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Le touche-à-tout

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Des 19 ans passés aux Editions Rombaldi à la création, en 1988, de sa propre agence de marketing relationnel, Communider, Henri Kaufman n'a eu qu'un leitmotiv : la curiosité.

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Il est comme les chats : sept vies à se déchaîner et, toujours, l'instinct du chasseur. Henri Kaufman croule sous les projets. Un livre à écrire, une expo à diligenter, un voyage à organiser, une psychanalyse à terminer. Et même... Une agence, BrannCommunider, à diriger. C'est une sorte de gourou, bracelet de jade au poignet et collier indien au cou, disciple de la relation client, « de la transgression et de tout ce qui change l'opinion ». Un homme qui ne connaît que l'extrême sur la chaîne des valeurs. De l'Afrique où il a vagabondé, il dit ainsi « qu'elle lui fait peur, qu'elle l'angoisse ». Du destin « terrible » de Jean-Claude Romand, ce faux médecin, meurtrier des siens, dont il dévore la biographie romancée, « qu'il l'effraie ». Des mots, il vénère particulièrement, « ceux qui tuent ». Et des femmes, souvent aimées, ce "Don Juan malgré lui", ainsi que le définit l'un de ses amis, affectionne, « les vibrations extraordinaires de leur rencontre ». Eternel soupirant, il crée son agence Communider, en 1988, pour les beaux yeux de l'une de ses douces captives : « C'était un peu ma muse. Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour elle. » Las, son égérie s'en est allée. Le laissant, seul, monter une entreprise qui compte aujourd'hui une quarantaine de collaborateurs. Pas de regrets ici. « J'aime entreprendre. » Juste un constat. « Je me croyais prêt. Je ne l'étais pas. » Et d'expliquer : « Le MD est un milieu de compétition. Parfois, je ne comprenais pas pourquoi on refusait mon offre. » Dans son livre, une anecdote : en compétition pour la marque Hermès, il perd au profit de Sophie de Menton, Multilignes Conseil, parce que, il ne le sut que plus tard, son client « ne pouvait décemment pas confier sa (petite) opération à "quelqu'un qui s'habille chez Kenzo" ». Mais des aléas de la vie, Henri Kaufman n'en a cure. C'est, peut-être, dû à son inaltérable curiosité. Une force de résistance qui fait de lui, dans sa vie professionnelle ou privée, un hédoniste hors pair. Du temps où il travaillait aux éditions Rombaldi, il s'est ainsi enamouré de graphologie. « J'ai même envisagé d'en faire mon métier. » Plus tard, ce sont les sonorités de la clarinette qui l'ont porté. « Je répétais tous les soirs. » Et, s'il a collectionné les motos, il s'amourache aujourd'hui de la photo. En fait, c'est, d'abord, le matériel qui l'attire. « On met souvent plusieurs mois à bien sentir son boîtier. Après, on espère immortaliser un instant. Un peu comme un peintre. » Il se veut « mangeur de visages », révélateur d'humanité. Son Contax G2 en bandoulière, il parcourt le monde. « C'est mon amie qui m'entraîne dans des périples façon routard. Juste compromis, elle accepte aussi parfois le luxe d'un grand hôtel. » L'Amérique latine, Cuba, mais surtout l'Asie l'attirent. Il en revient, chargé d'images, qu'il utilise ensuite pour son agence. « Pour différencier le travail de BrannCommunider des autres agences, j'ai voulu réaliser un carnet, Voyage au coeur de la relation client. Ce sont les photos de mes voyages qui illustrent les temps forts de la relation client. » Mais sa terre d'élection, c'est l'Amérique du Nord, l'Arizona dont il vante les espaces démesurés. Et surtout New York. Dans ce cas, ce n'est plus un voyage, c'est un « pèlerinage ». Avec pour épicentre, le Flat Iron Building. Cet immeuble de Broadway, construit en 1902, transcription architecturale d'un fer à repasser, le fascine : « Je retourne le voir à chaque séjour et, chaque fois, je le photographie. » Et le marketing dans tout ça ? Une correspondance lui vient vite, « la répétition du message ». Car Henri Kaufman pose la création comme l'art de la variation. Une façon de dire que toute oeuvre se construit sur une autre, plus ancienne, et s'enrichit du contexte. Une façon également de justifier son éclectisme et de revenir, qui sait, à une forme de modestie.

Parcours


61 ans, 5 enfants. Ecole Centrale. Féru de mathématiques. Il entre aux éditions Rombaldi, spécialiste de la vente par correspondance de livres, en tant que directeur informatique. Il y reste 19 ans comme directeur du département VAD, puis comme directeur général. Il s'intéresse en particulier à l'édition de BD. Son plus beau "coup" ? Sans doute, les oeuvres complètes d'Hergé. En 1988, il crée son agence de marketing relationnel, Communider. En 1992, il écrit "Confidences en direct", le récit de sa vie professionnelle. Son agence, d'abord adossée au groupe Havas, s'associe, courant 2000, avec Brann Worldwide. Et forme maintenant BrannCommunider.

 
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Muriel Rozelier

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