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L'innovation, un discours d'entreprise paradoxal

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Le Baromètre 2005 des politiques d'innovation d'Innovascope confirme que nombre d'entreprises ont compris l'importance de l'innovation. Mais leur discours sur le sujet reste immature.

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«S i la thématique de l'innovation s'impose de plus en plus dans le discours des entreprises, les moyens engagés et plus encore la posture ne sont pas nécessairement au rendez-vous. Force est de constater une relative immaturité à l'égard de l'innovation. » C'est en ces termes que Laurent Dupuis, fondateur de Polémarque et de l'association Innovascope, résume les résultats de la 5e édition du Baromètre des politiques d'innovation (portant sur les rapports d'activité 2004) d'Innovascope. “En 2004, le discours sur la dimension “facteur de croissance et de compétitivité de l'innovation” est bien assimilé. Il relève même du b.a.-ba du discours sur l'innovation et ne crée plus de différenciation entre les entreprises qui ont intégré cet enjeu stratégique”, affirment les auteurs du baromètre. L'innovation est ainsi assimilée à un “facteur de croissance ultime, qui générera peut-être un nouveau modèle de développement, l'ancien (croissance externe) ayant trouvé ses limites.” En outre, elle est considérée comme un moyen d'atteindre “la position de leader mondial ou européen”. La R&D devient le cœur du processus d'innovation, sans être sa finalité. Entre les mots et les actes En 2004, c'est une nouvelle fois le secteur de la Chimie qui ressort du Baromètre, avec Air Liquide notamment. Le secteur de l'Electronique professionnelle a, quant à lui “fait une belle percée”, à l'image des résultats de Bouygues, France Télécom et Telefonica. “En revanche, les secteurs de l'Energie, Bois et Papier, Métaux et Verre, des Matières Premières en général, restent à la traîne”, commente Innovascope. En outre, ce ne sont pas les entreprises les plus innovantes qui parlent d'innovation. Si l'indice lexical (nombre de fois que le mot innovation apparaît dans les rapports d'activité observés) est en hausse de 18 % par rapport à 2003, c'est uniquement parce que les entreprises qui parlaient déjà d'innovation citent encore plus souvent ce mot. D'ailleurs, le discours est encore moins varié qu'en 2003. Les entreprises feraient bien de revoir leurs copies… Laurent Dupuis met d'ailleurs en garde contre le donneur d'ordres « qui, dans une approche de “saine gestion”, décrète le temps de l'innovation mais s'empresse dans le même temps de disposer des garde-fous, barrières infranchissables (matérielles et psychologiques) à l'innovation ! “L'annovateur” se cache parfois derrière les meilleures intentions… »

Méthodologie

Analyse réalisée d'après 160 rapports d'activité 2004, issus de 24 secteurs B to C dont les 12 premières entreprises en termes de CA ont constitué l'échantillon de base. Une grille de lecture a été conçue avec une soixantaine de critères. Quatre indicateurs ont été créés : Discours sur l'enjeu de l'innovation, Discours sur la mise en œuvre de l'innovation, Communication sur l'innovation et Discours sur l'innovation (indicateur global).

 
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Aurélie Charpentier

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