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2007: l'année du widget

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Les widgets deviennent de plus en plus performants. Et suscitent l'intérêt des marques qui souhaitent créer une relation privilégiée avec les utilisateurs.

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Nissan a créé un widgetfond d'écran. Une mémoire visuelle du véhicule présenté lors du Salon de l'automobile.

Nissan a créé un widgetfond d'écran. Une mémoire visuelle du véhicule présenté lors du Salon de l'automobile.

«En 2007 la tendance sera au widget», lance Christopher Oldcorn, concepteur- rédacteur de l'agence Duke. Cet outil, que les internautes avertis téléchargent déjà pour avoir la météo, un dictionnaire, un traducteur ou bien encore un flux d'informations actualisé, est en effet de plus en plus investi parles marques.

Christopher Oldcorn (Duke).

La marque doit à la fois divertir et proposer des services utiles.

«Brand utility»

Depuis plusieurs mois, certaines marques sponsorisaient des widgets ludiques sur les plates-formes de blogs. Aujourd'hui, elles développent leurs propres services. EDF, RMC,Pépito, L'Oréal, NRJ mobile, Valéo, H&M, Apple ou Nissan ont déjà testé l'outil. Avec succès. Car le widget combine de nombreux avantages. Il permet notamment d'investir des espaces jusque- là peu accessibles aux marques, comme le bureau d'ordinateur. A ce titre, «il doit donc être esthétique, prévient François Verron, consultant chez Sqli agency. Il s'agit d'un outil de séduction. Nous sommes un peu dans une logique de tuning.»

Certes, il existait déjà les fonds d'écran brandés, mais le widget va plus loin en proposant des services ou des jeux permettant d'établir une relation de complicité entre la marque et l'utilisateur. Reste à le télécharger. «La marque doit être dans une logique de «brand utility», indique Christopher Oldcorn. Elle doit trouver une place dans la vie des gens en leur proposant des services utiles, et pas seulement en les divertissant. Par exemple, un concessionnaire peut avertir l'acquéreur d'une voiture des opérations de maintenance qu'il doit réaliser.» Dans cette veine, L'Oréal propose un widget qui diffuse des informations sur le groupe selon le profil de l'utilisateur. Mais la plupart du temps, les marques utilisent le widget à l'occasion d'un événement. Soit pour créer un buzz, à l'image de ce qu'avait réalisé NRJ mobile à la sortie du film Incontrôlable avec un pense-bête et un personnage (Michaël Youn) qui reprenait les expressions du film... Soit pour garder un contact privilégié avec l'utilisateur entre l'annonce de l'événement et le lancement effectif.

En novembre dernier, H&M avait ainsi créé un widget éphémère permettant aux utilisateurs de recevoir les dernières informations concernant sa collection Victor & Rolf. Pour annoncer la mise en circulation de son nouveau modèle Qashqai en février, Nissan a, lui, préféré inscrire l'opération dans la durée. «Nous voulions trouver un moyen d'être surprenants et innovants pour que les personnes qui avaient vu la voiture en septembre au Salon de l'automobile la gardent en tête jusqu'à sa sortie sur le marché», explique Jean-Christophe Sellier, Internet Section Manager de Nissan Europe. Dès novembre, un widget a été mis en place sous forme de fond d'écran personnalisable et modifiable selon les événements. Surtout, quelques semaines avant le lancement, les utilisateurs ont pu recevoir des invitations chez les concessionnaires ou des informations produits.

«Tracer l'individu»

Le widget, un outil tendance, mais à quel prix? «Il s'agit d'un moyen de communication dont le coût est relativement «économique»», souligne Jean-Christophe Sellier.

On peut ainsi développer un widget à partir d'une dizaine de milliers d'euros. «Mais le prix peut vite grimper suivant les applications qu'on lui attribue, nuance Jean-Christophe Sellier. Un investissement que l'on peut rentabiliser, entre autres, par la création d'une base de données car nous sommes ici dans une logique d'opt-in.» Et, si certains widgets se téléchargent sans que l'internaute ait besoin d'indiquer ses coordonnées, d'autres sont, en revanche, l'occasion de récolter des informations (e-mail, âge, téléphone, etc.). «On peut aussi tracer l'individu grâce à l'insertion de tags qui permettent d'enclencher des actions en fonction du comportement de l'utilisateur», souligne François Verron. Pour le moment, les widgets se développent essentiellement sur les ordinateurs, mais bientôt ils devraient se multiplier sur les portables et les baladeurs numériques. Autant de nouvelles opportunités pour suivre le consommateur à la trace.

 
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BEATRICE HERAUD

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