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Les nouvelles alternatives de la famille

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Les structures monoparentales et recomposées sont aujourd'hui incontournables. Selon la dernière étude Conso­junior (TNS Media Intelligence), les façons d'appréhender la consommation en fonction des nouvelles familles sont multiples.

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La famille n'est plus ce qu'elle était. Recomposées, monoparentales, traditionnelles, les nouvelles familles font désormais partie de notre univers. Partant de ce constat, TNS Media Intelligence a enrichi, cette année, l'étude Conso­junior d'une question sur la configuration familiale de l'individu. Ce qui fait évidemment varier les réponses des jeunes selon leur format de famille. La structure traditionnelle (ou nucléaire) composée d'un père, d'une mère et d'un ou plusieurs enfants, fait encore figure de référence, puisqu'elle concerne 74 % des jeunes, contre 11 % pour les familles monoparentales et 6 % pour les familles recomposées. Reste que les foyers traditionnels et recomposés présentent des caractéristiques sociodémographiques proches : ils sont souvent constitués de quatre personnes, ont un pouvoir d'achat moyen inférieur et habitent en grande partie en maison. En revanche, les familles monoparentales sont plus restreintes, le pouvoir d'achat est plus modeste et l'habitat plus urbain. Logique que les réponses au questionnaire envoyé à 11 000 jeunes de 11-19 ans soient différentes en fonction de cette variante. Elles font ressortir une autonomie plus précoce lorsque les jeunes sont issus de familles monoparentales, que ce soit pour le choix des produits, le transport, les activités extrascolaires ou les devoirs. Ainsi, le pouvoir de décision en consommation évolue en fonction de cette caractéristique. 61 % des jeunes issus d'une famille traditionnelle interviennent dans le choix des produits alimentaires et 93 % dans celui des vêtements. Autre point de différenciation, la famille est une valeur cardinale pour les jeunes de familles traditionnelles, puisque 65 % d'entre eux misent sur la cohésion familiale pour réussir, quand la famille unie n'est pas du tout prioritaire pour les enfants de famille recomposée. D'ailleurs, les 11-19 ans de familles traditionnelles décrivent une relation de bonne entente (à 93 %) avec leurs parents, de compréhension mutuelle (74 %) et des conversations simples. Les parents étant jugés comme ayant juste ce qu'il faut comme autorité (74 %). En outre, ces jeunes se connectent seuls (75 %) sur Internet et 86 % d'entre eux choisissent ce qu'ils mangent au petit-déjeuner. Rien d'étonnant à ce qu'ils se sentent libres (78 %).

Monoparentale et recomposée, même combat

Les jeunes issus des modèles minoritaires (famille recomposée ou monoparentale) ont de nombreux points communs lorsqu'ils sont comparés à cette famille traditionnelle. « On note chez eux une tendance à devenir adulte plus tôt », résume Stéphanie Germain, chargée d'études chez TNS Media Intelligence. Ainsi, si les enfants de familles traditionnelles préfèrent des conversations sur des sujets tels que la vie à l'école ou l'avenir, les enfants de foyers recomposés ou monoparentaux s'approprient des sujets telles que la violence, le chômage, la délinquance. Si le modèle monoparental s'appuie sur un modèle de réciprocité, la relation parent/enfant du modèle recomposé se caractérise, selon l'étude, par un mode plus conflictuel, puisque, “l'enfant doit trouver sa place au milieu d'un couple qui est en train de se former”. Ces jeunes affichent ainsi une prise de distance vis-à-vis de leur famille. Les pratiques de consommation s'illustrent dans ce cas par un niveau de concertation faible, puisque parents et enfants agissent indépendamment. “D'un côté, l'enfant a tendance à choisir seul ses produits de consommation. De l'autre, les parents font peu intervenir l'enfant dans les choix. En outre, les jeunes de foyers recomposés privilégient les pratiques solitaires à la maison et les repas en solo”. Une attitude qui reflète le comportement des jeunes d'une façon générale et qui pousse TNS Media Intelligence à se poser une question : la famille traditionnelle ne va-t-elle pas progressivement se calquer sur les autres familles pour évoluer ?

 
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Ava Eschwège

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