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Situation contrastée pour les deux premiers opérateurs postaux européens

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La Poste française enregistre des pertes, la Deutsche Post voit ses bénéfices croître. La course à la dérégulation est bien entamée.

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Pour la première fois depuis 1996, le résultat net part du groupe de La Poste est dans le rouge, de 95 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 17,3 milliards d'euros. Pour Martin Vial, son président, ces chiffres sont dus au ralentissement de l'économie d'une part, aux conséquences des alertes à la maladie du charbon suite aux événements du 11 septembre, à la fin de la mise en oeuvre de l'ARTT, à la hausse des coûts du transport et au passage à l'euro, d'autre part. Une explication qui ne satisfait pas tout le monde. Et certains de dire que la politique agressive de rachat d'entreprises - le transporteur allemand DPD notamment -, menée par le groupe La Poste serait le principal facteur de ces résultats. De fait, le groupe La Poste semble le prouver, en ayant procédé "à un amortissement exceptionnel d'écart d'acquisition de 170 millions d'euros". Montant qui correspond à 15 % des montants investis depuis 1998 par Geopost, la division colis et logistique de La Poste, celle qui a acquis DPD et les sociétés Parceline et Interlink en Grande-Bretagne. La restructuration est également passée par la cessation des activités de Dilipack et de DPD France, dans le cadre de la réorganisation des activités de transport rapide de colis en B to B. Quant à la Deutsche Post, le grand épouvantail, elle affiche des bénéfices en croissance, en hausse de 4,3 %, à près de 1,6 milliard d'euros. L'opérateur allemand, qui est le premier en Europe avec un chiffre d'affaires de 33,4 milliards d'euros, table sur un chiffre d'affaires de 41 milliards d'euros cette année, en hausse de 20 %, grâce à la consolidation de sa filiale de transport Express DHL et à de la croissance interne. Deutsche Post, qui a réalisé 33 % de ses activités à l'international, compte poursuivre son expansion mondiale sous la forme de partenariats et acquisitions.

La fin des monopoles


Pour l'un des derniers opérateurs postaux européens à être resté entièrement public, le temps devient compté. En 2003, le monopole sur le transport des objets de moins de 100 grammes devrait tomber. Et en 2006, celui des lettres de moins de 50 grammes. La Poste dispose d'atouts pour résister. Elle est numéro 1 en France sur le marché de la messagerie avec 30 % de part de marché, malgré la concurrence de DHL et d'UPS. Mais elle doit aussi entretenir de bonnes relations avec les entreprises, celles- ci génèrant 90 % du chiffre d'affaires courrier. La récente augmentation tarifaire de la gamme Colieco, annoncée alors que les budgets étaient faits, et les catalogues et mailings imprimés, ne va pas vraiment dans ce sens. En tout cas, on peut, sans trop de crainte, annoncer, après la négociation avec l'Etat du prochain contrat de plan 2002-2005, qui doit aboutir avant la fin de l'année, que La Poste aura le droit d'augmenter le prix du timbre. A moins que...

 
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Olivier Brusset

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