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Books et nonfiction, le débat d'idées à l'honneur

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Sur un marché de la presse en plein questionnement, deux nouveaux titres axés sur la littérature d'idées sont sortis en kiosque, fin novembre. Books et nonfiction entendent redonner ses lettres de noblesse à une presse de réflexion.

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Utiliser les livres pour décortiquer l'actualité, tel est, en résumé, l'objectif de deux nouveaux magazines littéraires français, lancés le 27 novembre 2008, baptisés Books et nonfiction. Le premier entend présenter «l'actualité par les livres du monde», le second se positionne comme «le magazine des livres et des idées». Les deux misent sur la complémentarité du Web et du papier. Les points communs sont nombreux. Pourtant, Jérôme Cuny, directeur général de nonfiction, dément se retrouver en concurrence directe avec Books, se sentant plus proche de Philosophie Magazine. Reste que ces magazines, tous deux indépendants, visent à mettre en avant des livres de réflexion, généralement très peu critiqués dans la presse française.

Créé par Olivier Postel Vinay, ancien rédacteur en chef de Courrier International notamment, Books a su attirer à lui des investisseurs «amoureux des livres». Il n'appartient, en effet, à aucun groupe de presse et défend sa liberté d'expression, en n'étant ni de droite ni de gauche. Après deux numéros «zéro», testés en focus groups par OpinionWay, Books a opté pour un format qui n'est pas sans rappeler celui de Courrier International. Il présente en effet des articles parus dans la presse internationale, traduits puis mis en perspective, et traitant de sujets aussi variés que l'économie, l'histoire, l'art ou encore les nouvelles technologies. Ce mensuel compte d'ailleurs s'adresser à un lectorat entre 30 et 40 ans en moyenne, aficionados de Courrier International, du Monde, des Echos, de Télérama, de The Economist ou encore du Point et du Nouvel Observateur. Tiré à 80 000 exemplaires pour ce premier numéro, Books affiche une ambition de diffusion payante sous un an à 20 200 exemplaires et souhaite atteindre les 35 500 exemplaires sous quatre ans. Il s'appuie également sur une importante campagne de lancement, «à travers de l'affichage, de la publicité dans les médias (excepté en télévision) et une opération de vente à la criée dans 25 points de vente parisiens», explique Martine Heissler, directrice marketing et diffusion de Books, avant d'ajouter que tous les numéros à paraître en 2009 bénéficieront d'un plan promotionnel important.

Books est un mensuel et devrait coûter 6 Euros. nonfiction, version I papier du site web éponyme, est quant à lui un trimestriel vendu à 4,90 Euros.

Books est un mensuel et devrait coûter 6 Euros. nonfiction, version I papier du site web éponyme, est quant à lui un trimestriel vendu à 4,90 Euros.

Débattre de nouveaux sujets

Rien d'aussi colossal pour nonfiction, qui ne bénéficie pas du même budget, mais qui a toutefois réussi à créer du buzz, notamment via des distributions de tracts devant les grandes écoles et les musées. Mais c'est surtout son site web, fondé en octobre 2007, qui a permis de générer du bouche à oreille. Car nonfiction est, au départ, un site qui a référencé plus de 900 ouvrages en un an, et qui attire 150 000 visiteurs uniques par mois. Le lancement du magazine atteste du succès du projet, cible un autre public, comme les réfractaires au Web, et vise à acquérir une plus grande visibilité. Le trimestriel reprend à la fois des articles parus sur le site et des contenus inédits. Tiré à 33 000 exemplaires pour son numéro un, le magazine s'est fixé comme objectif d'atteindre les 10 000 exemplaires vendus. Il s'adresse autant à l'étudiant chercheur qu'à un public CSP + de 40 ans et plus. Un lectorat qui a «besoin de réfléchir sur de nouveaux sujets», note Jérôme Cuny.

Alors, si ces nouveaux titres de presse visent plus ou moins le même public, s'ils entendent tous deux proposer une analyse de fond de l'actualité à travers des ouvrages, ils ont en tout cas le mérite de s'aventurer sur un chemin souvent négligé: celui d'une presse de réflexion de qualité. Il faudra attendre la parution des numéros suivants pour vérifier si le public y a été sensible.

 
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AURELIE CHARPENTIER

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