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Innovation alimentaire : le Sial décode le croisement entre l'offre et la demande

Publié par Catherine Heurtebise le | Mis à jour le
Innovation alimentaire : le Sial décode le croisement entre l'offre et la demande

Le Sial a demandé à TNS Sofres et XTC World Innovation de porter un regard croisé sur la demande et l'offre en matière d'innovations alimentaires.

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Le grand rendez-vous de la planète agroalimentaire se tiendra du 21 au 25 octobre 2012 à Paris Nord Villepinte. "Le Sial est le plus gros salon alimentaire au monde", a rappelé Valérie Lobry, directrice générale division agriculture et alimentation Comexposium en introduction de la conférence de presse le jeudi 6 septembre. 6 000 exposants sur 260 000 m2, 100 pays représentés, 140 000 visiteurs attendus (provenant de 200 pays) : des chiffres qui donnent le tournis. Couvrant l'ensemble de la filière agroalimentaire du monde entier (produits frais, produits secs, surgelés, boissons...), le Sial représente en nombre de références près de 30 hypermarchés.

La France arrive en tête en nombre d'entreprises représentées, suivie de l'Italie, de la Turquie et de la Chine (ces deux derniers pays ayant multiplié par six en dix ans le nombre d'exposants. Quelles innovations pour le Sial 2012 ? "Trois grands nouveaux événements vont soutenir cette édition, répond Olivia Milan-Grosbois, directrice du Sial : un plateau TV bilingue en direct avec des émissions, des débats, etc., La Cuisine by Sial avec des rencontres et des découvertes culinaires et enfin le Sial off, des offres négociées pour nos visiteurs et exposants". Sans oublier le Sial d'Or (243 produits sélectionnés par 29 revues partenaires, le Qial Innovation (400 produits sélectionnés)... En 2012, Intermarché, partenaire innovation du SIAL, met en avant 30 produits dans la sélection Sial Innovation.

À noter : le Sial est décliné dans six pays/villes : Paris, Abu Dhabi, Toronto, Shanghaï, Sao Paulo et Montréal. 

Autre première : en partenariat avec TNS Sofres et XTC World Innovation, le Sial porte un regard croisé sur la demande et l'offre en matière de tendances d'innovation alimentaire. "Nous avons voulu comprendre les leviers d'innovation côté industriels et côté consommateurs", résume Laurent Guillaume, directeur général TNS Sofres. À partir de sa base de données innovation (couvrant une quarantaine de pays), XTC a isolé cinq axes d'innovation : plaisir, santé, praticité, forme et éthique, correspondant chacun à plusieurs thèmes d'innovations (sophistication, variété des sens, fun et exotisme pour plaisir ;  naturalité, médical et végétal pour santé...). Et pour chaque axe et thème d'innovation, TNS Sofres donne la perception des consommateurs de sept pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Russie, États-Unis et Chine).

Français et Allemands friands de convivialité ; Britanniques, Espagnols et Américains confiants en leurs produits alimentaires ; Chinois soucieux de manger bien à bas prix… L’étude TNS Sofres  trace la carte d’une alimentation mondiale variée. Premiers enseignements de l'étude : le plaisir est l'axe d'innovation le plus important. Il représente  52,5 % des innovations alimentaires (contre 43 % en 2011). La santé est en baisse (22,1 % contre 26 % en 2007). La  praticité (15,6 %) est une attente de base. La forme (7,4 %) est en chute, la faute à la baisse de l'offre minceur. Enfin, l'éthique monte doucement (2,3 % contre 0,6 % en 2001). La segmentation  par thèmes d'innovation et le croisement avec les niveaux d'intérêts des consommateurs permettent de dégager des résultats plus subtils : la variété des sens (premier thème de l'axe plaisir) concerne plus d'un produit sur quatre mais correspond à une attente moyenne des consommateurs alors que la sophistication (18,9 % des produits) totalise un niveau d'attente supérieur à la moyenne (petits plaisirs, authenticité, terroir), surtout en France et en Allemagne. Pascale Grelot-Girard, directrice du département consumer de TNS Sofres, dégage trois résultats majeurs : "L'alimentation est pour les consommateurs un plaisir, une nécessité et un moyen de prévenir les problèmes de santé". Trois pays sont plus forts dans les attentes de fonctionnalité de l'alimentation : le Royaume-Uni, les États-Unis et la Russie.

"L’offre plaisir correspond à une forte attente du consommateur. Mais les leviers utilisés par les industriels sont-ils les bons ?, s'interroge quant à lui Xavier Terlet, président d'XTC World Innovation. Il apparaît en effet que les attentes se tournent davantage vers les petits plaisirs que l’on peut s’offrir, liés à l’authenticité des produits plus qu'à la créativité, au fun et plus encore au haut de gamme. Ceci est vrai dans la quasi-totalité des pays étudiés. On peut donc s’interroger sur la pertinence de l’image "haut de gamme" voire luxueuse, de l‘alimentation française à l’export.". La naturalité est une demande également forte. "La promesse de préserver sa santé mobilise les consommateurs dans le monde, commente Xavier Terlet. Mais en matière d’offre, la réponse est encore trop “ghettoïsée” dans la filière bio. Encore une fois, le consommateur privilégie d’autres leviers que le seul label bio, comme l’utilisation d’ingrédients naturels, la simplicité des process de conservation et des recettes."

"L’attente santé en alimentation, poursuit-il,  est réellement marquée géographiquement. Si la prévention est une valeur partagée dans tous les pays étudiés, on voit bien que la santé “curative” est une attente exprimée dans les pays anglo-saxons et en Russie." Quant aux produits pour les allergiques qui, rappelle Pascale Grelot-Girard, concernent 13 % des foyers français, l'offre est encore limitée. Autres déconvenues dans la confrontation offre/attente : pour Xavier Terlet, côté praticité, "le nomadisme et la rapidité, leviers souvent utilisés par les industriels, ne sont pas des attentes réellement formulées". Par ailleurs, la "cosmetofood" a  un écho médiatique inversement proportionnel au poids de l’offre innovante. En effet, celle-ci reste très faible, ce qui correspond bien aux attentes inexistantes des consommateurs dans la quasi-totalité des pays étudiés".

L'éthique, enfin, reste un axe d'innovation mal travaillé en alimentaire. "Ces notions, note Xavier Terlet,  restent très générales pour le consommateur et l’on ne distingue pas encore réellement les leviers qui le séduiront. Toutefois, on voit que l’écologie (moins de matière emballage, pas de gaspillage) est une attente marquée en Europe et plus étonnement en Chine. On voit également que l’achat local par son caractère citoyen et écologique (moins de transport) est une réelle attente. À l’inverse du commerce équitable qui, excepté en Allemagne, n’est pas une attente réellement formulée par les consommateurs des pays étudiés."

Méthodologie : Pour chaque pays : échantillon de 1 000 individus âgés de 18 ans et plus (sauf Chine : 18-55 ans), représentatifs en termes de sexe, d'âge, de région et de catégorie socio-économique, selon la méthode des quotas.
Univers pris en compte : représentativité nationale pour France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les états-Unis ; Russie : villes de plus de 100 000 habitants ; Chine : population des villes Tier 1/2/3. Les interviews ont été réalisées on line en juin 2012.

 
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