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La crise oblige les Français à revoir leurs priorités

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En 2008, la crise s'est installée apportant avec elle son lot de mauvaises nouvelles: chutes des ventes, restructurations, montée du chômage, faillites, etc. Une des clés de compréhension de la période actuelle réside dans le comportement des consommateurs.

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Qu'est-ce qui a vraiment changé au cours de ces derniers mois? Assistons- nous à des changements durables? C'est l'objet de la dernière enquête réalisée en ligne par Ipsos Marketing pour Marketing Magazine au mois de janvier 2009, et menée auprès d'un échantillon de 500 personnes. Il est évidemment prématuré d'en établir un bilan définitif. Cependant, il est déjà possible d'observer un certain nombre d'inflexions significatives.

Le repli dans la bulle

A quoi les Français consacrent-ils le plus de temps depuis le début de la crise? Tout d'abord, ils ont tendance à se replier dans leur bulle. «Rester chez soi» est ainsi le comportement qui a le plus augmenté: 32% disent le faire plus qu'avant. Les moins de 35 ans sont les plus concernés par cette hausse (36%), signe qu'ils ont rogné sur leur budget sorties et loisirs. Et que font les Français dans leur bulle? Ils ne se coupent pas du monde pour autant. Au contraire, ils restent branchés sur l'actualité. Ainsi 26% d'entre eux disent s'informer plus qu'avant (66% le font autant) et 21% surfent davantage sur Internet (77% le font autant). On se détend plus chez soi: 14% des Français disent regarder davantage la télévision. Autres activités en hausse: se promener (14%), lire (13%), ou jouer à des jeux vidéo (notamment les moins de 35 ans qui sont 19% à y jouer plus qu'avant).

La fête est finie?

Conséquence de ce repli: les Français sortent moins. Le chiffre est impressionnant: 54% des Français déclarent aller moins souvent au restaurant depuis le début de la crise. Le shopping plaisir en prend aussi un coup: 51% des personnes interrogées disent moins «faire les magasins». Autres activités en baisse significative: voyager, partir en week-end (42% le font moins), pratiquer des activités culturelles en dehors de chez soi (46%). On essaie, quand c'est possible, de moins utiliser sa voiture (42% le font moins). D'ailleurs, dans certaines régions, comme dans l'Ouest, le covoiturage se porte de mieux en mieux. Signe des temps: on fait moins souvent la fête (39%). Alors c'est la fin de la fête, vraiment? Non, car la crise n'a pas que des mauvais côtés. C'est en effet l'occasion pour certains de remettre à plat les habitudes les mieux établies. L'incertitude actuelle a ses vertus: elle oblige à repenser les fondements mêmes du système qui a conduit aux turbulences actuelles. Les Français sont ainsi 62% à juger que «la crise actuelle est une bonne occasion pour changer de modèle de société». Et quasiment la même proportion d'entre eux (59%) pense que c'est aussi l'occasion pour eux de changer leurs modes de vie et de consommation. Détail amusant - et significatif: les hommes favorisent davantage le changement de société; les femmes sont plus nombreuses à vouloir changer leur façon de consommer. Quant à ceux qui sont les plus ouverts au changement, ce sont les plus de 35 ans, eux qui assistent en direct aux effets de la crise sur l'économie. Comment transformer une menace en opportunité? Telle est la question pour les années à venir...

Rémy OUDGHIRI, DIRECTEUR DU DEPARTEMENT TENDANCES ET PROSPECTIVE, IPSOS MARKETING

 
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