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« Sans contenu éditorial, Internet n'est pas un média »

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Allié à Suez Lyonnaise des Eaux, le groupe Bayard Presse prend à son tour le train d'Internet en créant Bayardweb. Ce projet ambitieux, qui promet aux internautes un véritable contenu éditorial, doit éclore au printemps prochain. Au menu des sites thématiques, des services et de la création. Les explications d'Alain Cordier, Président du Directoire de Bayard Presse.

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Compte tenu de la richesse éditoriale de Bayard Presse, pourquoi avoir fait le choix d'une alliance avec Suez pour développer un projet Internet ?


En termes de développement, nous cherchons, chaque fois que cela est possible, à nouer des partenariats pour tenter de nouvelles aventures. Nos entreprises ont des savoir-faire complémentaires. Dans le domaine du numérique, il est passionnant de travailler avec un groupe comme Suez qui dispose de véritables expertises, notamment en matière de diffusion, de distribution. Des expertises que Bayard n'a pas. Et puis, à deux, l'ambition est plus forte.

Comme se traduit, aujourd'hui, la présence de Bayard sur le Net ?


Nous proposons une petite dizaine de sites titres dont Phosphore, qui fait partie des sites les plus visités. Par ailleurs, nous avons un début d'activité de commerce. Il est ainsi possible de s'abonner en ligne via notre site bayardpresse.fr. Toutes ces expérimentations successives vont se retrouver sur Bayardweb.

Comment sera structurée l'offre de Bayardweb ?


La démarche de portail, c'est d'abord une accessibilité à Internet qui ouvre sur des univers thématiques, qui correspondent à nos différents contenus éditoriaux. A savoir : la jeunesse, les seniors, la culture et la religion. Pour réussir, nous devons relever trois paris. Le premier, primordial, consiste à faire exister sur Internet un travail éditorial. Car, s'il n'y a pas de travail éditorial, Internet n'est pas un média. La deuxième chose majeure, c'est l'écriture numérique. Nous ne ferons pas de notre site la simple copie du papier. Bien évidemment, nous avons des fonds éditoriaux, qui seront exploités notamment pour les archives. Nous avons donc à inventer une écriture numérique qui traduit la fluidité du média, qui s'oppose à la fixité du papier. Maîtriser l'écriture numérique a d'autant plus d'intérêt qu'arrive le haut débit. Il nous faut donc être mûr pour l'affronter. Le troisième point concerne la relation que nous souhaitons nouer avec les internautes et qui découle de notre exigence de qualité éditoriale. Dès lors qu'elle existe, nous sommes capables de créer une relation reposant sur la confiance et la fidélité du public. Et nous pouvons donc demander un paiement, qui passe notamment par l'abonnement. Je ne dis pas que tout sera payant, je dis que tout ne sera pas gratuit. C'est la création qui justifie ce paiement. Il est important de rappeler qu'un produit d'édition est une création. L'acte d'achat en authentifie la qualité, il justifie la valeur éditoriale. Et ceci est d'autant plus important que le modèle économique du site ne doit pas remettre en cause l'indépendance du groupe ni son activité papier.

Quels sont les investissements consentis et les objectifs ?


La création de Bayardweb se traduit par un investissement de 30 millions d'euros (soit quelque 200 millions de francs. N.D.L.R.). Bayardweb emploiera une centaine de personnes d'ici à deux ans et nous visons 300 000 abonnés à l'horizon 2005. Le nombre d'abonnés peut paraître faible en comparaison des chiffres annoncés par certains sites. Mais, encore une fois, nous sommes dans une posture d'éditeur, de créateur, et donc dans un rapport avec le public qui ne passe pas par une offre totalement gratuite. Nous pensons ce média par rapport à nos fondamentaux. La déception qui se fait jour par rapport à Internet vient du fait que l'on confond accumulation des données et intérêt du contenu. L'idée qui consiste à dire qu'Internet va fonctionner seul est un leurre. Il faut quelqu'un pour tenir la main de l'internaute, un médiateur qui propose. De fait, Internet offre un grand avenir aux professionnels que sont les éditeurs, les journalistes, les professeurs, les libraires, les imprimeurs. Quant à l'équilibre financier, nous comptons y parvenir d'ici à trois ans. A travers les abonnements mais également la diffusion et l'e-commerce.

Bayardweb aura-t-il une existence qui dépassera le seul cadre de l'ordinateur ?


Le mot clé est la convergence des médias. Dans un avenir proche, nous aurons tous deux écrans. Un écran que je regarde assis dans un fauteuil et un écran que je regarde assis au bureau. La valeur d'usage des écrans est différente. Nous ne sommes pas dans le même rapport. Il faut aussi être prêt à avancer pour s'adapter aux technologies de demain, celle que nous connaissons déjà comme l'UMTS et celles qui restent à inventer.

Envisagez-vous de créer des liens vers d'autres sites ?


La création de liens privilégiés avec d'autres sites fait partie de notre réflexion. Ils formeront ainsi une toile dans la Toile. Nous y travaillons actuellement et ils devraient être opérationnels au printemps prochain pour le lancement de Bayardweb.

 
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Rita Mazzoli

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