Nous visons le leadership européen à l'horizon 2000
En trois ans, Integra s'est imposé comme l'incontestable n°1 des opérateurs de sites de commerce électronique en France. Une réussite que son P-dg, Philippe Guglielmetti, souhaite étendre à l'international en déployant un véritable réseau paneuropéen dont il livre les premières ébauches.
Je m'abonneQuels bénéfices avez-vous retiré de votre introduction sur le Nouveau Marché en juin dernier ?
Elle nous a apporté la dimension
internationale que nous recherchions. Aujourd'hui, Integra est reconnu comme un
acteur majeur du commerce électronique en Europe alors que jusqu'à maintenant
nous possédions une notoriété hexagonale. Mais, ce dont nous sommes le plus
fier, c'est le nombre de souscriptions enregistrées auprès du grand public.
Aujourd'hui, plus de 20 000 petits porteurs possèdent des titres Integra. Nous
savons d'autre part que nous sommes très suivis hors de France, le capital
ayant été très largement souscrit par des Anglo-Saxons.
Comment se positionne aujourd'hui Integra ?
Nous sommes le premier opérateur
de sites de commerce électronique et de sites complexes en France, et nous
avons pour objectif de devenir le numéro 1 européen à l'horizon 2000. Nous
opérerons d'ici à la fin de l'année sur plus de 600 sites. Le cœur de notre
activité repose sur les sites complexes, c'est-à-dire qui nécessitent la
gestion d'une base de données très riche, ainsi que la connexion et
l'intégration de différents systèmes. Des groupes comme Leclerc ou Continent
travaillent désormais avec nous. Cela conforte notre position sur les comptes
où nous sommes déjà et nous permet d'entrer en contact avec d'autres comptes
avec lesquels nous ne pouvions traiter auparavant comme, par exemple, les
établissements financiers ou les sociétés d'assurances.
Ce nouveau statut va-t-il faire évoluer la structure interne de la société ?
Ce qui change fondamentalement, c'est la naissance d'un département corporate
qui centralise, sous ma direction, le marketing stratégique, la direction
technique, le pôle Recherche et Développement, la direction financière et le
programme partenaire. Son rôle est de préserver un leadership technique, avec
des investissements accrus en R&D, et de piloter le développement à
l'international.
Où en êtes-vous de vos projets d'implantation à l'étranger ?
La première étape de notre déploiement paneuropéen
s'est concrétisée fin juin avec le rachat de la société Aligrafix Ltd, pour 1,8
million d'euros. Il devrait se poursuivre avec une acquisition en Allemagne
d'ici à la fin de l'année. Aligrafix, basée à Oxford, crée, héberge et intègre
des solutions de commerce électronique, ainsi que des sites Internet, Intranet
et Extranet. Elle est considérée comme l'une des meilleures de sa catégorie et
possède toute l'expertise technologique nécessaire à l'implantation de notre
business model en Grande-Bretagne. En 1998, Aligrafix a généré 0,8 million
d'euros de revenus, et a enregistré une croissance de 50 % sur le premier
trimestre 1999.
Envisagez-vous d'autres acquisitions à l'international ?
Nous discutons avec des entreprises espagnoles
et scandinaves, mais pour s'implanter et connaître un marché, il faut compter
au minimum un an de préparation. Nous raisonnons Europe au sens large mais, mis
à part en France, en Angleterre et en Allemagne, au-dessus de l'équivalent
français de 20 MF, il n'y a pas grand monde. Donc inutile de nous presser.
Outre l'activité d'opérateur de sites de commerce électronique, y a-t-il d'autres activités sur lesquelles vous pourriez intervenir ?
Pour le moment nous fournissons à nos clients de la puissance
machine, de la sécurité, de la bande passante et des logiciels. C'est largement
suffisant. Demain, nous serons sans doute amenés à développer de plus amples
partenariats avec des fournisseurs de solutions de transport, de technologies
ou de services. Mais il y a un time to market, et il ne faut pas vendre au
client ce qu'il n'est pas prêt à acheter aujourd'hui.
Quel avenir envisagez-vous à long terme pour Integra ?
Quand on a la chance
d'être à la tête d'une entreprise qui est leader sur son marché et que l'on en
écrit les règles du jeu, on est forcément ambitieux. Dans cinq ans, Integra
sera le 1er opérateur de commerce électronique en Europe. Et si nous ne pouvons
raisonnablement pas affronter directement les Américains, en revanche nous
avons toutes les cartes en main pour tisser un réseau puissant en Europe en
favorisant la proximité avec nos futurs clients.