E-marketing.fr Le site des professionnels du marketing

Recherche
Magazine Marketing

Eco-Design, vers ses premiers pas...

Publié par le

Les chiffres publiés par l'Ademe sur la gestion des emballages sont prometteurs. Ils démontrent l'efficacité de la prise en compte des exigences liées à l'environnement dans la conception et la fabrication des emballages par les industriels. Si ce secteur est précurseur en matière "d'éco-conception", en quoi les designers pourraient-ils participer plus activement à l'effort de protection de l'environnement ? Esquisse de premières réponses.

Je m'abonne
  • Imprimer


En matière de respect de l'environnement dans la fabrication et la composition des emballages, la France fait figure de bonne élève. Les industriels et les distributeurs semblent bien intégrer la directive européenne 94/62/CE du 20 décembre 1994, relative à la gestion des emballages et des déchets d'emballages, ainsi que le décret n° 98-638 du 20 juillet 1998 du droit français qui prône la réduction à la source comme moyen de prévention. Les résultats sont encourageants. Entre 1994 et 2000, le poids d'emballages ménagers n'a progressé que de 2,17 % alors que le nombre de produits vendus emballés, lui, a augmenté de 11,25 %. Depuis 1997, on observe un nombre croissant de produits présentés sous emballage individuel, d'innovations packaging variées afin de mieux répondre aux attentes des consommateurs. Malgré tout, nous assistons à une décrue sensible du tonnage d'emballages mis sur le marché. Aujourd'hui, la réflexion écologique s'impose dans toute conception d'emballage. Protection du produit, aide au transport, support de communication, service à l'utilisateur du conditionnement sont conciliés à trois exigences essentielles : - limiter son volume et sa masse au minimum nécessaire et suffisant, - favoriser sa réutilisation ou sa valorisation, y compris son recyclage, - réduire au minimum sa teneur en matières nuisibles et dangereuses pour l'environnement lors de son élimination par incinération, ses opérations de traitement ou sa mise en décharge. Sur la dernière exigence, qui concerne la composition de la matière première, les designers sont dépendants des avancées technologiques des industriels. Mais qu'en va-t-il des deux premières exigences ? "L'éco-conception" est principalement axée sur la recherche de matériaux et de procédés industriels qui permettent d'alléger les emballages. Ainsi, le poids du bouchon d'un flacon de shampooing Pantène de 300 ml est passé de 15,5 g à 7,6 g. Selon Claude Boucher, ex-responsable environnement de Procter et Gamble France, cette démarche, associée à une meilleure palettisation a permis à la marque de réduire de quarante tonnes par an sa consommation de matériau d'emballage ! De plus, elle a généré bien d'autres économies : énergie, palettisation, transport..., Avec au final, un gain financier conséquent. Cependant, il est regrettable que cette approche ne soit pas toujours précédée d'une réflexion marketing et design. En effet, c'est généralement lorsque la nature et la forme du packaging sont définies que la question de "l'éco-conception" se pose. Mais, si pour les marques, il ne semble pas encore évident qu'une approche pro environnementale du design pack puisse améliorer le quotidien du consommateur et faire la différence lors de l'achat, il n'est pas exclu que cela puisse changer un jour. En France, plus de 49 millions d'habitants pratiquent le tri sélectif des ordures ménagères. Pour ce citoyen trieur, jeter l'emballage fait désormais partie intégrante de son acte d'utilisation du produit. Mais, si les conditionnements offrent aujourd'hui un grand nombre de facilités d'usage, on propose peu d'aide pour les trier et les jeter plus facilement.

Priorité à "l'assistance à jeter"


C'est dans la direction de l'assistance à jeter que doivent travailler en priorité les créatifs. Investiguons deux axes prioritaires : la réduction du volume et la séparation des différents matériaux pour les mettre dans la bonne poubelle. Des approches intéressantes apparaissent, nous pouvons nous en inspirer. A l'instar de certaines bouteilles d'eau compactables, la société MOB vient de mettre au point un système ingénieux qui permet d'aplatir un bidon de 5 litres après usage. Ce service sera apprécié par tous ceux qui trouvent que les poubelles sont trop petites ou qu'elles ne sont pas collectées assez souvent... Knorr, ainsi que d'autres marques en Suisse, proposent des emballages composites, de carton et de plastique qui ne posent plus de dilemme lors du choix de la poubelle au moment du tri. Grâce à des prédécoupes, l'utilisateur peut en quelques secondes séparer les différents matériaux qui composent le packaging et les mettre dans le bon container. Ces différentes propositions nous invitent à aborder les questions de l'environnement avec un niveau de conscience plus élevé. Ce sont des démarches annonciatrices de "l'éco-design" car, après avoir pensé le design des packagings pour mieux et plus consommer, le temps est venu de le penser pour mieux et moins le jeter.


 
Je m'abonne

Fabrice Peltier

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles