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Internet fait sa pause café

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Lavazza lance la première machine expresso connectée à Internet et dévoile son projet de portail de services. L'entreprise projette également de séduire les foyers français avec un nouveau concept de produits-services.

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On connaissait les cyber-cafés, voici le café-cyber. Le concept est lancé par la très italienne société Lavazza et concerne ses machines espresso-Point vendues aux entreprises et alimentées exclusivement avec ses capsules de café. Les nouvelles machines, équipées de la technologie internet embarquée "SmartStack" (lire encadré) de la start-up eDevice, peuvent envoyer des e-mails afin, par exemple, de déclencher des interventions de maintenance ou des réapprovisionnements. Le tout directement via le réseau téléphonique classique. Les distributeurs de Lavazza espresso-Point peuvent ainsi accéder à leur parc de machines et le gérer à distance en temps réel. « La cafetière qui envoie des e-mails est une boutade devenue réalité qui associe une nouvelle technologie à un métier traditionnel », déclare Yves Abitbol, directeur Europe d'eDevice. Dans un premier temps, ce système va permettre à Lavazza de mieux cerner les habitudes et les besoins de consommation des entreprises clientes et d'améliorer la qualité de son service. Ce qui constitue une manière originale de maîtriser à la fois sa relation client et son système d'information. Dix mille machines sont installées gratuitement chez ses clients grands comptes depuis le début du mois de décembre en Europe, dont 3 000 en France. Lavazza a également passé un accord avec les 87 McDonald's israéliens et travaille sur un partenariat mondial avec l'enseigne américaine.

Du produit aux services


Loin de se contenter de ce service technique pro-actif, Lavazza prévoit également de lancer au mois de juin 2001 les premières machines équipées d'un écran tactile connectées à un bouquet de services personnalisés, comme des informations sur le trafic, la météo, etc. « Nous nous sommes aperçus que les consommateurs de café avaient des besoins très divers à la sortie des bureaux. Ce qui nous a donné l'idée de proposer à nos entreprises clientes un choix de services et d'informations utiles à leurs salariés. Ce sont nos partenaires eux-mêmes qui nous en ont donné l'idée », explique Claudio Zambelli, directeur commercial de Deotto Espresso Systems, importateur exclusif des machines espresso-Point en France. La banale pause café de 17 heures pourrait donc très bien se transformer à la demande d'une entreprise cliente en un outil de communication interne reliée à son Intranet. Quant à ses machines, une fois connectées, elles constitueront un réseau spécifique que Lavazza a bien l'intention de valoriser. Le fabricant pense déjà à un moyen de paiement non propriétaire en association avec un réseau bancaire, de type porte-monnaie électronique qui permettrait de payer son café, voire de faire ses courses sur le site marchand d'un distributeur. « On peut rêver », commente Claudio Zambetti, qui imagine dans la foulée les partenariats croisés qu'il pourrait faire avec ses quelque 90 000 clients français, voire les 650 TGV déjà équipés. De cette logique de réseau au marketing relationnel, il n'y a qu'un pas que Lavazza devrait franchir fin 2001 en entrant dans les familles françaises. Les services seront personnalisés pour tous les membres du foyer, enfants compris, de la consultation du cours de ses actions, à la liste des courses, en passant par son signe astrologique et tout ce qui fait l'essentiel de notre quotidien à l'aube du troisième millénaire. Pour l'instant le fabricant ne commercialise ses machines expresso au grand public qu'en Italie où il en a vendu 100 000 exemplaires. Il teste actuellement son modèle familial sur le marché français avec un millier d'unités. Toutefois, et compte tenu du prix élevé de cette machine, près de 2 000 francs, le fabricant réfléchit déjà à un nouveau concept où il louerait un service global comprenant la machine, ses services et pourquoi pas un forfait de consommation de capsules. Une version caféinée du désormais classique leasing automobile où Lavazza resterait bien sûr le fournisseur exclusif de café.

JAMAIS SANS MON INTERNET


« Il y a encore six mois, nous passions pour des cow-boys », déclare Yves Abitbol, directeur Europe de eDevice technology, start-up installée à New York et Bordeaux et spécialisée dans les solutions technologiques pour composants et logiciels destinés à l'Internet embarqué. « Aujourd'hui les plus grands industriels s'intéressent à cette tendance qualifiée de lourde », se félicite-t-il. Elle permet à n'importe quel produit de se connecter à Internet sans passer par un ordinateur grâce à un processeur unique, véritable "greffe" miniature intégrée. Selon lui, et d'ici deux ans, la moitié des connexions à Internet devrait se faire en dehors des classiques ordinateurs. Et il n'est plus fou de penser que nos équipements quotidiens attrapent le virus du Net. La jeune start-up vient d'ailleurs de passer un accord avec Profilo-Telra, un des premiers fabricants européens de téléviseurs et de réfrigérateurs européens pour produire des postes permettant de recevoir et d'envoyer des e-mails et de surfer sur la toile via une interface simplifiée. Le tout pour quelques centaines de francs en plus...

 
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Isabel Gutierrez

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