Philanthrope
En sommité du Web, notre homme savoure les sollicitations professionnelles. «On m'a souvent débauché, proposé de rejoindre des équipes pour développer des projets. Et comme j'aime les gens, ils viennent vers moi naturellement...».
Bertrand Jonquois vient d'ailleurs de répondre aux sirènes d'investisseurs européens du Net (Network Finance) qui lui laissent carte blanche pour développer Nemo, première agence française Net-to- Mobile. Un changement de cap pour l'entrepreneur qui quitte ses fonctions de directeur exécutif de Yahoo! Search Marketing France. Mais surtout, une envie de se lancer, en précurseur, sur un marché attendu et prometteur. «Le seul risque dans cette aventure, c'est de savoir quand cela va exploser», note le nouveau directeur de l'agence, 45 ans. Un argument qui a convaincu les financiers, mais ce lancement repose aussi beaucoup sur les épaules d'un homme reconnu pour son expertise sur Internet et dans les médias. Il a d'ailleurs monté toute la structure commerciale pour mettre sur pied la régie publicitaire des sites du groupe Wanadoo en 2000-2002. «C'est sans doute un des meilleurs spécialistes du search marketing en France», confirme Christophe Pacot, qui l'a recruté en 2002 pour lancer à ses côtés Overture France, la troisième filiale européenne d'Overture Inc. A n'en pas douter, selon son ancien patron, il a les capacités pour relever ce nouveau défi: «Bertrand est très agréable, très consensuel. Il sait s'entourer de collaborateurs loyaux. C'est un très bon manager.»
Entrepreneur dans l'âme
Nemo, quia pour objet le conseil marketing et l'accompagnement des annonceurs et des médias de l'Internet vers le mobile, s'appuie sur le savoir-faire de Bobun Productions et de son équipe. L'idée étant de faciliter l'accès au marketing mobile. «De retour du Japon, où ce support a explosé, j'ai pris conscience de son potentiel. Là-bas, il se répète que le mobile va forcément se développer, car on a toujours 5 minutes à tuer. De fait, toutes les briques existent en France, mais elles ne sont pas encore assemblées. C'est pourquoi ce projet me passionne», justifie Bertrand Jonquois. Ses ex-partenaires ne doutent pas de ses chances de succès. «Il est capable de porter des projets sur des domaines aussi pointus. S'il est rompu aux pratiques des médias traditionnels, c'est aussi un entrepreneur dans l'âme», explique Carole Zibi, qui a travaillé deux ans à ses côtés chez Yahoo!.
Enthousiaste, il est animé par deux passions qui ont jalonné sa carrière: Internet et la musique. Le Web, un champ d'expérimentation qu'il découvre à France 3 dans les années 2000, et la radio, à ses débuts, quand les stations périphériques investissent les ondes en 1981. Il partage alors ses goûts musicaux avec les animateurs de l'époque. Et après avoir rédigé un mémoire sur ce sujet à la fin de son DESS de marketing à la Sorbonne, Bertrand Jonquois intègre la régie publicité d'Europe 1. Il gardera de très bons contacts chez Lagardère. Sorti du bureau, ses hobbies le ramènent pour partie sur la Toile, où il partage son amour de la photo sur Flickr et expose quelque 1700 clichés, ou autour d'un piano pour écouter un bon classique de jazz.
@ © Marc Bertrand
Quel talent auriez-vous aimé avoir?
Voler.
Votre définition du bonheur?
La famille et les amis réunis.
Vos héros dans la vie réelle?
Les deux fondateurs de Google.
Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence?
Les fautes d'orthographe.
Vos sources d'inspiration (en tout genre)?
La musique.
Votre principal trait de caractère?
La bonne humeur.
Votre devise?
Le mieux est l'ennemi du bien.
Votre état d'esprit présent?
Enthousiaste.