sportswear élégant, une sorte de "business wear", développé à 80 % par des équipes internes et 20 % en licences. « Comme toute marque, la Griffe existe à travers des pièces symboles comme, par exemple, le pull Mousquetaire, qui vont être travaillées en fonction des thèmes d'actualité. Nous allons bâtir autour d'un existant », commente Hervé Keruzoré. Avant même l'ouverture du Pavillon des Mousquetaires, la Griffe avait bénéficié d'un test hors les murs, via sa présence dans l'espace événementiel de la marque au lion, le Peugeot Avenue des Champs-Elysées. « Dans cet environnement atypique, où les pièces étaient exposées sous des cloches de verre et où les visiteurs devaient avoir une démarche volontariste pour les acheter, puisque les caisses se trouvent derrière un mur qu'il faut franchir, les ventes ont dépassé de deux fois et demi l'objectif initial », se réjouit Magali Thomas, responsable communication du département produits de la Griffe. Autre source de développement : le e-commerce. Le site officiel de Roland Garros accueille une boutique virtuelle, lieu très fréquenté par les internautes américains qui assurent 50 % des commandes. Pour rendre les produits plus accessibles à ce public, qui doit supporter des frais de livraison importants, la Griffe a signé un accord de distribution avec un site américain spécialisé dans le tennis, tenniswearhouse.com. Reste au marketing à résoudre un problème de notoriété. Hors de nos frontières, et spécialement dans les pays anglo-saxons, Roland Garros est connu sous le nom de French Open. La mondialisation du business sera-t-elle fatale à notre aviateur national ?

Rita Mazzoli

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