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L'homme pressé

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Serge Amabile allie chaleur des gens du Sud et rigueur des gens décidés. A 36 ans, il a déjà évolué au sein des plus grandes agences et vit aujourd'hui sa passion chez LaSer: la donnée comportementale.

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@ Alexandre Papais

Quel talent auriez-vous aimé avoir?
La narration pour être écrivain.


Votre définition du bonheur?
Je n'y crois pas. C'est un concept marketing inventé pour la société de consommation.


Vos héros dans la vie réelle?
Mon père.


Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence?
L'arrogance.


Vos sources d'inspiration?
La littérature et la musique.


Votre principal trait de caractère?
Passionné et excessif.


Votre devise?
«Espérer le meilleur, se préparer au pire et prendre ce qui vient» Confucius.


Votre état d'esprit actuel?
Serein.

Pour suivre Serge Amabile, il faut être bien accroché. Ce Marseillais d'origine, à l'accent chantant et au parcours jalonné de nombreuses expériences, a soif de défis. Tombé dans la marmite de l'analyse de données alors qu'il était jeune étudiant en DESS de marketing appliqué, il n'aime rien de plus que parler de son métier et l'incarne avec dynamisme. «J'aime comprendre les comportements des gens», confie-t-il. Psychologue et philosophe, cet homme volubile, au caractère bien trempé, cite volontiers et dans le désordre, Nietzsche, Confucius, Perec ou Aragon pour illustrer «sa vie, son oeuvre». Et se serait bien vu écrivain. Pourtant, dans le parcours de Serge Amabile, pas de place pour l'improvisation. Une fois son diplôme en poche, il rêve de «monter à la capitales». IBM lui offre alors un stage de data analyste et, dans la foulée, un poste en or. Pourtant, aux sphères du business informatique, reconnues lucratives, il préfère partir chez Wunderman en tant que consultant pour des grands comptes. «Je ne voulais pas commencer ma carrière chez IBM, c'était trop confortable! A 28 ans, je ne me voyais pas rester quinze ou vingt ans dans la même entreprise», affirme-t-il.

La recherche permanente de nouveaux défis

Car Serge Amabile est un homme pressé. A peine entré chez Wunderman, il rêve déjà d'ailleurs et de challenges plus motivants. Son coeur, à l'époque, bat pour Ogilvy. «Cette agence symbolisait tout pour moi: la réussite, des méthodes à la pointe et des démarches innovantes.» Sitôt dit, sitôt fait, on lui parle d'un poste à pourvoir et il est engagé sur le champ. «Je dois être né sous une bonne étoile car j'ai eu la chance de toujours être chassé par des entreprises qui m'intéressaient», confesse-t-il, amusé. Là encore, il participe à la mise en place de programmes de fidélisation comme celui de Nestlé ou Fréquence Plus pour Air France. Il est à nouveau débauché. Cette fois, c'est Prisma Presse qui recherche un directeur marketing pour sa filiale interactive, avec une mission claire: assurer la mise en oeuvre des sites web associés aux titres du groupe. Un chant des sirènes auquel le jeune «hyperactif» de la com' ne peut, une fois de plus, résister. «A trente ans, j'avais envie de conquérir le monde!», explique-t-il. Pourtant cette expérience ne durera qu'un an. Il signera, en 2001, un retour en force chez Ogilvy qui lui confie le développement d'un savoir-faire dans l'analyse de données et le multicanal. Mais en 2006, il change de cap. «Passer toute sa vie en agence, trop peu pour moi», lance-t-il, cinglant. C'est en qualité de «Monsieur Fidélisation» qu'il intègre LaSer. Serge Amabile est un homme de convictions. S'il avoue pardonner facilement les excès d'arrogance, c'est parce que lui-même a bâti sa carrière grâce à une ambition débordante. Ses amis et collaborateurs le trouvent brillant. «C'est un acharné du travail qui fait tout avec une déconcertante facilité. C'est Serge Le Bon (avec ses collaborateurs), La Brute (dans le travail) et Le Truand (sa capacité à savoir tout vendre)», affirme même Pierre Sitbon, directeur d'Ogilvy Interactive. L'homme est aussi un excellent orateur. Mais lorsqu'on lui demande comment il voit l'avenir, il est à court de réponse... ou presque. «Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je me verrais bien en «gourou» de la fidélisation, travaillant deux jours et demi par semaine depuis ma maison de campagne», plaisante-til. Un rôle plus passif dans lequel il est bien difficile de l'imaginer.

 
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Isabelle Sallard

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