Papier recyclé : le faux débat
Les actes écologiques volontaires et décidés au niveau des entreprises demeurent suffisamment rares pour ne pas être salués, ni vivement encouragés. Encore faut-il ne pas se tromper de cible.
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Pour une énorme majorité d'acheteurs et d'utilisateurs de papier, la
solution consiste à adopter un papier recyclé. Et comment ne pas croire qu'on a
fait le bon choix puisque les associations écologiques elles-mêmes utilisent et
prônent l'utilisation de papier recyclé ? "L'industrie papetière participe à la
déforestation de la planète. Récupérons !", telle est leur argumentation. C'est
faire un faux procès au papier. Les grandes opérations de déforestation
auxquelles il est fait le plus souvent mention - la forêt vierge ou Rain Forest
- ont pour objectif, plus ou moins avoué, non pas de fournir du bois aux
papeteries - ces grands arbres aux fibres serrées sont inutilisables - mais de
dégager des espaces pour l'agriculture ou de grands complexes industriels.
PAPIER RECYCLÉ ET ÉCOLOGIE
Plus près de nous, en
Europe, un pays comme la Suède, pays papetier par excellence - c'est sa
première source de devises - annonce un doublement de sa forêt en moins d'un
siècle ! En France même, la forêt ne cesse de croître. Depuis 1945, elle s'est
agrandie de 2 millions d'hectares alors que la consommation de papier était
multipliée par sept ! A cela une explication : l'industrie papetière est avant
tout une industrie valorisatrice des déchets de la sylviculture. Elle ne
consomme pas le bois noble, laissé aux scieries pour l'industrie du meuble,
mais les bois d'éclaircies, les cimes des arbres, les branches, les délignures,
etc. En outre, un approvisionnement en matière première au niveau industriel
ne s'improvise pas. Lorsqu'il décide de mettre en service une machine à papier
d'une capacité de production annuelle moyenne de 300 000 tonnes, le papetier a
déjà résolu la question de ses achats de bois. En Scandinavie, mais aussi au
Portugal, qu'il aime ou non les arbres et les petits oiseaux, il a de toutes
façons tout intérêt à participer de façon réfléchie et durable à la gestion des
forêts. En moyenne, pour un arbre coupé, trois sont plantés. Néanmoins, le
recyclage des vieux papiers peut constituer une approche écologique
intéressante par rapport à la production de papier à partir de fibres vierges.
Et la France n'est nullement en retard sur cette question puisque le taux de
récupération des fibres usagées est de 49 % tous papiers et cartons confondus.
Ce taux est même supérieur à 80 % uniquement dans la filière carton. Mais
encore faut-il être certain, si l'on désire participer à la protection de la
nature, que le choix du papier recyclé soit approprié. Le bienfait indiscutable
du recyclage du papier est plutôt d'ordre domestique puisqu'un tiers de nos
ordures ménagères est constitué de papiers et de cartons. Mais il n'est pas
prouvé que le bilan écologique global - la prise en compte de tout ce qui
participe de la vie du produit, "du berceau à la tombe" selon la formule
consacrée - du papier recyclé le mette en tête des papiers écologiques. Pour
quelles raisons ? Recycler du papier consiste à retrouver les fibres de
cellulose, et elles uniquement, dans le but de les réutiliser. Or, à
l'exception du papier buvard qui représente, avec toutes les pauvres
caractéristiques physiques, optiques et mécaniques qu'on lui connaît, le papier
dans sa plus simple expression, le papier n'est pas uniquement composé de
fibres de bois. Les papiers d'impression, d'écriture ou de création utilisés
en marketing direct constituent un mélange complexe et savamment dosé de fibres
de bois, certes, mais aussi d'additifs minéraux et chimiques qui assurent la
cohésion et les caractéristiques techniques de l'ensemble - celles-là mêmes,
précisément, que vous recherchez pour supporter votre message. Ces papiers,
vous les ferez imprimer et vernir. Autant de composants - charges minérales,
amidon, colles, latex, encres, vernis, etc. - qu'il est donc nécessaire
d'éliminer avant de pouvoir espérer réutiliser la fibre de récupération. Or,
désencrer, raffiner, épurer, pollue et coûte cher en énergie ; de même, le
transport des papiers récupérés vers le centre de recyclage aura son coût
écologique.
PRIORITÉ AU MESSAGE
Enfin, récupérer
toutes les sortes de papier est impossible : il faut savoir que pelliculer un
imprimé le condamne à ne plus pouvoir le recycler. De même, les papiers
recyclés ont beau posséder des caractéristiques physiques et mécaniques
intéressantes - notamment une bonne main -, ils ne peuvent convenir à tous les
usages. En conclusion, c'est l'utilisation du message qui doit avoir la
priorité au moment du choix du papier. Et ce choix peut raisonnablement tomber
sur un papier sans chlore TCF indiscutablement écologique ou sur un papier
recyclé. Mais le meilleur service à lui rendre serait qu'il gagne ses galons de
papier "comme les autres", un papier dont il sera reconnu qu'il pourra
répondre, avec autant de brio, à la meilleure adéquation prix/poids/impact
graphique possible exigée en marketing direct.
Jako'O : le choix du recyclé
Opération : mailing de proposition d'un catalogue de jouets en bois (conception : DraftWorldwide). Supports : Country Side 100 g/m2 (enveloppe porteuse et lettre), Country Side 150 g/m2 (dépliant). Tirage : 10 000 exemplaires. Budget fabrication : 8 francs l'exemplaire. Commentaire : malgré la controverse, le papier recyclé est à présent clairement perçu comme un produit écologique. Il est donc utilisé ici dans toute sa dimension pour ce catalogue de jouets dont on entend vanter l'aspect naturel des articles. Et il le fait de façon gaie.