Cybermétrie, un outil qui doit encore convaincre
Avec une mesure identique des sites français sur Internet, Médiamétrie veut prendre position sur un marché en plein essor. Pour ce faire, l'institut doit cependant améliorer la représentativité de son échantillon.
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«Cybermétrie marque la naissance d'un nouvel instrument interprofessionnel
en France et une étape dans le développement d'Internet en France », déclare
Jacqueline Aglietta, P-dg de Médiamétrie. Après avoir lancé l'étude 24 000
multimédia (équipement dans les foyers) en 1996, puis un baromètre sur les
internautes en 1998, Médiamétrie entre donc tout naturellement dans le créneau
de la mesure d'audience des sites par un tiers. Ce nouvel outil a été
essentiellement imposé par le marché publicitaire désireux de posséder des
mesures comparables et de ne plus disposer des seuls chiffres fournis par les
sites. Les souscripteurs de l'étude sont les régies, les sites, les annonceurs
et leurs conseils ainsi que les fournisseurs d'informations et de services. Le
coût de la souscription se situant entre 50 et 100 000 francs suivant la nature
et l'ampleur du trafic sur le site. Diffusion contrôle, représentant français
de l'IFABC (l'organisme international de la mesure d'audience des sites), est
amené à certifier Cybermétrie.
Elargir le nombre de souscripteurs
Les résultats d'audience seront publiés
mensuellement, et reprendront publiquement le nombre de visites des sites. Les
visites correspondent à la consultation d'un site, à savoir le téléchargement
d'au moins une page. Seules les visites sur des pages avec publicité sont
comptabilisées, grâce à un marqueur relié au serveur de Médiamétrie.
Contrairement à des audiences sur la télévision ou la radio, une comparaison
des résultats aurait un sens limité. « Les acteurs étant de type différent, un
classement entre les sites n'a pas de sens », précise Michel Jarleton,
directeur du département services en ligne de Médiamétrie. Toutefois, le nombre
actuel de souscripteurs est limité. Ils sont seulement 21, représentant une
cinquantaine de sites. Ce qui correspond à environ 400 millions de pages vues
mensuellement. Pour que l'outil soit relativement exhaustif, il devrait prendre
en compte environ 150 sites vraiment commercialisés. Actuellement manquent à
l'appel quelques-uns des sites les plus visités comme MSN, Lycos ou Yahoo !,
sans doute peu désireux d'entrer dans une mesure purement française. Toutefois,
il leur sera sans doute difficile de rester en dehors d'un outil apparaissant
indispensable à l'éclosion publicitaire d'Internet, si Cybermétrie arrive à
s'imposer comme la mesure de référence unanime. « Le système va évoluer avec
les acteurs et les souscripteurs, les besoins de la profession en décideront »,
conclut Michel Jarleton.