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LE SANS CONTACT MOBILE DANS LES STARTING-BLOCKS

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On en parle depuis des années comme d'une technologie d'avenir. En 2010, le mobile sans contact est en passe de devenir une réalité pour les technophiles francophones. La multiplication des expérimentations et la volonté des acteurs du secteur permettraient aux premiers terminaux d'entrer en scène.

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Environ 20 milliards d'euros (30 milliards de dollars), c'est ce que représentera le marché mondial du paiement mobile sans contact en 2012, selon une étude menée en septembre 2009 par Jupiter Research (contre 8 milliards de dollars en 2009). La technologie sans contact, encore appelée NFC pour Near Field Communication, trouve son principal intérêt dans une application de paiement, mais pas seulement. Elle permet aussi d'activer de la billetterie, un contrôle d'accès, notamment dans les transports. En matière de relation client, le bénéfice est évident: la carte SIM des téléphones mobiles pourra abriter plusieurs programmes de fidélité, des coupons promotionnels...

«Le sans contact va apporter un grand confort et permettra davantage d'interaction avec les clients. Par exemple, une fois que ce dernier aura enregistré son profil personnalisé sur son téléphone, les enseignes pourront y accéder instantanément et s'affranchir des formulaires d'adhésion», explique trémie Leroyer, président de l'agence Airtag, spécialiste de ces technologies.

Conscients des nombreux bénéfices du NFC, les différents acteurs du secteur s'attellent désormais à multiplier les expérimentations et à tester les usages. Opérateurs mobiles, fournisseurs de services gestionnaires et développeurs d'applications, fabricants de lecteurs NFC, de terminaux, de cartes SIM, de puces NFC et organismes de standardisation travaillent conjointement pour promouvoir les services sans contact.

SUCCESSION DE TESTS

Au cours des dernières années, les projets destinés à tester les standards et les usages se sont multipliés dans l'Hexagone. A ce titre, on peut citer l'expérimentation «Payez Mobile», lancée en novembre 2007 par six banques (BNP Paribas, Crédit Mutuel/CIC, La Banque Postale, Crédit Agricole et LCL, Caisse d'Epargne et enfin Société Générale) et quatre opérateurs (Bouygues Telecom, Orange, SFR et NRJ Mobile), en collaboration avec Visa Europe et Mastercard Worldwide.

Placée sous l'égide du Pôle de compétitivité «Transactions électroniques sécurisées» de Basse-Normandie, cette expérimentation de paiement sans contact concernait 1000 clients testeurs et 200 commerçants répartis entre les villes de Caen et de Strasbourg. Particularité du projet: il était le premier à réunir les principales banques et prévoit une gestion du multiapplicatif (paiement, transport, fidélité...).

Le principe testé était le suivant: en dessous de 20 euros d'achat, le client effectuait son paiement en présentant le téléphone devant un lecteur et sans saisir son code. Au-dessus de ce montant, le mobinaute devait taper son code. En octobre 2008, après plusieurs mois de tests, les banques et opérateurs ont dressé un bilan positif. Ainsi, plus de 90 % des clients testeurs ont trouvé ce moyen de paiement pratique, rapide et simple à utiliser, tandis que 94 % le recommanderaient à leurs proches. Devant le succès du projet, qui s'est poursuivi en 2009, d'autres acteurs sont venus se greffer à l'expérimentation, à l'instar du groupe Banque Populaire ou des enseignes Décathlon, Intermarché et Leroy Merlin. Le secteur de la distribution, regarde cette technologie avec un grand intérêt, en particulier pour sa capacité à réunir en un même support le paiement et le volet fidélisation.

En décembre 2008, un autre projet remarquable, baptisé «Ergosum» (Ergonomie des services sur mobile), a vu le jour. Réunissant des distributeurs (Auchan, Carrefour, Castorama Fnac, Kinepolis, Jules, Leroy Merlin et le Groupement des Mousquetaires), les trois opérateurs et des services financiers (Banque Accord, Cofidis, Finaref et LaSer), le projet vise à définir le fonctionnement de< services mobiles sans contact dans le point de vente. Sous l'égide du Pôle de compétitivité «Industrie et commerce» de la région Nord-Pas-de-Calais, Ergosum vise à proposer une utilisation simple et intuitive des services mobiles sans contact qui soit homogène entre les enseignes, fluide quels que soient les services (paiement, fidélité, coupons de réduction...), compatible avec les systèmes monétiques mis en place et interopérable quel que soit le mobile ou l'opérateur.

Le Nokia 6212, lancé fin 2008, est équipé de la technologie NFC.

@ Nokia

Le Nokia 6212, lancé fin 2008, est équipé de la technologie NFC.

2010, ANNEE-CLE

Dernière initiative en date: «Nice, ville du sans contact mobile». Coordonné par l'Association française du sans contact mobile (AFSCM), le projet vise à constituer, pour le printemps 2010, un bouquet de services pratiques qui s'enrichira dans le temps.

L'AFSCM a prévu un lancement à Nice, avec au moins 3000 clients équipés dès 2010 (1000 par opérateur), et envisage une généralisation en 2011. «Nice représente un projet très important car il concerne un bouquet de services, c'est une première en Europe 2010 représente à ce titre une répétition générale de ce que sera le sans contact demain», note trémie Leroyer.

Jérémie Leroyer / Airtag

Jérémie Leroyer / Airtag

Quels que soient les usages, liés au marketing ou pas, les expérimentations autour de la technologie NFC se multiplient. Le gouvernement, par l'intermédiaire de Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, oeuvre en ce sens. Le 10 septembre dernier, plusieurs millions d'euros ont été débloqués afin de soutenir 13 projets innovants mettant en oeuvre les technologies sans contact NFC et RFID (Radio Frequency Identification). Un signe fort qui, ajouté aux efforts fournis par les différents acteurs du secteur, laisse penser que le sans contact à grande échelle n'est plus si loin, comme l'anticipe 3érémie Leroyer: «Les premiers mobiles sans contact seront lancés en 2010. Mais il faudra attendre encore quatre ou cinq ans avant que le parc de terminaux ne prenne de l'ampleur»

3000

C'EST LE NOMBRE DE TELEPHONES MOBILES NFC QUI SERONT DISTRIBUES A NICE EN 2010.

3 QUESTIONS A
CHRISTIAN PILTERS, DIRECTEUR DE PROGRAMME «MOBILE & CONTACTLESS SOLUTIONS» CHEZ ORANGE BUSINESS SERVICE

Quel rôle joue un opérateur comme Orange dans le développement du sans contact?
Sur la partie Entreprises, nous jouons un rôle d'intégrateur de projets sans contact. Le contactless comprend les applications embarquées dans une carte SIM, la plateforme sécurisée et un accompagnement dans le support client. Par ailleurs, nous participons à de nombreuses expérimentations, comme à Nice.


Quelle est la particularité de «Nice, ville du sans contact mobile?»
Nice permet de tester plusieurs processus, notamment en termes de services clients: que se passe-t-il si le client change d'opérateur ou perd son téléphone? Le client doit-il s'adresser à l'opérateur? A sa banque? Avec 3000 terminaux livrés, nous sommes proches d'un test grandeur nature. Lorsque nous aurons validé Nice, tous les opérateurs pourront accélérer leur développement NFC.


Concrètement, quels avantages confère le sans contact aux annonceurs?
Le bénéfice est triple. Le sans contact permet à l'entreprise de fidéliser ses clients en créant une proximité plus forte avec eux, en multipliant les interactions et en proposant des offres plus personnalisées. La différenciation est un autre avantage de cette technologie, puisque l'enseigne crée de nouveaux services, et donc un nouveau business. Enfin, le bénéfice est d'ordre financier, puisque le sans contact favorise l'achat impulsif, mais permet aussi de proposer la bonne offre au bon moment avec, au final, un impact sur les ventes.

 
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Céline OZIEL

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